Trois ans se sont écoulés depuis les funestes événements décrits dans le premier Dead Space. Trois longues années pendant lesquelles Isaac, le survivant de cette rencontre avec les nécromorphes, a sans doute fait son possible pour effacer de sa mémoire les horreurs dont il a été témoin. Mais on le sait, les cauchemars sont tenaces et plus on tente de les oublier, plus ces derniers semblent nous poursuivre avec acharnement.
Isaac pourrait bien faire figure d'homme le plus malchanceux de l'univers, car après s'être extirpé à grand peine des entrailles glacées de l'Ishimura, le bougre va une nouvelle fois se retrouver plongé en enfer. Maintenant doté d'une voix et d'un visage (même s'il ne nous a pas été donné de les découvrir lors de la présentation), le technicien de charme et de choc est cette fois chargé d'aller remettre en état les installations d'une station minière située sur Titan, l'une des lunes de Saturne. The Sprawl, puisque c'est là le nom de l'installation, est effectivement confronté à quelques petits soucis divers et variés suite à une mystérieuse explosion peut-être causée par une des opérations de forage, peut-être par autre chose. Mais cette mission en apparence classique va bien évidemment tourner à la foire au pâté lorsqu'au détour d'un couloir, on apercevra l'ombre difforme d'un de nos chers nécromorphes...
Dead Space 2, vous l'avez compris, compte jouer à plein de son nouvel environnement. Plus vaste, plus organique aussi, du fait de ses tunnels humides taillés dans la roche et recouverts de substances plus ou moins identifiables, le jeu paraît déjà bien plus varié que son aîné, sans pour autant se départir de l'ambiance poisseuse et oppressante qui fit de ce dernier une telle réussite. Le décor d'ailleurs, devrait jouer un rôle bien plus important que par le passé, puisqu'il sera maintenant possible de bousiller une bonne partie du mobilier et éventuellement de se servir de certains débris pour latter du nécromorphe. Les développeurs - tout en prenant soin de nous rappeler que dans un jeu du genre la moindre munition est un trésor et qu'il ne s'agissait là que d'une démonstration à ne pas reproduire chez soi - se sont ainsi mis à exploser consciencieusement vitres, lampes et revêtement de murs dans une frénésie destructrice. Le couloir fut rapidement maculé de débris, débris qu'il est donc possible de projeter directement sur l'ennemi, pour un résultat que l'on espère des plus satisfaisants.
Les développeurs ont ensuite tenu à nous montrer une autre façon bien gratifiante de se débarrasser des monstres. A certains endroits bien précis (dans les zones encore en construction de la station en continuelle expansion), lorsque vous serez confronté à une tripotée de bestioles écumantes, vous pourrez prendre le risque de pulvériser une vitre donnant sur le vide spatial. Tout ce qui sera présent dans la salle sera alors joyeusement aspiré dans le néant. Bon, le hic, c'est qu'il en sera de même pour vous... Ballotté, secoué comme du pop-corn à la Foire du Trône, vous n'aurez alors que quelques secondes pour viser un interrupteur d'urgence déclenchant l'intervention salutaire d'un volet de sécurité. Les "packers" - des bestioles ayant vaguement la forme de gamins et nommés ainsi du fait de leur propension à attaquer en groupe - ont d'ailleurs fait les frais de la démonstration, pour le plus grand bonheur de l'assistance. En somme, exploser l'une de ces vitres provisoires représentera un risque conséquent, mais vous permettra, si vous êtes assez habile, d'économiser de précieuses munitions, tout en profitant au passage d'une scène absolument dantesque (ce qui n'est pas si surprenant que ça de la part de Visceral Games).
L'autre partie de la démo nous a ensuite permis de faire la connaissance d'un autre type de monstre, répondant au doux nom de Stalker. Parodie obscène d'être humain croisé avec une autruche, le bousin adoptera un comportement comparable à celui qu'on imagine être celui des vélociraptors. Attaquant à plusieurs, toujours de flanc, les bougres se feront ainsi une joie de vous renverser comme une crêpe avant de vous éventrer, toujours dans la joie et la bonne humeur, qu'ils manifesteront d'ailleurs par des cris stridents bien glauques. Le trépas prématuré de notre cher développeur fut d'ailleurs l'occasion de constater que Dead Space 2 se fera un malin plaisir de renouer avec les ignobles mises à mort de son prédécesseur. Un moyen pour le moins efficace de rappeler régulièrement au joueur sa constante vulnérabilité. Aussi, pour éviter de subir le même sort, on se fera un devoir d'utiliser à bon escient ce bon vieux plasma-cutter, mais aussi un joli harpon, capable d'empaler ses cibles comme de vulgaires papillons tout en les électrocutant ou en les enflammant, selon le type de projectile utilisé.
Enfin, en progressant à travers une galerie bien sombre, nous avons pu observer les ravages que pouvaient causer des sortes de mines vivantes, placées aussi bien au sol que sur les murs, histoire d'amplifier encore le sentiment d'insécurité du joueur. Car lorsque les bougresses détecteront une cible, elles lâcheront une sorte de spore explosif particulièrement redoutable. Pétant indistinctement à la tronche d'Isaac ou des nécromorphes assez stupides pour s'en approcher, les fameuses mines pourront toutefois s'avérer bien utiles lorsqu'on parviendra à pousser l'ennemi dans leur rayon d'action. On notera enfin qu'en faisant preuve de rapidité et de courage, il sera possible de se saisir du spore avant qu'il n'explose, puis de le balancer à la tronche d'un ennemi un petit peu trop entreprenant. Un must pour les débrouillards et une preuve supplémentaire que nous touchons bien là à un véritable survival-horror, au sens premier du terme.
Dead Space 2 semble bien parti pour s'inscrire dans la lignée de son illustre prédécesseur. Visuellement impressionnant, toujours soutenu par des jeux de lumière d'une rare finesse et par une bande-son absolument fantastique, ce nouveau chapitre se trouve en plus doté d'un solide moteur physique, ouvrant la voie à de nouvelles techniques de combat. Les installations de The Sprawl permettent quant à elles d'offrir beaucoup plus de variété à l'aventure, sans pour autant diluer le sentiment d'oppression et de malaise qui faisait le "charme" du premier opus. C'est même tout le contraire. Bref, avec tout ça, autant vous dire que nous attendons plus impatiemment que jamais de pouvoir poser nos petites mains tremblantes sur le bébé de Visceral Games.