Avec Okami Den sur DS, la licence Okami trouvera-t-elle la place qu'elle mérite dans les coeurs et les ludothèques des joueurs du Monde entier ? Début de réponse avec ce nouvel essai du jeu qui s'est déroulé lors du Captivate 2010, la grande réunion annuelle qu'organise Capcom pour présenter son catalogue.
Les producteurs de Capcom l'admettent bien volontiers : Okami n'a pas reçu le succès public escompté et ce, malgré un excellent accueil de la presse. C'est comme ça... Et pourtant, avec Okami Den qui est la version DS d'Okami à peine renouvelée dans sa forme et dans son principe, ils espèrent vraiment retourner la situation. Leur idée ? Proposer un gameplay plus instinctif sur DS. Et il est vrai que sur la portable de Nintendo on se sert d'un stylet dont l'utilisation sera indéniablement plus en adéquation avec celle du Pinceau Céleste essentiel au scénario du jeu par rapport à la manette basique de la PS ou celle à détection de mouvement de la Wii, consoles sur lesquelles le jeu a déjà été proposé.
L'action d'Okamiden se déroule bien après celle d'Okami même si le propos reste sensiblement le même : le Japon médiéval subit l'attaque d'un mal impérieux qui amène avec lui une cohorte de démons directement inspirés par les croyances et mythologies nippones. Un héros inattendu, un loup blanc, va tenter de s'interposer pour ramener paix et sérénité dans le Pays du Soleil Levant. Seulement voilà : dans Okami Den le loup en question n'est qu'un bébé, un louveteau répondant au nom de Chibiterasu. Ses pouvoirs ne sont pas encore développés et c'est pourquoi l'une des actions récurrentes des premiers niveaux consistera à trouver des autels destinés à différentes divinités capables de lui octroyer des capacités spéciales. Mais les monuments et les statues sont érigés par les humains. Les loups n'y comprennent rien. Chibiterasu devra donc rapidement s'associer avec Kuni, un petit bonhomme se présentant comme le fils de Susano, vu dans la version de base d'Okami. Ce garçonnet, en plus d'être efficace l'épée à la main, sera capable de lire les plaques des monuments et donc de déclencher le processus d'invocation des divinités qui tiendra à dessiner la forme de la constellation dans laquelle chacune d'entre elles vit. Quand vous saurez que ces intervenants célestes seront ici les descendants de ceux qu'on avait pu croiser dans Okami, vous aurez compris qu'Okami Den donne résolument dans la tendance " tout ce qui est petit est mignon" ou "kawaï", si vous préférez.
Cette adaptation DS utilise comme il se doit les deux écrans de la console. Dans celui du haut, on assiste à l'action et on voit notre couple de héros se déplacer dans des décors qui rappellent vraiment ceux d'Okami, version console de salon. L'écran tactile est celui qui permet de gérer l'inventaire quand on n'est pas au combat. C'est également celui dans lequel on dessine dès que le besoin s'en fait sentir. Pour cela, on appuie sur la touche d'épaule de la console afin de faire glisser vers le bas une copie en sépia de l'écran du haut. Il ne reste plus qu'à y tracer ce qui est indispensable aux deux compagnons pour poursuivre leur aventure, comme le tablier d'un pont qui se serait écroulé, par exemple. Durant les combats, la symbiose entre les deux personnages fonctionne à plein. Par exemple, contre des démons ressemblant à des coquilles Saint-Jacques et donc très difficiles à blesser du fait de leur carapace, Chibiterasu permettra de les maintenir en traçant un trait autour d'eux comme pour les emprisonner. Dans un deuxième temps, après qu'on ait "relâché" l'image pour que l'action reprenne son cours normal, Kuni les pilonnera de coups d'épée jusqu'à ce qu'ils s'ouvrent. Ce n'est qu'à ce moment-là que ces adversaires seront vraiment vulnérables et que les coups qu'on leur portera entameront leur jauge de santé.
Okami Den proposera également son lot de pouvoirs nouveaux comme Guidance qui s'avérera essentiel pour résoudre certaines énigmes qui jalonneront le parcours. En clair, cette capacité permettra à Chibiterasu de diriger Kuni quand il ne pourra plus le porter sur son dos, soit parce que leurs poids conjugués représenteront une masse trop importante pour un pont vacillant, soit parce que leur coopération à tous les deux sera indispensable pour déclencher un mécanisme utilisant deux boutons séparés. En pratique, on fera descendre Kuni puis, en mode Dessin, on tracera le chemin qu'il doit suivre jusqu'à son but. Il sera indispensable que celui-ci se trouve dans l'image. Au niveau des pouvoirs, on notera également le retour de la capacité dont dispose Chibiterasu pour rendre leur végétation aux arbres morts. Comme ce n'est pas formellement indiqué, c'est une action qui pourrait passer à la trappe dans la progression. Pourtant, elle est importante dans la mesure où, quand ils sont revenus à la vie, les arbres offrent souvent aux personnages des bonus comme de la nourriture pour restaurer la vie de Chibiterasu, de l'encre pour continuer à dessiner ou de l'argent.
Avant d'en finir, précisons qu'Okami Den bénéficie d'une réalisation vraiment convaincante. Les décors sont détaillés, les actions à réaliser avec le Pinceau Céleste sont claires et la caméra varie ses angles pour être toujours plus pratique. Bref, il nous a semblé que cette nouvelle version possède tout ce qu'il faut pour réussir sa double mission : permettre à ceux qui connaissent déjà Okami de repartir à l'aventure à dos de loup et aux autres de découvrir un petit chef-d'oeuvre hélas méconnu du jeu vidéo.
Qu'il a été court cet essai de la version DS d'Okami... Comme nous aurions aimé poursuivre notre aventure et dessiner des tas de choses pour venir en aide aux deux héros afin de les tirer d'affaire encore et encore. Avec sa réalisation très prometteuse et son utilisation instinctive (plus que sur les consoles de salon, ce qui est logique), cette nouvelle version nous laisse espérer qu'elle sera celle permettant à cette magnifique licence de trouver enfin son public.