Comme nous vous l'avons déjà précisé ces derniers mois, Homefront c'est avant tout un scénario en béton signé John Milius (Apocalypse Now, Conan le Barbare, Miami Vice...) magistralement mis en valeur par une réalisation des plus convaincantes. Nous sommes dans un futur proche ; Les années 2020 pour être précis. Les États-Unis d'Amérique ne sont plus qu'un pays décadent miné par les crises économiques et les intrigues politiques. Lâché par ses anciens alliés et militairement sur le déclin, l'ancien leader mondial est dans une situation de vulnérabilité sans précédent dans son histoire. De leur côté, les deux Corée se sont réunies en un seul état dont l'influence ne cesse de s'étendre. Son armée compte des millions d'hommes et sa puissance est telle que le monde entier tremble devant lui. En 2025, tout bascule. La Grande Corée envahit les États-Unis qui, ne pouvant opposer une résistance efficace, deviennent rapidement un territoire occupé. C'est dans ce contexte dramatique que divers anonymes seront appelés à devenir des héros au sein d'un mouvement de résistance populaire. Et c'est également dans ce futur absolument cauchemardesque que se situeront les modes multijoueurs de Homefront.

Dévoilé pour la première fois lors de sessions jouables auxquelles assistait une quarantaine de journalistes, le multijoueur de Homefront pourra accueillir jusqu'à 32 joueurs simultanément. Si les joueurs PC ont l'habitude d'un tel nombre de participants, les joueurs consoles eux, ne peuvent guère en dire autant. De plus, les deux cartes sur lesquelles nous avons pu nous étriper joyeusement étaient largement assez vastes pour accueillir tout ce beau monde. Bien au-delà du gameplay somme toute assez classique de la version pré-alpha que nous avons découverte durant plus d'une heure, c'est surtout le décor qui nous a étonnés en premier lieu. En effet, à part dans Modern Warfare 2, ce n'est pas tous les jours que nous avons l'occasion de nous battre sur le sol américain. Ancien quartier résidentiel transformé en champ de bataille, jardin d'enfants dévasté, routes mutilées, l'impression de fin du monde est saisissante. Pour une fois, ce ne sont pas des peuples lointains ou des générations du passé qui subissent les horreurs de la guerre ; ce sont des gens auxquels on peut totalement s'identifier dans un contexte quotidien. Inévitablement, le joueur occidental est pris aux tripes et le conflit n'en devient que plus réaliste.

Le mode Ground Control auquel nous avons pu jouer consistait à capturer trois objectifs distincts et à en assurer le contrôle le plus longtemps possible. Deux types de parties étaient accessibles : Cul-de-Sac et Farm. Les parties Cul-de-Sac pouvaient accueillir 16 participants répartis en deux équipes. Elles ne mettaient en scène que des fantassins et des drones. Les parties Farm en revanche acceptaient 32 participants, toujours répartis en deux équipes mais libres d'acheter et de piloter divers véhicules en accumulant des Battle Points. Quelle que soit la variante retenue, avant de s'élancer sur le champ de bataille, le joueur choisit le type de soldat qu'il souhaite incarner en fonction de la stratégie de ses coéquipiers. Troupe d'assaut, sniper, unité lourde ou au contraire furtive... Chaque type d'unité a bien évidemment des forces à exploiter et des faiblesses à essayer de minimiser. En cas de mauvais choix, pas de panique, on peut changer de catégorie à chaque respawn.

Contrairement au beau trailer qui vient d'être diffusé par THQ, les assauts dont nous avons été témoins manquaient clairement de coordination. Il faut dire que, durant cette démonstration, les joueurs n'avaient pas encore la possibilité de communiquer entre eux, ce qui dans un FPS contemporain, revient à un suicide collectif. Ça tirait donc dans tous les coins et vu la ressemblance entre les uniformes des Américains et des Coréens, il n'était pas rare de se faire descendre par nos propres alliés. Cependant, et en dépit du manque de finitions de la version présentée, il faut reconnaître que le spectacle était bel et bien au rendez-vous. Explosions de grenades, bombardements aériens, tirs de sniper, raids en Jeep ou en hélicoptère, c'était la guerre, la vraie. Et si les mécanismes de jeu sentaient quelque peu le réchauffé, deux idées semblaient à ce jour assez prometteuses : les Battle Points et l'utilisation des drones.

Obtenus en temps réel en contrôlant un objectif, en dessoudant des ennemis ou en accomplissant divers exploits, les Battle Points permettent au joueur d'acheter du matériel directement sur le champ de bataille. Il peut ainsi non seulement refaire le plein de munitions ou s'équiper de missiles par exemple mais il peut également acheter des véhicules ou utiliser des drones. Mine de rien, la gestion de nos Battle Points introduit une dimension stratégique non négligeable dans le multijoueur de Homefront. Doit-on les utiliser le plus vite possible pour profiter d'avantages immédiats ou les stocker en vue de réaliser un gros coup ? A nous de voir. Déjà présents dans Frontlines : Fuel of War, les drones sont eux aussi une composante essentielle du gameplay. Capables de détecter les ennemis pour les signaler à notre aviation ou de cribler les soldats adverses de balles en se faufilant derrière eux, ces petits robots présentent de multiples avantages tactiques. En contrepartie, notre soldat est totalement vulnérable pendant qu'il les pilote. Il faut donc veiller à être bien caché ou protégé avant de s'en servir.