Quand on évoque avec des joueurs le premier Two Worlds sorti il y a tout juste trois ans, les avis sont pour le moins tranchés. D'un côté se trouve le camp de ceux qui ont été refroidis par les nombreux bugs graphiques et de collision de la version de base. De l'autre, on préfère parler de l'histoire qui se déroulait dans une contrée sous domination orque, présence ennemie permanente apportant au jeu une ambiance très particulière assez terre-à-terre. Mais quand ils nous en ont parlé à l'occasion de cette présentation, les développeurs de Two Worlds II ont qualifié le scénario du premier volet de "faible". Voilà sans doute pourquoi la suite à laquelle nous avons pu jouer quelques minutes tant dans sa version PC que Xbox 360 nous a semblée un peu plus fantastique, moins "heroïc" et davantage "fantasy". Mais, encore une fois, c'est un avis établi sur un essai forcément trop court par rapport à un jeu de rôle d'une telle ampleur.

Si le premier Two Worlds avait été comparé entre autres à Oblivion, ce deuxième volet devrait l'être également. Il faut dire que les neuf chapitres qui composent cette suite débutent avec l'incarcération du héros que vous allez diriger tout au long du jeu et qui, précisons-le, reste celui du premier volet cette fois-ci capturé par le maléfique Gandahar. C'est normal puisque Two Worlds II doit avant tout proposer un nouveau chapitre de l'épopée se déroulant dans Antaloor.

Pratiquement oublié au fond d'un cachot humide, votre personnage ne devra son salut qu'à l'intervention d'un groupe d'orques dont fait partie une très accorte assassine répondant au doux nom de Dar Phaquar. Après avoir fait traverser en douce la salle du trône de la citadelle des méchants qu'ils espèrent vaincre grâce à votre aide, les membres du groupe ont été attaqués. Cela a bien entendu été l'occasion de faire le point sur les nouvelles animations très convaincantes du jeu. Pour la petite histoire, rappelons également que le studio Reality Pump avait à la base prévu de développer une extension pour le premier Two Worlds mais, vus la qualité du moteur graphique qu'ils avaient mis au point et le temps que cela leur avait pris, il avait été décidé que leur add-on deviendrait tout simplement cette suite. Si nous avons effectivement apprécié la variété de coups que servait à ses ennemis le personnage mis à notre disposition (dont certains "finishing moves" redoutables), c'est dans les détails que nous avons pu constater l'excellente teneur du rendu. Citons par exemple le halo de chaleur des torches qui crée une très légère déformation de l'image ou des modélisations d'armures de haut-niveau qui vous donneront vraiment envie d'en posséder une.

Notre tour d'horizon s'est poursuivi dans les rues de Cheznaddar, une ville située en plein désert et donc constituée de maisons d'inspiration moyen-orientale. Nous avons également pu voir Newashos, où l'architecture est clairement plus inspirée de la Chine et de l'Asie. Dans l'une comme dans l'autre, nous avons constaté que les habitants qui vous entourent réagissent quand vous sortez une arme. Les gardes de faction vous rejoignent alors et vous demandent avec insistance ce qu'il se passe. Il sera donc très difficile de se rendre coupable d'actes délictueux sans que la maréchaussée s'en mêle, à moins de ruser bien sûr...

La progression au sein du jeu se fera sur le mode très classique de l'accumulation de points d'expérience permettant de monter dans les niveaux afin d'acquérir des talents spécifiques qui définissent la manière de se battre du personnage et correspondent à la manière de jouer de l'utilisateur. A cela, les développeurs ont ajouté la possibilité moyennant finances de remplacer un talent ne servant à rien par un autre plus utile. Et pour compléter cela, il sera possible d'approfondir ses connaissances en consultant la pléthore de livres qu'on croisera au fil de ses pérégrinations. Dans ces textes, on découvrira à la fois des techniques de combat inédites, des recettes diverses et variées mais également des indices pour résoudre certains mystères.

Two Worlds II disposera également d'un système d'artisanat reprenant l'idée développée notamment dans Guild Wars, à savoir qu'il sera nécessaire de démonter un objet pour récupérer des matières premières. Celles-ci pourront être utilisées afin d'améliorer n'importe quel autre objet. Et justement, cette possibilité fait partie de ce qui nous a le moins convaincu dans tout le jeu dans la mesure où on peut se lancer dans l'artisanat absolument n'importe où : sur une plage, au fin fond d'un bois, etc. Nous aurions sans doute préféré qu'on ne puisse le faire que dans des lieux dédiés, comme dans l'échoppe d'un forgeron par exemple. Signalons également la présence d'un objet très intéressant dans le principe de jeu : l'Oculus. C'est une sorte d'oeil mécanique qui flotte à quelques mètres du sol et permet de prévoir ce qui pourrait vous attendre alentours. Certains modèles sont capables de jeter des boules de feu, de geler voire d'empoisonner vos adversaires.

En marge de la partie principale c'est-à-dire une quête prévue pour vous occuper durant quinze à vingt heures (chiffre qui montera à une centaine d'heures de jeu si vous décidez de faire toutes les missions secondaires...), les développeurs prévoient un mode encore bien mystérieux baptisé "Village system". Difficile de savoir quoi que ce soit en ce qui le concerne si ce n'est qu'il sera grandement inspiré par le principe de "Settlers". Nous aurons sans doute l'occasion de revenir sur ce point et sur d'autres puisque que Two Worlds II ne devrait sortir qu'au mois de septembre. Ce sera d'ailleurs l'occasion de jeter un coup d'oeil au mode coopératif qui, selon les développeurs, pourra accueillir jusqu'à huit joueurs. D'autres essais nous permettront donc de confirmer si les promesses perçues et annoncées durant cette session seront tenues ce qui permettrait à cette licence intéressante d'obtenir la reconnaissance à laquelle elle aspire.