Film mythique des années 80, TRON hérite 28 ans plus tard d’une suite au cinéma (TRON : l’héritage) mais également d’un jeu qui fait la liaison entre les deux longs-métrages. Voici donc nos impressions à chaud sur les premières minutes de l’aventure vidéoludique en solo ainsi que sur les modes multi…
Si les développeurs ne désirent pas encore vraiment révéler le scénario de leur jeu, de peur de spoiler celui du film (puisque les deux sont liés), on sait déjà toutefois plusieurs choses. D'abord, l'action se situe entre les deux films et géographiquement dans plusieurs villes virtuelles, dont celle de Tronopolis. Vous incarnez un programme créé par Kevin Flynn, interprété par l'acteur Jeff Bridges (dont la modélisation dans les cinématiques laisse hélas à désirer) et votre ennemi principal est le virus Abraxas. Pour en apprendre davantage sur ce dernier, il est possible de récupérer au fil des niveaux des Fragments d'Abraxas, les morceaux de son disque brisé au début du jeu qui offrent des détails sur son background. Autres sources d'informations à collecter également durant l'aventure : les Fichiers TRON disséminés un peu partout et qui donnent des renseignements sur ce monde en reconstruction après l'annihilation du vilain MCP (Maître Contrôle Principal) dans le film de 1982…
Pour réussir à contrer Abraxas dans sa quête de destruction de l'univers, vous devez faire évoluer le héros au fil de l'histoire et acquérir ainsi de nouveaux pouvoirs et compétences. Durant les premières minutes de jeu, vous enchaînez donc diverses épreuves pour mieux connaître les capacités de votre personnage (telles que détruire trois gardes d'affilée à l'aide de votre disque). A ce titre, les développeurs ne cachent pas leurs influences de God of War pour les combats et combos et de Prince of Persia pour les passages de plates-formes. Même si cela paraît un peu prétentieux, le résultat apparaît plutôt séduisant car votre personnage peut multiplier les actions. Ainsi, outre parer et enchaîner les combos au corps-à-corps, il peut courir à la verticale ou sur les murs et lancer son disque dans le but de frapper les ennemis ou d'activer certains interrupteurs à distance. Mais surtout il est capable de faire apparaître sa moto LightCycle en un clin d'œil, par simple pression d'une touche. En chevauchant celle-ci, il se déplace alors très rapidement tout en traçant temporairement dans son sillage un mur énergétique apte à détruire les poursuivants, eux aussi parfois à moto ou à l'abri dans un char. L'action ne manque donc pas de pêche et d'ailleurs les enchaînements d'attaques peuvent se révéler assez spectaculaires. Ce n'est toutefois pas le cas de l'esthétique générale du titre, tout du moins dans les quelques niveaux montrés. Certes, les graphismes s'avèrent très respectueux des longs-métrages et affichent des décors reposant sur un code couleur très identifié, quasi binaire (bleu = bon, rouge = mauvais…). En contrepartie, ils offrent assez peu de variété et un faible niveau de détails. On a même parfois l'impression de se retrouver confronté à une science-fiction un peu surannée. Heureusement, l'action semble suffisamment mouvementée pour maintenir constant l'intérêt du joueur. D'autant que – bonne nouvelle - il est possible de transporter son personnage du solo au multi (et vice versa) sans aucun problème !
Imaginez que vous avez joué à l'aventure solo pendant une grosse poignée d'heures, que vous avez gagné plusieurs upgrades pour votre personnage mais que désormais les modes multi vous tentent. Libre à vous alors d'importer votre héros ainsi boosté au cœur des parties online ! Ce système ingénieux permet de gagner du temps et de profiter des capacités de son personnage pour participer immédiatement aux quatre modes de jeu disponibles. Ces derniers, plutôt classiques, se résument grosso modo à un Match à mort en solo (appelé Désintégration) et à un autre par équipes. Il y a aussi un mode dans lequel il faut s'emparer de plusieurs postes de combat et les tenir pendant un certain temps. En les capturant tous, vous gagnez la partie. Enfin – peut-être le plus intéressant – une variante de Capture du drapeau met en scène deux équipes qui s'affrontent pour récupérer et conserver le plus longtemps possible un objet apparu au centre de la map. L'inconvénient est que ce dernier draine votre énergie lorsque vous êtes en sa possession. Si bien que vous ne devez pas cesser de bouger afin de remplir constamment votre jauge vitale à l'aide de recharges disséminées dans le décor. L'équipe qui gagne est celle qui a détenu le plus longtemps l'objet. Ce dernier mode de jeu se pratique à 10 joueurs au maximum répartis en deux équipes de cinq joueurs.
