Sorte de croisement étonnant entre M.A.G., Killzone 2 et Borderlands, le titre de Splash Damage n’en affiche pas moins une véritable identité qui risque fort de séduire un maximum de joueurs. Nous pouvons d’ailleurs sans problème vous le confirmer puisque nous avons eu l’occasion de jouer à la version 360 en multi pendant une quarantaine de minutes…
“Move more than shoot” (privilégiez le déplacement plutôt au tir) : voici la règle d'or de Brink. On la comprend mieux lorsqu'on a la manette en main. Car effectivement, il se passe tellement de choses lors d'une partie que mieux vaut rester en permanence en mouvements et se mettre à couvert pour prendre la bonne décision. Outre courir, tirer et sauter (votre personnage s'accroche automatiquement aux rebords des murs pour se hisser), il est possible de lancer des grenades, donner des coups au corps-à-corps, switcher entre les armes primaires et secondaires, viser précisément en mettant en joue l'ennemi, mais aussi et surtout choisir ses propres objectifs. Cette dernière action constitue le cœur de Brink et son originalité. Ainsi, en cours de jeu, si vous appuyez sur la touche LB, vous affichez à l'écran un cercle dans lequel s'inscrit une série d'objectifs que vous pouvez sélectionner à l'aide du joystick droit. Ces missions changent régulièrement au fil d'une partie. Si votre équipe peut contenir jusqu'à 8 joueurs (le total des participants sur une même carte ne pouvant pas excéder 16), rien ne vous empêche pourtant de vous la jouer personnel. Pour cela, il suffit de choisir les objectifs de couleur bleue qui n'impliquent que vous, comme réparer un droïde ou escorter un personnage. Cela dit, les objectifs de couleur jaune impliquant toute l'équipe, comme défendre un point stratégique ou mettre la main sur un objet dérobé par l'ennemi, sont plus rémunérateurs en points d'expérience. Ce qui pousse finalement le joueur à rester en groupe, aux côtés de ses collègues, s'il veut progresser plus rapidement en achetant de nouvelles compétences grâce aux points remportés. A noter que la multitude de missions/objectifs désarçonne un peu le joueur au début. Car il doit réfléchir un minimum pour choisir celle qui lui convient le plus. Mais finalement, au bout d'une dizaine de minutes, après s'être familiarisé avec le système, il n'hésite plus et ses choix deviennent quasi automatiques.
Dans le jeu, deux clans s'affrontent : la Security et la Resistance. Les premiers veulent défendre la cité flottante Ark sur laquelle tout le monde vit, tandis que les seconds ne rêvent que de la faire sauter et de s'en échapper. Selon le camp choisi, vous pouvez vivre le scénario se déroulant dans un futur proche sous un angle très différent. Dans chaque clan, il existe quatre classes de personnages : Ingénieur, Soldat, Médecin et Opérateur. Bonne nouvelle : on peut en changer à tout moment car il suffit d'afficher à l'écran le menu des missions et de choisir de retourner au camp. Chaque classe dispose de compétences particulières. Ainsi, l'Ingénieur peut poser des tourelles qui tirent automatiquement sur les ennemis, tandis que l'Opérateur est capable de se déguiser ou de planter par terre des mines explosives. Pour utiliser ces compétences, il suffit de pousser la croix directionnelle sur celle désirée. Il y a en tout une quarantaine de compétences – environ huit par classe – sans oublier huit autres appelées compétences universelles. Ces dernières peuvent être partagées par tous les joueurs, et donc toutes les classes. Comme la possibilité de lancer une grenade en courant ou d'obtenir une vue de l'action élargie lorsqu'on est en train de faire quelque chose (réparer un droïde, poser une charge). Ce qui permet de voir venir l'ennemi derrière soi.
Sur la carte où nous avons joué, une sorte de bidonville au bord de l'eau qui s'inspire un peu des favelas brésiliennes, l'action apparaissait très frénétique. Puisque, de taille modeste, elle n'en proposait pas moins plusieurs passages secrets et raccourcis en grimpant sur certains murs. Et puis les missions s'enchaînaient à vive allure et étaient évidemment différentes selon le clan choisi. Ainsi, dans la peau des membres de la Security, il fallait tour à tour escorter un engin robotisé jusqu'à une grande porte, détruire cette dernière, trouver une arme spéciale ou encore réparer un droïde. Tandis que l'équipe de la Resistance devait repousser tous les assauts, faire sauter certains passages ou encore désactiver le droïde adverse. En cas de mort, deux choix étaient possibles. Soit vous attendiez un des médecins de votre équipe afin qu'il vous lance une seringue permettant de vous ressusciter (en appuyant sur le joystick directionnel). Soit vous vous redéployiez sur votre QG au bout d'un minimum de dix à quinze secondes.
Esthétiquement, les diverses cartes semblaient travaillées avec un level design plutôt intelligent, une ambiance sonore géniale et des décors riches en détails (on nous a révélé notamment l'existence d'une carte qui prend la forme d'une vaste galerie marchande qui représente une sorte de temple de la consommation). C'est le Français Olivier Leonardi, directeur artistique sur Brink, qui est responsable de ce genre de graphismes, à mi-chemin entre bande dessinée et hyper-réalisme (les traits des personnages ou certaines parties de leurs tenues sont délibérément grossis). L'homme a de l'expérience puisqu'il a déjà collaboré aux titres Prince of Persia : Les deux royaumes sur PS2 et Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas sur 360. Résultat : le look des personnages est très stylisé. Et le mode pour créer et personnaliser son propre héros est aussi simple qu'efficace. A la base figurent donc dix genres de protagonistes parmi lesquels on sélectionne le sien. Puis on peut le customiser à volonté de manière très intuitive, car la méthode reprend le cercle inhérent au choix des missions. Même chose pour les armes à feu : on peut par exemple greffer un silencieux ou une lunette de visée afin d'améliorer une des huit caractéristiques qui leur sont propres (Dégâts, Portée, Cadence de tirs, Précision, Stabilité, Temps de rechargement, Vitesse pour dégainer, Nombre max de munitions). Ces dernières se présentent sous forme de jauges qui augmentent selon l'élément attribué. Au total, il y a environ une quinzaine d'armes primaires (fusil à lunettes, mitrailleuse…) et autant d'armes secondaires (dont de nombreux types de révolvers). Le mode Campagne, pourvu d'un véritable scénario, peut être pleinement joué en solo mais aussi en coopération avec un ami et des bots ainsi qu'en multi avec jusqu'à 16 joueurs humains. Enfin, outre un mode Freeplay qui permet de configurer les parties comme bon nous semble, on note la présence d'un mode Challenges. Celui-ci est constitué de courtes missions qui apportent quelques points d'expérience rapidement et qui représentent en quelque sorte une espèce de tutorial. Pas de doute, avec de tels atouts dans sa poche, Brink devrait avoir de beaux jours devant lui…
Stylisé jusque dans les moindres détails et offrant une action rapide, efficace et intelligente, Brink semble aligner quasiment tous les meilleurs éléments de la concurrence : le système d’upgrade de M.A.G., les classes et compétences de Killzone 2 ainsi que l’esthétique délirante de Borderlands. S’il nécessite un léger temps d’adaptation pour bien saisir le fonctionnement de son système de missions, il n’en offre pas moins un vrai plaisir de jeu. Vivement les prochaines sessions de jeu online pour découvrir de nouvelles surprises…