Si Spider-Man tisse sa toile sur les consoles de salon, il n'en oublie pas pour autant la Nintendo DS. Bien entendu, un tel portage se veut foncièrement différent des autres moutures dans le gameplay, et nous nous retrouvons donc face à de la plate-forme/action 2D. Mais alors, c'est bien ou pas ?
Tout d'abord, la trame principale est identique à celle des consoles de salon. Le super-vilain Mystério (non, pas le catcheur...) essaie de voler une tablette aux pouvoirs immenses. Lorsque Spider-Man essaie de l'en empêcher, ils la cassent malencontreusement en plusieurs morceaux. Puisque rien n'est simple, ces derniers s'éparpillent dans d'autres dimensions qui, coup de bol, possèdent toutes un Spider-Man prêt à servir. Première différence avec les autres versions, on devra se contenter de seulement trois dimensions, Spider-Man Ultimate passant gentiment à la trappe. Il nous reste donc le Spider-Man classique (dit Amazing), Spider-Man Noir qui se situe dans les années 30 et enfin Spider-Man 2099 qui évolue en... (roulement de tambour) 2099 ! Il faudra donc passer de l'un à l'autre pour avancer dans l'histoire, tout en castagnant du belliqueux sur le chemin.
Même si nous avons droit à trois Spider-Man, sachez que leur maniement sera pratiquement le même. Très agile, l'homme-araignée peut grimper sur les murs et utiliser sa toile pour se balancer dans tous les sens à une vitesse folle, même s'il lui faudra viser un point d'attache. Lorsqu'il devra punir les vilains pas beaux qui oseront se dresser sur son chemin, il agira avec la même vélocité, utilisant autant ses pouvoirs que ses poings et pieds. Souvent, on pourra prendre l'arme (ou le bouclier) d'un ennemi pour lui renvoyer dans les dents. Les animations sont bien réalisées et il ne fait aucun doute que les premières minutes de jeu sont plaisantes... Malheureusement, cela se gâte un peu par la suite. Tout d'abord, la structure des niveaux vous demande souvent d'aller d'un point A à un point B... En fait, c'est même ce que vous ferez pendant pratiquement tout le jeu. Même s'il vous est parfois possible de prendre un petit virage pour trouver une option cachée, on est vite consterné par l'aspect redondant du gameplay... D'autant que vous aurez vite fait le tour des différentes actions disponibles ! Quand bien même vous gagnez de nouveaux pouvoirs, fracasser du sbire devient lassant et on finit par éviter la plupart des combats, histoire de gagner du temps. Ceci est d'autant plus dommageable que les trois dimensions disposent pratiquement du même gameplay. Malgré leurs quelques particularités en début de partie, vous pouvez très vite partager les pouvoirs avec les autres Spider-Man. C'est plutôt bête, on aurait vraiment aimé quelques passages d'infiltration par exemple. Vous serez aussi très souvent obligé de repasser dans les mêmes zones, le game design faisant énormément penser à celui de Metroid en bien moins ingénieux. Toutefois, les combats contre les boss amènent un tout petit peu de fraîcheur car il faudra souvent trouver le bon moment pour les attaquer.
Concernant le stylet, il n'est pas souvent mis à contribution. En fait, l'une des seules fois où vous aurez besoin de mitrailler votre écran sera dans les phases les plus frustrantes du jeu, lorsque vous devrez envoyer votre morceau de tablette d'un Spider-Man à un autre via une faille inter-dimensionnelle. Il faudra faire tourner la tablette sur elle-même en dessinant des cercles, tout en veillant à chasser les ennemis qui débarqueront en masse, en tapotant dessus. Ces passages sont énervants, en plus d'être complètement inutiles. L'autre chose qui risque de vous mettre sur les nerfs, c'est la facilité du joueur à se perdre dans les niveaux. Il n'est pas rare de repasser deux fois au même endroit, surtout dans les modes de difficultés les plus élévés où on peut s'interdire une mini-map omnisciente... Il faut dire que l'on n'est pas aidé par les décors, qui ne se renouvellent pas vraiment. Les pièces se ressemblent et manquent terriblement de couleurs. Plutôt dommage pour un jeu qui possède de bonnes animations, preuve d'un certain travail sur la réalisation. Pour résumer, malgré ses bonnes intentions, ce Spider-Man Dimensions déçoit par son gameplay répétitif et son cruel manque de mise en scène, deux éléments qui viennent casser l'ambiance très tôt dans le jeu. Si le commun des mortels sera vite déçu, les fans absolus pourraient toutefois s'y retrouver s'ils ne sont pas trop exigeants.
- Graphismes13/20
Les décors ne cassent pas des briques, et il faut aimer les level design cubiques pour y trouver un véritable intérêt. Cependant, les animations sont impeccables.
- Jouabilité13/20
Les combats ont de la pêche, ceci grâce à l'agilité et la rapidité de Spider-Man face à des ennemis sans doute un peu trop mous. Toutefois, même si les boss amènent un peu de diversité, l'ennui pointe vite le bout de son nez et le côté exploration est malheureusement trop mal agencé pour être plaisant. Les phases de transferts de tablettes causeront quelques jets de stylets...
- Durée de vie12/20
Beaucoup de pouvoirs supplémentaires et d'améliorations de notre perso sont cachés ici et là, et leur recherche risque de vous prendre un certain temps, rallongeant une durée de vie de base assez courte si on trace en ligne droite. Heureusement, on peut débloquer quelques trucs sympas, notamment un mode Défi comportant plusieurs dizaines d'épreuves.
- Bande son15/20
Les voix sont plus que crédibles. Comme d'habitude, Spider-Man ne peut pas s'empêcher de lâcher quelques vannes de temps en temps, ce qui est plutôt agréable, même si elles ont tendance à se répéter au bout d'un moment.
- Scénario9/20
Plus de mise en scène aurait permis de couper un peu ces phases d'exploration/action trop semblables les unes aux autres. Dommage.
Comme souvent, les versions portables des titres multi plates-formes sont nettement un cran en dessous. Bien que l'on ait vu pire en termes d'adaptation d'un autre médium, on attendait mieux de Spider-Man Dimensions. Cependant, la vivacité des phases de combat pourront suffire à quelques joueurs à condition d'être patient devant la redondance de certains passages.