Invités en grande pompe à s'essayer au mode solo ainsi qu'au mode multijoueur de Bioshock 2 dans l'ambiance feutrée d'un studio de cinéma de San Francisco, nous ne nous sommes pas faits prier pour saisir la manette au vol. Une bonne heure et demie de jeu plus tard, on vous livre nos sensations sur cette suite tant attendue !
Les événements contés dans Bioshock 2 ont beau se dérouler 10 ans après ceux du premier épisode, et nous placer aux commandes d'un nouveau personnage, il ne faut pas plus de quelques minutes pour se remettre dans le bain. Un doux euphémisme lorsque l'action se déroule une fois de plus dans la citée engloutie de Rapture. Cette fois-ci, on jouera un prototype de Big Daddy, ces énormes personnages en scaphandre si difficiles à terrasser dans le précédent opus. Le but de notre quête sera de retrouver une fillette ; la « petite sœur » originelle, à laquelle notre personnage est étrangement lié. Et si, en lisant ces quelques lignes vous êtes un peu perdu, ne vous inquiétez pas, les développeurs de 2K Marin ont pensés aux joueurs qui découvriront l'univers si particulier de Bioshock avec cette suite. En effet, le joueur sera confronté très tôt dans l'aventure à une sorte de tutoriel grandeur nature. Il prendra la forme d'un parc d'attractions construit par le fondateur de Rapture, qui, grâce à de nombreux tableaux vous expliquera l'histoire de ce projet fantasmagorique, mais aussi l'enjeu de ce nouveau jeu sur fond d'affrontement idéologique entre deux courants de pensée : celui du fondateur de Rapture Andrew Ryan et de la dissidente Sophia Lamb.
Le petit train « fantôme » nous éclaire sur Rapture en introduisant nos premiers adversaires, mais c'est aussi l'occasion de goûter à un gameplay sensiblement différent de celui du premier opus. Certes, se déplacer avec l'armure du Big Daddy donne au jeu un côté mou du genou. Mais rassurez-vous, cette impression est vite oubliée dès que l'on passe en mode combat. Equipé d'une foreuse, l'animal que l'on incarne fait de gros dégâts, et ce n'est là que l'arme par défaut dédiée au corps-à-corps... Toutes les armes de Bioshock 1 seront de la partie accompagnées de quelques surprises. Mitraillettes, lance-grenades, gatlings et pistolets à rivets vous procureront un sentiment de puissance défiant toute concurrence. Et puis l'autre gros bouleversement dans l'univers de Bioshock, dû au changement de personnage principal, vient du fait que l'on peut utiliser les pouvoirs Plasmides de la main gauche, sans avoir à baisser son arme.
Les combinaisons sont multiples, et histoire de vous faire saliver, voici un petit exemple. Pour commencer l'affrontement, vous pourrez transformer votre adversaire en glaçon à l'aide du Plasmide de gel déjà présent dans l'opus précédent. Puis faire usage du pouvoir de télékinésie afin de l'envoyer dans les airs. Là, armé d'un lance-roquettes, envoyer une salve de missiles sur le quidam qui ira valdinguer à l'autre bout du niveau sans avoir compris ce qu'il venait de lui arriver. Avouez que ça donne envie. D'autant que les armes peuvent être toutes améliorées trois fois pour ajouter à ces dernières un surplus de puissance ou une nouvelle capacité spéciale. Cependant, tous les adversaires du jeu ne sont pas aussi faciles que les partisans de Sophia Lamb. Les Brutes et les autres Big Daddies vous donneront bien du fil à retordre...
Si quelques passages du jeu se dérouleront dans l'eau, hors de l'enceinte de la ville submergée de Rapture, nous n'avons eu droit qu'à des niveaux classiques en intérieur. Mais attention, l'adjectif classique ne concerne que leur architecture. De nombreuses phases de gameplay tirant partie de la quête de notre personnage sont inédites. Sur le chemin qui vous mènera vers votre « petite sœur », vous aurez la possibilité d'adopter temporairement chaque little sister rencontrée, une fois son protecteur occis. Ces fillettes sont précieuses, puisque ce sont elles qui vous permettront de récolter de l'Adam, la monnaie d'échange qui sert à acquérir et améliorer les pouvoirs Plasmides. Une fois une petite sœur sur votre épaule, elle vous guidera vers un corps fraîchement refroidi recelant la précieuse substance. Là, il faudra se préparer à voir déferler pendant quelques minutes des vagues d'ennemis attirés par l'Adam comme des moustiques par vos bras nus lors des chaudes nuits d'été dans le sud de la France. Et quelle meilleure préparation que la mise en place de pièges, de mines antipersonnel et autres joyeusetés... Enfin, et une fois de plus fidèle au concept de libre arbitre initié dans le jeu originel, vous devrez choisir si vous voulez « sauver » la petite sœur en l'introduisant dans un conduit de ventilation, ou vous en débarrasser lâchement pour gagner plus d'Adam.
L'ambiance unique de Bioshock est de retour et ça va faire mal. Les graphismes sont magnifiques et les effets d'eau sont beaucoup plus impressionnants que dans Bioshock 1. Quant au multijoueur, il cristallise tout ce que l'on peut attendre d'un FPS multi sur consoles. Accessibilité, profondeur et rapidité, c'est à coup sûr un grand titre pour le jeu en réseau. Les modes habituels ont été adaptés à l'univers (la capture du drapeau a par exemple été remplacée par la capture de la little sister), et certaines phases de jeu nous ont rappelés les classiques du genre : Team Fortress Classic en tête avec mise en place et réparation de tourelles. Cerise sur le gâteau, on pourra customiser son avatar multi, gagner des points d'expérience servant à débloquer des améliorations, et surtout paramétrer à son goût le set composé de deux armes, trois Plasmides et trois Tonics (capacités passives). Bref, du bonheur en perspective, tant pour la partie solo que pour le multi.