Les nombreuses bornes consacrées à El Shaddai : Ascension of the Metatron étaient donc impossibles à manquer sur le salon, le soft étant présenté aussi bien sur PS3 que sur Xbox 360. La démo jouable était d'ailleurs suffisamment intrigante pour inciter les visiteurs à tenter l'expérience. Une expérience aussi courte que déconcertante et qui ne permet évidemment pas d'évaluer tout le potentiel du titre, mais qui nous aura tout de même permis de nous faire une idée un peu plus précise de ses ambitions. Précisons également que, parmi les instigateurs du projet, on trouve messieurs Sawaki Takeyasu et Masato Kimura qui ont travaillé sur Devil May Cry et Okami.

Mais revenons déjà sur le sens du titre qui ne parlera qu'aux passionnés d'histoire biblique. El Shaddai est le nom sous lequel Dieu s'est révélé à Abraham, l'ancêtre du peuple hébreux. Quant au Metatron, il s'agit de l'ange ultime portant la voix de Dieu dans la culture juive. Le scénario de El Shaddai s'inspire du Livre d'Enoch, issu de l'Ancien Testament. Il nous place dans la peau d'un envoyé des dieux nommé Enoch, un ange suprême... en jean et en armure. On trouvait d'ailleurs, dans les pages du communiqué de presse, une annonce concernant la collaboration avec le fabricant de jeans Edwin 503 Zero pour une édition spéciale du jean d'Enoch vendue plus de 130 euros ! Mais fermons la parenthèse et revenons à nos anges et démons.

Si les concepteurs ont particulièrement soigné le look de leur héros, c'est aussi le cas de Lucifer qui viendra guider et épauler Enoch dans sa mission. Car il faut préciser que, dans le contexte du Livre d'Enoch et au moment où débute le jeu, l'archange Lucifer n'a pas encore été déchu pour avoir défié Dieu et entraîné les autres anges renégats dans sa chute. La mission confiée à Enoch consiste justement à traquer et à capturer les anges rebelles pour préserver l'avenir de l'humanité, après que des fragments de la sagesse de Dieu aient été dérobés par un traître nommé Semyaza et son bras-droit Azazel.

Si l'histoire du jeu étonne, il en va de même de sa réalisation graphique. Bien que El Shaddai ait été réalisé avec des moyens techniques limités, il n'en est pas moins le fruit de graphistes très inspirés auxquels on a visiblement donné carte blanche pour doter le jeu d'une esthétique visuelle unique. Tantôt kitsch, tantôt sublime, le soft mise énormément sur les effets de lumière et les arrière-plans grandioses, comme en témoigne cet immense vitrail devant lequel Enoch courait en ombres chinoises au premier plan. En quelques secondes, on pouvait passer d'un paysage de glace complètement vide à une magnifique estampe parcourue par des vagues gorgées d'écume. Bien sûr tout cela sert le gameplay qui alterne allègrement entre les phases de beat'em all et les séquences de pure plate-forme dans lesquelles le scrolling défile à l'ancienne, vers un côté de l'écran.

Autant le dire, si nous n'avons pas été émerveillés par la dimension ludique de cette démo, nous ne pouvons qu'encourager la prise de risque du titre sur le plan purement visuel. A moins de ne pas y adhérer du tout, on joue surtout pour savoir ce que nous réservent les prochains niveaux en termes de level design et d'esthétique. Les combats nous ont dévoilé deux types d'armes, l'arc de lumière et le bouclier, donnant accès à des techniques plus ou moins originales et divers combos aériens. On imagine que le personnage pourra mettre la main sur une palette d'artefacts plus étendue, mais on ignore encore de quelle manière Enoch pourra développer ses compétences, ni même s'il sera possible de le faire. El Shaddai est en tout cas confirmé en Europe pour l'année 2011 et nous ne manquerons pas la prochaine occasion de vous en reparler.