La série des King of Fighters a connu des hauts et des bas. Après avoir régné sur les bornes d'arcade, la licence a connu quelques péripéties sur consoles, notamment à cause d'épisodes 3D pas forcément glorieux. SNK Playmore tente aujourd'hui de faire son grand retour en proposant pour la première fois un opus dédié aux machines HD. L'exercice est loin d'être gagné d'avance car ce King of Fighters XII devra faire face à des concurrents qui ont placé la barre très haut.
A part ceux qui se réveillent tout juste d'un sommeil cryogénique, la plupart des amateurs de jeux de combat connaissent déjà la série des King of Fighters. Voilà en effet 15 ans que SNK réunit régulièrement des personnages de ses différentes licences pour les entraîner dans ce tournoi mythique. Le plus souvent les combattants en question se réunissent en équipes de trois et s'ensuivent alors des affrontements relativement longs et techniques. The King of Fighters a la réputation d'être une série exigeante et les nombreux fans attendaient beaucoup de ce nouvel opus. Ce dernier n'a pas la tâche aisée puisqu'il passe après deux autres jeux de baston en 2D réellement impressionnants : il ne lui sera pas facile d'égaler Street Fighter IV ou Blazblue.
La première surprise qui nous attend en découvrant The King of Fighters XII tient à ses graphismes. Alors que SNK Playmore avait longuement communiqué sur la qualité des sprites dessinés à la main, le résultat est loin d'être à la hauteur de ce que nous a proposé Blazblue. Si les personnages sont effectivement animés avec soin, ils sont surtout incroyablement pixellisés pour peu qu'on lance le jeu en haute définition. Un tel manque de finition contraste d'ailleurs avec les arrière-plans : ceux-ci sont plutôt détaillés et ne manquent généralement pas d'animation. Les décors ont toujours tenu une place particulière dans la série mais c'est tout de même un comble que ces derniers soient finalement plus travaillés que les combattants. Il faut aussi relativiser la beauté des environnements : ils sont peut-être agréables à regarder mais ils sont aussi et surtout très peu nombreux. En effet, il ne faut pas compter sur plus de 6 décors différents, et encore, deux d'entre eux vous entraînent tout simplement dans le même stade de jour ou de nuit.
La pauvreté de son contenu est sans aucun doute le plus gros défaut de ce King of Fighters XII. Comptez ainsi seulement 22 personnages jouables, tous débloqués dès votre première partie. Si la plupart des jeux de baston pourraient se satisfaire d'un tel nombre de combattants, la pilule est un peu plus difficile à faire passer dans le cadre d'une série comme King of Fighters qui voit s'affronter des équipes et qui nous a habitués au double voire au triple de participants. Le casting ne contient pas de nouveaux venus mais il manque aussi étrangement quelques figures mythiques de la licence. Vous pouvez ainsi dire adieu à King d'Art of Fighting ou à la plantureuse Mai de Fatal Fury. Notez tout de même que cette dernière a de fortes chances de nous revenir sous la forme de contenu téléchargeable payant... Même constat au niveau des modes de jeu : en solo, il faudra vous contenter d'un mode Contre la montre constitué de seulement cinq combats et d'un entraînement qui ne vous aidera finalement pas vraiment à maîtriser les commandes. Faites donc une croix sur un hypothétique mode Histoire ou sur la présence de boss. Ce n'est enfin pas le mode online qui vous consolera : ce dernier souffre encore aujourd'hui d'une multitude de bugs et il faudra attendre une éventuelle mise à jour salvatrice pour en découdre avec des joueurs du monde entier.
Le gameplay de ce King of Fighters a dû lui aussi se mettre à la diète. Certains coups spéciaux jugés trop puissants ont ainsi disparu : les joueurs habitués au maniement de Iori auront par exemple quelques mauvaises surprises. Si ce point précis ne manquera pas de faire râler les amateurs de la série, il faut bien reconnaître que cet épisode apporte aussi quelques innovations plutôt sympathiques au système de jeu. King of Fighters XII est ainsi résolument moins bourrin que ses petits confrères : les attaques spéciales sont moins dévastatrices et il vous faudra utiliser des combos et des contres plutôt que de tout miser sur vos furies. D'ailleurs les deux principales nouveautés concernent précisément le système de contres. Pour commencer, il vous est désormais possible de court-circuiter une attaque adverse en lançant à votre tour un coup de la même force avec le bon timing. Le second ajout est un peu plus impressionnant : une jauge de "Contre Critique" est désormais affichée sous la jauge de vie, lorsqu'elle est pleine, il est possible de contrer son adversaire avec un coup puissant, le pauvre bougre se trouvera alors dans les pommes suffisamment longtemps pour que vous lui infligiez un combo dévastateur. Ces deux techniques demandent un timing très précis mais leur maîtrise vous assure des victoires amplement méritées. Au final, tout n'est donc pas à jeter dans ce King of Fighters XII, mais il s'agit malgré tout d'un épisode relativement décevant qui aurait mérité quelques mois d'affinage supplémentaires.
- Graphismes13/20
On nous avait promis des graphismes dessinés à la main de toute beauté et il faut bien avouer que la réalité en est loin. Si les décors sont plutôt soignés, les combattants sont affreusement pixellisés et les effets des coups spéciaux nuisent souvent à la lisibilité de l'action.
- Jouabilité16/20
Si les amateurs de longue date de la série seront déçus de voir disparaître quelques coups spéciaux, cet épisode propose aussi deux nouveautés sympathiques en termes de gameplay dont le fameux système de Contre Critique.
- Durée de vie9/20
Le mode solo est rachitique, le mode online attend encore un patch salvateur et le manque de personnages jouables laisse malheureusement penser que du contenu téléchargeable payant viendra bientôt montrer le bout de son nez...
- Bande son14/20
La bande-son est plutôt dynamique et les musiques sont généralement bien adaptées aux différents décors.
- Scénario/
Sur le fond The King of Fighters XII semblait plutôt prometteur : on nous annonçait des sprites de toute beauté et un gameplay encore plus fin que ses prédécesseurs. Le résultat est cependant relativement décevant puisque le titre ne tient finalement pas la route tant sur le plan graphique que sur celui du contenu. Il ne reste finalement que le système de jeu pour nous réserver une bonne surprise et pour nous laisser espérer que le prochain épisode se montrera digne de la série.