En 2009, les développeurs de Cities XL faisaient un pari risqué en axant le gameplay de leur excellente simulation urbaine sur l'aspect communautaire en ligne. Hélas, bien mal leur en a pris puisque les joueurs n'ont pas adhéré à la formule, obligeant le studio français Monte Cristo à fermer rapidement les serveurs du soft. Aujourd'hui Cities XL revient dans une version solo, qui, souhaitons-le, rencontrera le succès qu'elle mérite.
Qui dit city-builder dit forcément Sim City. Pourtant, il existe depuis l'an dernier une alternative convaincante à la célèbre série de Will Wright : Cities XL. Permettant de bâtir de superbes métropoles en 3D sur des cartes variées, Cities XL proposait en outre de nombreuses fonctionnalités online moyennant un abonnement. Malheureusement, le public n'était pas prêt à mettre la main au porte-monnaie pour profiter de tout le potentiel du soft. Au bout de quelques mois d'exploitation seulement, le studio Monte Cristo n'a eu d'autre choix que de fermer purement et simplement les serveurs online. Du reste, le mode solo n'était pas exempt de défauts lui non plus. Les passionnés de gestion urbaine n'ont par exemple jamais compris comment les développeurs ont pu décemment faire l'impasse sur les transports en commun qui constituent pourtant un aspect essentiel du fonctionnement des grandes villes. De plus, la configuration requise pour pouvoir profiter des graphismes remarquables du jeu était très élevée et les bugs assez nombreux. Après avoir écoulé à peine une petite centaine de milliers d'exemplaires de Cities XL dans le monde, le studio français Monte Cristo se retrouve en redressement judiciaire puis ferme définitivement ses portes en mai 2010.
L'histoire aurait pu s'arrêter là mais c'était sans compter sur la détermination de l'équipe de Monte Cristo et sur la bonne volonté de l'éditeur Focus Home Interactive. Travaillant sans relâche sur Cities XL 2011 en dépit de la liquidation judiciaire du studio, les développeurs ont mis un point d'honneur à mener leur projet jusqu'à son terme. Focus, de son côté a racheté la licence et a apporté son soutien à ces courageux passionnés. C'est ainsi que la suite de Cities XL a été sauvée in extremis d'une fin tragique. Or, vu la qualité du soft on ne peut que s'en réjouir. Débarrassé des options online payantes qui avaient fait polémique l'an passé, Cities XL 2011 se concentre uniquement sur un mode solo des plus solides. Dès les premières minutes de jeu, un constat s'impose : de près comme de loin (l'amplitude du zoom est faramineuse), c'est toujours aussi beau. De plus, si la configuration minimale reste très gourmande, les bugs semblent infiniment moins nombreux que par le passé. L'interface reste vraiment claire quoique certaines actions demeurent perfectibles. On pense au tracé des ponts ou à la délimitation des zones de construction par exemple. Certains menus sont également trop petits.
Moins complexe qu'un Sim City, Cities XL 2011 n'en demeure pas moins très réaliste. Il faut toujours gérer les besoins et les états d'humeur de notre population afin d'engranger un maximum d'impôts et développer de nouveaux quartiers. Pollution, criminalité, chômage, énergie... Tous les paramètres possibles et imaginables sont pris en compte sans que le soft en devienne pour autant indigeste comme certains jeux du même type. Au niveau du contenu de cette édition 2011, on peut dire qu'on est gâté. 47 types de cartes constructibles sont disponibles sur une vaste planète en 3D pour créer les villes de nos rêves, de la plus grande mégapole que l'on puisse imaginer à la petite station balnéaire de province. Des cartes topographiques de Paris, Hong Kong, New York ou encore Rio de Janeiro sont également jouables à volonté. Il n'y avait pas assez de bâtiments à construire dans Cities XL, premier du nom ? Cities XL 2011 en comprend plus de 700 ! Et bien entendu, les transports en commun qui faisaient si cruellement défaut l'an passé sont dorénavant de la partie.
