Est-ce encore la peine de présenter Gears of War ? Le licence d'Epic Games s'est en effet imposée comme la Rolls du TPS, la Joconde du jeu d'action, voire la Sixtine de la tripaille. Le succès de la série a forcément fait quelques envieux et de nombreux jeux s'en sont inspirés ou revendiquent sa filiation. C'est par exemple le cas des équipes de PlatinumGames qui n'hésitent pas à présenter Gears of War comme un modèle pour Vanquish... Si de telles affirmations ont de quoi laisser sceptique, il faut reconnaître que d'autres studios japonais ne font pas dans la demi-mesure lorsqu'il s'agit de copier sur leurs collègues américains. C'est notamment le cas de Tecmo qui nous livre là un Quantum Theory qui flirte avec le plagiat. A priori, on pourrait plutôt se réjouir d'une telle similitude, malheureusement la copie qui nous est proposée est par bien des aspects frelatée.

Préparez-vous ainsi à découvrir un scénario affligeant qui aura bien du mal à masquer le manque d'imagination des développeurs derrière de pseudo-mystères sans intérêt. Vous incarnez Syd, un gros balaise sorti de nulle part et maniant une arme plutôt étonnante. Le monde est totalement ravagé par un mal étrange, la « Diablose », qui transforme les humains en horribles monstres. Les derniers survivants essayent de s'en sortir coûte que coûte dans un univers en ruine et mènent une lutte acharnée contre ces créatures peu ragoûtantes. Les motivations de Syd sont plutôt obscures mais il s'est mis en tête de détruire l'une après l'autre de gigantesques tours dont l'origine et la fonction restent mystérieuses... Ces édifices sont entièrement organiques et leur architecture peut se transformer du tout au tout pour freiner la progression de notre héros. Presque toute l'aventure se déroule dans l'une de ces tours, votre but est donc tout simplement d'en atteindre le sommet pour la réduire en miettes. Vous ne serez pas seul pour effectuer ce périple, en effet vous ne tarderez pas à rencontrer une jolie demoiselle nommée Filena. Même si ses motivations diffèrent visiblement des vôtres, la belle vous donnera un sacré coup de main en massacrant les monstres à tout va au fil de son épée. Vous l'aurez compris, les scénaristes de Quantum Theory sont bien décidés à vous laisser mariner le plus longtemps possible dans le flou pour vous asséner finalement leur lot de révélations finales qui se voudront surprenantes.

Pas la peine d'être très perspicace pour se rendre compte des ressemblances entre Quantum Theory et le fameux Gears of War. Syd ne se contente pas d'avoir la même carrure qu'un Gears, il se déplace aussi avec la même légèreté que Marcus. Le moins qu'on puisse dire c'est que ce pauvre Syd a le pas lourd : il est incroyablement lent. Vous pouvez toujours décider de sprinter mais vous aurez alors un mal fou à négocier le moindre virage. Ce qui se traduisait par une impression de puissance dans Gears of War donne ici seulement lieu à un gameplay incroyablement poussif. On pourrait encore passer des heures à critiquer l'infâme feeling des armes, le système de visée imprécis, l'IA manquant totalement de jugeote ou le level design linéaire et répétitif se contentant de vous faire visiter une succession de salles... Mais finalement, l'aspect le plus comique de cet inventaire tient certainement au système de couverture. En effet, ce dernier est calqué trait pour trait sur celui de Gears of War à la différence près qu'il propose une gestion des obstacles plutôt surprenante. Pour faire simple, avant même de viser vos ennemis en restant à couvert, il vous faudra faire dépasser une bonne moitié de votre corps de votre cachette. Ce n'est pas la peine de vous faire un dessin, un tel système de couverture s'avère totalement inefficace.

Il faut tout de même reconnaître que les développeurs de Quantum Theory ne se sont pas cantonnés au plagiat raté, ils ont aussi incorporé une fonctionnalité originale dans leur jeu : Syd est capable de lancer Filena sur les ennemis ou de réaliser des combos au corps-à-corps avec la belle. Dans les faits, ce type d'attaque à distance est tellement puissante que vous aurez forcément tendance à en abuser. Cette feature un peu particulière est certainement le seul aspect que vous retiendrez du jeu après l'avoir essayé. Elle a d'ailleurs éveillé chez l'un de nos lecteurs une réflexion très juste qui définissait Quantum Theory comme « l'histoire d'un boulet qui balance un canon ». Les combos au corps-à-corps sont un peu plus laborieux à effectuer, il vous faudra bien maîtriser le timing des coups pour faire ainsi appel à la lame de Filena. Ces techniques sont donc particulièrement risquées et il vous faudra les utiliser seulement en dernier recours. Notez au passage que le titre ne propose pas de mode coopératif, perdez donc tout espoir d'inviter un ami pour incarner la belle Filena. Vous pourrez toujours vous rabattre sur les différents modes multijoueurs online mais faut-il encore que vous trouviez d'autres masochistes sur le net. En effet, les serveurs sont pour l'instant désespérément vides, ce qui n'est pas vraiment étonnant vu la qualité du titre. En conclusion, vous pouvez passer votre chemin sans remords, Quantum Theory est certainement l'un des plus mauvais TPS sortis sur cette génération de console.