Sorti il y a deux ans au Japon, Bleach : The 3rd Phantom n'avait pas vraiment déchaîné les passions. Pourtant, l'idée de proposer une alternative à la kyrielle de jeux de baston adaptés de l'anime avait de quoi titiller notre curiosité. Aujourd'hui, le problème est tout autre car s'il est toujours sympathique de pouvoir apprécier l'univers fouillé de Bleach, on constatera avec amertume que l'arrivée de The 3rd Phantom sur le sol européen ne s'est pas faite sans heurts. Ainsi, on pourra trouver un peu fort de café de ne pas avoir droit aux voix digits présentes sur les moutures japonaises et US. Honteux et dommageable dans le sens où les dialogues, déjà très longs à l'origine, ont encore plus de mal à passer chez nous vu qu'on devra parfois se taper des textes le plus souvent insipides pendant une bonne demi-heure. On touche ici du doigt un gros problème synonyme de lenteur et de déséquilibre. De fait, entre chaque bataille, on pourra passer un peu de temps libre pour papoter avec plusieurs NPC. Problème, la plupart de ces séquences ne serviront qu'à rallonger la durée de vie tout en agaçant le joueur désirant un peu plus d'action. Le plus embêtant est que de prime abord, on semble avoir le choix de dialoguer ou non, puis très vite on se rend compte qu'on devra obligatoirement passer par la totalité de ces étapes pour poursuivre notre périple.

Néanmoins ces intrigues auront le mérite de nous faire gagner des objets ou d'améliorer les liens amicaux entre nos combattants, cet élément servant alors sur la surface de combat pour attaquer en équipe. A ce sujet, il vous faudra passer par un menu pour affiner ces relations afin que vos potes puissent vous venir plus facilement en aide en cas de besoin. On appréciera donc de retrouver une cinquantaine de personnages qui viendront progressivement gonfler les rangs de votre petite troupe. Bien entendu, chaque affrontement se déroulant avec un nombre restreint de combattants, vous aurez la lourde tâche de former les rangs en choisissant scrupuleusement les héros en fonction des épreuves qui vous attendent et de leurs spécificités. Comme dans tout jeu de ce type, il sera également question d'améliorer ses armes et ainsi de débloquer de nouvelles compétences et talents. Malheureusement, il est à noter que les passages de niveaux sont fastidieux et réclameront de nombreuses heures de jeu avant de véritablement porter leurs fruits. Frustrant même si la difficulté globale reste bien équilibrée.

En sus, quelques petites particularités rendent les affrontements un peu plus intéressants. Par exemple, vous devrez tenir compte des Fils d'Energie Spirituelle disséminés sur la surface de combat. En faisant attention à leur couleur, vous devrez essayer de placer au mieux vos guerriers pour qu'ils se retrouvent sur les Fils de couleur clair afin de profiter d'une concentration d'énergie plus forte. Ceci aura alors pour effet d'augmenter votre Pression Spirituelle tout en vous permettant d'effectuer des attaques supplémentaires ou de profiter des attaques en équipe ou du Bankai libérant les capacités spéciales de vos personnages. Mine de rien, l'idée s'avère excellente car proposant une dimension stratégique plus importante. A contrario, le reste du gameplay ne donne pas vraiment dans l'originalité. On aura donc le choix de déplacer son personnage, de l'équiper, de le faire attaquer, d'utiliser la fameuse Pression Spirituelle ou d'attendre. Toutefois, le petit plus de The 3rd Phantom est que chaque attaque, exception faite de quelques sorts de masse, donnera lieu à une séquence en 2D typique des jeux de baston où vous pourrez voir votre personnage démastiquer l'adversaire. Encore plus sympathique lors des attaques en équipe, ces passages ne réussiront pas malgré tout à dynamiser des affrontements inutilement longs compte tenu de la puissance des ennemis. En somme, on déplorera que ce jeu s'inscrive un peu trop dans la lignée d'un Onimusha Tactics en laissant peu de liberté (d'exploration, de customisation, d'achat) au joueur. A vous de voir maintenant si en tant que fan, vous êtes prêt à revenir quelques années en arrière pour profiter d'un jeu respectueux mais déséquilibré et bien trop passif.