Les fonctionnalités les plus intéressantes de Cities XL étant réservées à son mode online, les développeurs de Cities XL 2011 ont dû faire preuve d'ingéniosité pour les intégrer à l'expérience solo. Mais là encore, on peut dire qu'ils ont fait du bon boulot puisque le résultat est à la hauteur de nos espérances. Il est en effet possible (et même souhaitable) de créer plusieurs villes puis d'établir des connexions entre elles pour qu'elles puissent se développer harmonieusement en commerçant librement. Grâce à de nouveaux mécanismes d'échanges de ressources et de services relativement faciles à appréhender, on peut ainsi mettre en place un authentique système économique dont la santé et l'équilibre ne dépendra que de notre perspicacité. L'interface permet de se rendre d'une ville à l'autre très facilement et les menus sont aussi clairs que pratiques. A terme, on aura l'impression tout à fait justifiée de dépasser le simple cadre d'un city-builder pour administrer une région entière.
Réclamé à cor et à cri par la communauté des joueurs, la gestion des transports en commun est elle aussi convaincante. Il suffit de tracer soi-même les lignes de bus ou de métro (souterrain et aérien) que l'on veut mettre en service puis de placer des stations aux endroits les plus fréquentés par la population. Avec un peu d'habileté, on pourra sensiblement faire baisser le niveau de pollution de nos métropoles et augmenter le taux de satisfaction de leurs habitants. En ce qui concerne la fiscalité, les joueurs expérimentés pourront désormais adapter les taxes à chaque catégorie sociale et à chaque type d'entreprises. Enfin, les amateurs d'architecture auront à leur disposition des ensembles de bâtiments regroupés par thèmes. Amérique, Europe médiévale ou style asiatique, il y en a pour tous les goûts. De plus, en embauchant des ouvriers venus d'autres villes, les grands monuments qui prenaient parfois des journées entières de construction sont à présent réalisables en une petite après-midi. Bien plus complet que son prédécesseur et toujours aussi impressionnant visuellement, Cities XL 2011 nous réserve donc à nouveau une expérience de jeu passionnante. Cerise sur le gâteau, 200 trophées récompenseront une foule d'objectifs et nous permettront de débloquer du contenu supplémentaire. Alors, si vous êtes passionné d'architecture et d'urbanisme, n'hésitez plus et foncez acheter ce petit bijou vidéoludique.
- Graphismes16/20
Une fois encore, la modélisation en 3D des divers bâtiments est tout à fait correcte mais ce qui impressionne le plus, c'est l'amplitude des zooms que l'on peut effectuer sur la carte. Partant d'une vue juste au-dessous des nuages, il est possible de s’approcher de notre ville jusqu’à pouvoir compter les boutons sur la veste du moindre de ses habitants.
- Jouabilité16/20
Reprenant l'interface et le système de jeu convaincants de l'opus précédent, Cities XL 2011 propose un mode solo réaliste et accessible. Toujours aussi gourmand en ressources, le soft est plus stable que l'an passé et les améliorations de gameplay sont intéressantes. On peut ainsi établir des liens entre nos différentes villes, les transports en commun sont enfin de la partie et la fiscalité a été affinée. En outre, le nombre de bâtiments a explosé et il y a des constructions thématiques à découvrir.
- Durée de vie15/20
Débarrassé de son mode online, Cities XL 2011 nous occupera néanmoins des nuits entières pour peu que l'on n'ait pas peur de répéter souvent les mêmes gestes. Au fur et à mesure de nos exploits, on pourra également décrocher pas moins de 200 trophées. Dommage qu'il n'y ait pas de scénarios ou de villes pré-construites à jouer.
- Bande son13/20
La musique sait se faire discrète et les bruitages contribuent à mettre le joueur dans l'ambiance.
- Scénario/
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L’ancienne équipe du studio français Monte Cristo peut être fière du cadeau d’adieu qu’elle offre aujourd’hui à tous les passionnés de gestion urbaine avec le soutien de Focus Home Interactive. Car non seulement Cities XL 2011 est l’un des plus beaux jeux de sa catégorie mais l’expérience solo qu’il propose s’avère aussi complète qu’accessible. Fort d’un gameplay amélioré et de quelques nouveautés vraiment appréciables, cet épisode est une véritable réussite.