Le jeu de tir à la première personne made in THQ fait une nouvelle fois parler de lui. Invités à essayer le jeu dans les locaux du tout nouveau studio de développement de l’éditeur à Montréal, nous ne nous sommes pas fait prier pour entrer dans la peau d’un résistant...
Depuis le temps que ce jeu est en développement et que l'on vous en parle, vous devez savoir de quoi il en retourne. Pour résumer, afin que les nouveaux venus ne soient pas à la traîne, Homefront est un FPS avec une ambiance particulièrement immersive puisque basée sur un scénario crédible à haute teneur en émotions diverses et variées. Supervisé par un ancien agent de la CIA, le script du jeu raconte comment dans un futur proche, la Corée réunifiée s'est lancée à l'assaut du monde capitaliste dans un conflit qui n'est pas sans évoquer la Seconde Guerre mondiale et la conquête boulimique de l'Allemagne nazie. L'action du jeu se déroule aux États-Unis, et vous incarnez un pilote d'hélicoptère que les événements vont pousser à rejoindre la résistance. Le jeu commence par une sorte de cinématique en caméra libre (façon Half Life), alors qu'un groupe de soldats coréens vient perquisitionner votre domicile et vous emmène de force à l'extérieur...
Notre personnage tente de se rebeller, mais se fait vivement réprimander par les soldats qui visiblement ne sont pas là pour plaisanter. On est jeté dans un bus de prisonniers et c'est depuis notre siège que l'on assiste impuissant à des scènes de maîtrise des civils et autres brimades typiques des périodes d'occupation. Des gens sont molestés, assassinés, et le reliquat d'une exécution sommaire gicle sur la vitre du bus sous la forme d'un morceau de cervelle qui restera jusqu'à la fin de la séquence. On assiste même à la mise à mort d'un homme et de sa femme sous les yeux de leur fils âgé d'à peine cinq ans. Des tableaux à la limite du soutenable qui n'ont qu'un seul et unique but, nous conditionner afin d'embrasser la cause de la résistance. Et ça marche ! Lorsqu'un commando de résistants américains envoie un camion percuter le bus pour libérer ses captifs, on a qu'une idée en tête : se venger des atrocités commises par l'occupant.
Pour assouvir notre soif de sang, on ramasse dans le bus retourné notre première arme sur le cadavre d'un garde, un pistolet de poing. Sans que l'on puisse reprendre ses esprits après l'accident, deux rebelles nous invitent à les suivre pour prendre la fuite. L'immersion bat son plein, on se croirait presque dans Call of Duty 4. La musique façon bande originale de blockbuster hollywoodien résonne dans notre casque. Les balles crépitent de toute part, et nos deux sauveurs nous hurlent des ordres. « Viens là », « plus vite », « ne traîne pas », « par ici » ! Entre l'esquive de rafales, le suivi scrupuleux des ordres qui nous sont donnés et l'élimination des quelques troupes que l'on croise, on est à fond dans l'action. Il nous a fallu un bon moment avant de réaliser que lors de notre fuite, le niveau n'était qu'un couloir et non un environnement ouvert. Ici et là, des échauffourées nous obligent à rester plus longtemps dans telle ou telle maison. On ne repart alors que lorsque tous les soldats ennemis lancés à l'assaut de notre bâtisse sont éliminés.
L'amélioration de notre arsenal se déroule sans anicroche. Du pistolet, on en vient rapidement à posséder une mitraillette, puis à l'échanger contre une autre en fonction du type de munitions dont on dispose. La présence des scripts ne se fait pas trop ressentir avant que l'on arrive dans un jardin où il nous est demandé de monter dans un arbre pour voir ce qu'il se passe au-delà d'une palissade. Perché dans noter cabane sans cloison, on découvre que l'armée coréenne est littéralement partout. Et lorsque l'on se fait tirer dessus, un résistant nous invite à descendre en sautant. Seulement voilà, naturellement, on voudrait se replier puisque l'on fait face à un feu nourri de l'ennemi. Mais cette action est impossible et toute tentative mène à un échec cuisant. La seule façon de s'en tirer est de sauter vers l'avant et de se réfugier contre la palissade une fois au sol. Tous les joueurs qui ont essayé le jeu ce jour-là sont morts à cet endroit. Il reste donc quelques petits détails à régler pour l'équipe de développement afin de ne pas nuire à l'expérience de jeu.
Vers la fin du niveau, on arrive enfin à la cache des résistants. Juste à temps pour se rendre compte que l'armée lance un assaut sur ce quartier général. Heureusement, les rebelles ont de leur côté un atout de taille sous la forme d'un véhicule blindé à six roues que l'on commande à distance. A l'aide de jumelles, on lui indique des positions à faire exploser à l'aide de roquettes. Mais on se sert aussi de l'engin comme couverture sur le champ de bataille pour rester à l'abris des tirs des fantassins ennemis, l'appareil pouvant aussi automatiquement envoyer une rafale de mitrailleuse s'il détecte la présence de soldats coréens. Cette phase de jeu apporte de la variété au gameplay, même si l'on regrette que les soldats ennemis aient l'air de débouler à l'infini tant que les cibles principales n'ont pas été détruites.
Encore sous le choc quelques minutes après avoir posé la manette, et regrettant de ne pas avoir pu jouer la suite du jeu, la démo s’arrêtant toujours au même endroit, Homefront nous a fait une bonne impression ! On regrette pour le moment la présence de scripts un peu trop visibles, à l’instar de ces moments où l’on est obligé d’attendre nos alliés pour qu’ils nous ouvrent une banale porte... Si l’immersion et ce scénario de plus en plus plausible vu les récents événements qui se déroulent en Corée du Nord vous intriguent, on vous conseille de garder un œil sur ce titre vraiment original.