Parmi les quatre maps disponibles, il a été possible d'en tester une seule, plutôt dépouillée, mais bénéficiant toutefois en son centre d'une masse énergétique contre laquelle il est possible de mourir en se cognant, ainsi que de passerelles menant à un niveau supérieur, idéal pour se réfugier en cas de pépins. Au cours du mode Désintégration, chacun des 10 joueurs (au maximum) apparaît aléatoirement sur la carte. Le gagnant de la partie est celui qui pulvérise le plus de joueurs adverses. Ainsi, vous pouvez user de combos au corps-à-corps ou encore faire appel à volonté à votre moto LightCycle. Cette dernière option est pratique dans la mesure où, à pied, votre personnage, peu rapide, met trop de temps à parcourir les longues distances. Le principe est de recourir à n'importe quel moyen pour désintégrer votre adversaire. S'il est à moto également, vous pouvez le pousser à rentrer de plein fouet dans une des parois alentour ou dans le mur énergétique que vous tracez temporairement derrière vous. N'hésitez pas à user alors des touches L1 et R1 pour effectuer de très efficaces virages à angle droit, destinés à enfermer les concurrents à l'intérieur des murs que vous tracez. Bien entendu, le pilotage de la moto LightCycle nécessite un temps d'adaptation car celle-ci s'avère plutôt lourde à virer. Mais le problème s'estompe rapidement dès lors que vous sélectionnez la seconde vue disponible, celle en hauteur, au détriment de la vue à la troisième personne derrière le pilote.
Pour annihiler vos concurrents plus facilement, vous pouvez grimper à l'intérieur du LightTank et arroser alentour jusqu'à plus soif avec le canon. Ce char unique sur la map dispose d'une puissance de feu redoutable puisqu'un seul de ses tirs tue immédiatement un joueur à pied ou à moto. D'ailleurs, il semble un peu trop facile de réaliser un score très important en se contentant de shooter et en restant planqué dedans. D'autant qu'il est impossible d'en forcer l'accès et de sortir par la force le joueur à l'intérieur. Visiblement, la seule parade pour détruire le LightTank est de rouler autour en moto et de l'entourer de murs énergétiques contre lesquels il va se cogner automatiquement jusqu'à l'explosion. Mais dans les faits, ce n'est guère facile à réaliser. Peut-être alors vaut-il mieux recourir au disque Explosif qui explose à l'impact et endommage véhicules et groupes d'ennemis. En fait, au fil du jeu, votre personnage débloque quatre nouveaux disques, pouvant être sélectionnés via la croix directionnelle. Outre le disque Explosif, il y a donc le disque lourd (sa portée est améliorée et il inflige plus de dégâts, au détriment de sa cadence de tirs), le disque invalidant (qui ralentit les ennemis) et enfin le disque corrupteur (qui aspire l'énergie de l'adversaire à l'impact). A vous de faire les bons choix pour mettre hors d'état de nuire les adversaires. D'ailleurs, il faut tenir compte aussi des nombreux upgrades destinés au personnage mais aussi à la moto et au char, que vous pouvez acquérir grâce aux Mégabits (l'équivalent de points dans le monde de TRON) remportés à l'issue des parties. De l'armure supplémentaire pour le LightTank aux grenades magnétiques en passant par un bonus d'énergie vitale ou de puissance applicable à l'ensemble de l'équipe, il n'y a que l'embarras du choix. Bref, de quoi donner encore un peu plus de relief (le jeu sera intégralement compatible avec la 3D) à ce titre qui promet une expérience assez intéressante.
TRON Evolution semble destiné aux fans nostalgiques mais aussi aux amateurs d’action hors normes, grâce à son univers original, ses personnages assez charismatiques, son gameplay plutôt sympa (trois niveaux devraient être compatibles avec le PlayStation Move) et son esthétique stylisée (la musique, signée Daft Punk, reprend celle du film à sortir). Espérons toutefois que, pour emporter pleinement l’adhésion, le titre réserve de véritables surprises qui feront oublier son contenu assez léger (pour le moment) et qui réussiront à contrebalancer son classicisme annoncé…