Faut-il le rappeler ? Avatar, en tant que nouveau film réalisé par James Cameron, est l'un des longs métrages les plus attendus de cette année. C'est sans doute ce succès annoncé -et très judicieusement géré par les producteurs qui ont alléché les fans en projetant vingt minutes du film en salles il y a quelques semaines- qui permet de comprendre l'ambition de la démarche d'Ubisoft pour en développer l'adaptation. En effet, ce jeu sera proposé en plusieurs versions aux principes totalement différents. Après vous avoir rapporté de quoi Avatar sera fait sur Wii, nous sommes retournés sur la planète Pandora grâce à la version Xbox 360/ PS3
Sur les machines de salon de dernière génération, l'idée maîtresse d'Avatar tiendra à offrir la possibilité au joueur de suivre deux aventures indépendantes, deux destinées diamétralement opposées. A la base, on débute le jeu dans le treillis d'un soldat de la RDA, l'armée qui a débarqué sur la planète Pandora pour en extraire une source d'énergie essentielle pour la production d'énergie. Mais Pandora est une planète hostile. Tout ici veut faire la peau des étrangers : les animaux, les plantes mais aussi et surtout les Na'Vi, une race d'humanoïdes bipèdes mesurant en moyenne trois mètres très proches de la nature qui ont le grand tort d'habiter ici depuis des temps immémoriaux. Ceux qui voient dans ce synopsis comme une transposition de la conquête de l'ouest et des rapports entre les pionniers et les Indiens peuvent se féliciter. A notre avis, ils ont gagné. Mais revenons à notre petit soldat. Ryder, c'est le nom de ce personnage, est un spécialiste des signaux et un cryptologue. Mais c'est surtout sa base génétique qui en fait un acteur incontournable de la guerre qui oppose la RDA aux Na'Vi. En effet, grâce à sa physiologie particulière, Ryder peut se soumettre à un processus scientifique qui va le transformer en Na'Vi. Ce n'est pas un déguisement mais une vraie métamorphose. Et l'idée qui a germé dans l'esprit des gradés de la RDA, c'est d'envoyer Ryder s'introduire au sein des Na'Vi pour faire de la propagande, pour les espionner, voire pour les détruire de l'intérieur. Inutile de dire que les choses ne vont pas forcément se passer comme l'avaient prévu les huiles, ce qui nous ramène au choix évoqué en début de paragraphe. Ryder, donc le joueur, reprendra-t-il sa place au sein de la RDA ou embrassera-t-il la cause des Na'vi ce qui en fera immédiatement un ennemi de ses anciens compagnons d'armes. Quel que soit le choix que fera le joueur, il fera la bonne affaire de pouvoir profiter de deux jeux en un puisque ce sont deux campagnes d'une quinzaine d'heures chacune qui lui seront proposées. Difficile d'imaginer que les choses se passeront autrement que comme ce qui suit : on fait une sauvegarde au moment du choix puis on va au bout d'une campagne avant de charger à nouveau cette sauvegarde pour faire l'autre.
Observons les deux camps en question et ce qui constitue leurs particularités. La RDA est une faction donc les tactiques s'appuient sur sa technologie. En termes plus clairs, l'armée mettra à votre disposition des tas de véhicules et d'armes pour faire face aux mille et un dangers qui vous attendent au coin du bois. Il faut dire que, littéralement, cette planète veut vous faire la peau. Alors, quand il s'agira de rejoindre les lieux d'une mission, on sera ravi de pouvoir prendre le volant d'un buggy afin d'éviter de devoir affronter les loups-vipères qui se déplacent en meutes et trouvent les soldats de la RDA particulièrement appétissants. D'autres objectifs de missions exigeront l'utilisation de matériels plus spécialisés comme des hors-bord ou une sorte d'hélicoptère qui s'avérera bien pratique quand il s'agira d'aller détruire les nids d'un oiseau rapace particulièrement agressif. De loin en loin, la RDA aura pris le soin de déployer des capsules qui permettent aux soldats qui les utilisent de faire le plein de santé et de munitions. Au fur et à mesure des missions réussies, les joueurs déverrouilleront de nouveaux packs d'armes plus ou moins spécialisés. Dans l'arsenal, on trouvera le traditionnel pistolet-mitrailleur, un fusil de sniper ou un lance-flammes très pratique pour se lancer dans une destruction rapide de la jungle qui vous entoure. Précisons que l'action des flammes sur la flore est servie par un moteur physique particulièrement convaincant. L'heure n'est pas encore au test mais sachez que tout l'aspect graphique du jeu nous a séduits par sa précision et l'intensité de son rendu de la jungle. Les décors sont magnifiques.
Si vous choisissez de rester parmi les Na'Vi et de repousser l'envahisseur, le combat ne perdra pas en intensité mais la tactique changera grandement. L'arsenal sera principalement constitué de deux armes : un arc et un bâton. S'ils sont fragiles et moins bien armés que leurs ennemis, les Na'Vi pourront compter sur deux avantages essentiels dans le principe. Tout d'abord, ils possèdent des réflexes développés qui se traduisent dans le jeu par un ralentissement de l'image très pratique pour viser juste. Vous vous en servirez à de nombreuses reprises car, en général, les soldats de la RDA débarqueront en groupe. L'autre avantage tactique des Na'Vi, c'est qu'ils connaissent mieux le monde de Pandora et ses dangers que les soldats de la RDA. Il leur sera donc facile de faire tomber ces derniers dans des pièges. Par exemple, il suffira de tirer à l'arc sur un binôme de soldats pour qu'ils se précipitent vers vous en ligne droite sans prendre la précaution de contourner les plantes crachant de l'acide qui se trouvent entre eux et vous. Dommage Eliane comme disait le légionnaire...
Bref, avec son principe essentiellement bicéphale mais recélant de nombreuses phases de jeu très différentes les unes des autres, Avatar s'annonce effectivement comme un "metagame", terme qu'utilisent ses développeurs pour le définir. Gageons que ce mot est appelé à être utilisé à tort et à travers dans les mois qui viennent sous l'impulsion des départements marketing des différents éditeurs qui "A-DO-RENT" la nouveauté. A suivre. De notre côté, nous ne pourrons que revenir sur la qualité de la réalisation qui, conjuguée à un contenu roboratif devrait permettre à Avatar de se placer dans le club très fermé des adaptations dignes de leur matériau d'origine.