Direction les locaux de Lexis Numérique en banlieue parisienne. C'est là que nous avons pu prendre en main Metropolis Crimes, un titre dans un premier temps destiné à la DS et qui mettra le joueur dans la peau d'un détective privé, Red Johnson. Dès les premières minutes du jeu, on est bien mis dans le bain en ce qui concerne l'ambiance générale grâce au générique. En effet, celui-ci emprunte tout à la fois aux productions télé Quinn Martin des années 70 (Cannon, Les Rues de San Francisco...) et au générique de Casino Royale qu'à l'anime Cowboy Bebop. Un grand écart parfaitement assumé par les producteurs du jeu qui ajoutent même quand on leur en parle l'influence de Columbo pour l'idée initiatrice du projet. On a déjà vu largement pire en matière de référence... Au cours des quatre enquêtes qui vous attendent, il faudra dans un premier temps faire preuve d'observation afin de collecter des indices divers présents sur les scènes de crime. La toute première de ces investigations que nous avons pu mener tournait autour de l'assassinat d'un ami de Red Johnson, photographe de son état. Venu de bon matin dans son échoppe pour récupérer les tirages de ses photos de vacances, Johnson tombe sur le cadavre du propriétaire des lieux mais aussi sur deux suspects : une employée de la boutique et un client. Avant de commencer à pointer du doigt un éventuel coupable, il faut collationner les détails qui permettront d'échafauder une théorie. Pour cela, on trace un rond censé figurer une loupe qu'on balade ensuite dans le décor. Quand on relève quelque chose d'intéressant, une icône en forme de pièce de puzzle apparaît et on entre dans une autre phase de jeu.

Le logiciel zoome automatiquement sur le lieu à observer mais, à partir de là, c'est au joueur qu'il appartient de comprendre ce qu'on attend de lui. En essayant de vous en dévoiler le moins possible, il peut s'agir de relever une empreinte de pas (Oui, mais comment ?) ou de révéler un message pour l'instant invisible en prenant soin de limiter les manipulations afin de ne pas l'effacer. Alors, vous l'aurez compris, il y a dans ce jeu un côté "Je fais une erreur, je recommence". Mais justement, pour éviter que les joueurs ne se complaisent dans une certaine facilité et passent leur temps à chercher à tâtons une solution à leur problème, les développeurs ont instauré un système de notation. Quand on trouve une solution du premier coup et dans un temps record, on obtient un A. En cas d'erreur ou de retard, on descend dans les notes vers des B, C, D, etc. En obtenant les meilleures notes, vous n'accéderez à rien d'autre que la possibilité de vous autoproclamer l'égal d'Hercule Poirot. Cela ne déverrouillera rien de particulier au sein du jeu. Précisons également que si vous êtes complètement perdu, il sera possible de faire appel à un indic appelé Saul. S'habillant de toute évidence chez le même tailleur que LA référence de son corps de métier, à savoir Huggy Les Bons Tuyaux, Saul vous suggérera quoi faire sans pour autant prendre la main de manière trop prépondérante. Eh oui, malgré ses conseils, il faudra encore réfléchir. En tout cas un petit peu...

Pour votre information, sachez que l'épreuve sur laquelle nous avons passé le plus de temps consistait à compter le contenu du tiroir d'une caisse enregistreuse. Dans un premier temps, il s'est agi de la mettre sous tension. Pour cela, les développeurs ont instauré un système de manipulation des objets qui permet de les tourner sur eux-mêmes afin de les observer sous toutes leurs coutures et d'avoir accès à des fonctionnalités autrement interdites. Ensuite, il a fallu obtenir le compte final des ventes de la veille. Ce chiffre en main, nous avons ouvert le tiroir pour compter les billets qui s'y trouvaient. Et là, double difficulté. D'un côté il fallait faire vite pour ne pas être taxé de voleur ; de l'autre, quelques billets étant pliés, on ne pouvait que déduire leur valeur monétaire en comparant certains détails (couleur, dessins...) à d'autres déjà vus. Enfin, après soustraction entre les ventes et l'argent restant en caisse, nous avons pu répondre à la question posée par le jeu "Quelle est le montant de la somme manquante dans la caisse ?" en l'inscrivant grâce à un clavier virtuel apparaissant à l'écran.

Les interrogatoires des suspects, eux aussi, utilisent une mécanique à la fois originale et parfaitement adaptée à la console sur laquelle nous avons pu jouer. Tout d'abord, on choisit la personne qu'on va mettre sur la sellette. Ensuite, on sélectionne quatre sujets qui vont alimenter la discussion durant le premier round. Il s'agira de revenir sur les déductions faites au cours de l'enquête mais aussi de sujets-mystères représentés par des points d'interrogation dans la liste des propositions. Sur les trois rounds que durera l'interrogatoire, Red Johnson devra en remporter au moins deux et c'est un curseur amené dans la zone verte d'une barre qui symbolisera cette victoire. Après cela, nouveau choix de sujets et on passe au round suivant. Les sujets-mystères peuvent être par exemple de petites épreuves amusantes. Imaginons que vous abordiez le thème de l'intimidation avec l'un des suspects, il s'agira alors de tapoter l'écran tactile de la pointe du stylet dès qu'il détournera le regard afin de faire monter un curseur sur une bande horizontale. Mais si vous frappez l'écran quand le suspect vous regarde, c'est la dégringolade. Somme toute, il s'agit là d'une version portable du "1,2,3... Soleil !" de notre enfance. Autre sujet-mystère auquel nous avons eu droit : le pouvoir de séduction d'une demoiselle apparemment impliquée dans le meurtre. Quand on l'a complimentée sur sa plastique, elle nous a demandé quelle partie de son anatomie nous préférions. Il suffisait d'entourer sur l'écran tactile l'endroit vers lequel se portait notre regard. Si vous désignez autre chose que ses yeux et son visage, attendez-vous à une remarque acerbe sur le grand thème "Les hommes sont tous des cochons". Nous le savons car nous avons essayé mais c'était uniquement professionnel (Vous pensez bien...) car cela nous a permis de constater que l'humour n'est pas tout à fait absent de ce jeu.

Et ce n'était pas encore terminé. Après ses investigations sur place, Red Johnson est retourné à son bureau pour mener quelques analyses sur des objets découverts dans le labo photo. Echantillon de terre, cadre recélant bien plus que de simples photos, tout cela a contribué à nous forger une opinion définitive sur les circonstances et les motivations du meurtre. Il ne restait plus qu'à désigner formellement le coupable mais cela, nous vous laisserons la joie de le découvrir vous-même. Dans l'ensemble, ce premier essai de Metropolis Crimes nous a semblé particulièrement concluant. Nous avons hâte de découvrir quelles phases de jeu les développeurs ont prévu pour les trois autres enquêtes qui constituent ce premier volet des aventures de Red Johnson. Et, au niveau technique, nous n'avons pas encore détecté de gros problème si ce n'est un certain manque de précision dans certaines manipulations. Rendez-vous lors du test pour voir si ces problèmes persistent.