La cible se tient à quelques mètres de là. Il ne nous reste plus qu'à traverser la foule, discrètement, sans faire de vagues, sans faire quoi que ce soit qui puisse révéler nos véritables intentions. L'approche furtive est un art qui n'est pas à la portée de tous, mais là maintenant, en ce moment précis, rien ne pourra nous faire dévier de notre objectif. Le crayon, froid comme une lame, se trouve bien planqué dans une manche, prêt à frapper et à mordre le papier tandis que l'on écoutera avec volupté les commentaires enflammés de Patrice Dessilet, le directeur créatif d'Assassin's Creed II...
Pardonnez cette introduction un peu cavalière, mais il est assez difficile de ne pas s'emballer lorsque le nouveau blockbuster d'Ubisoft se trouve dans les parages. Dur en effet de ne pas partir en sucette alors qu'on observe Ezio se balader avec classe et désinvolture dans les rues de Florence. Comme Altaïr en son temps, le héros de cette nouvelle aventure se fond dans la foule, silhouette gracieuse et vaguement inquiétante. Il progresse comme une ombre vers un marchand posté au coin de la rue et ne se gêne pas pour faire discrètement les poches des passants. Mais il n'est pas question ici d'enrichissement personnel car les piécettes fraîchement acquises ne tardent guère à rejoindre la bourse du marchand repéré quelques secondes auparavant, en échange d'un peu de poison.
Quelques mètres plus loin, Ezio se lance dans l'escalade d'un bâtiment et se retrouve rapidement sur le toit. Un pigeon voyageur se trouve non loin de là, et le volatile transporte les détails d'une nouvelle mission facultative. Cette fois, il sera question d'aller assassiner une personnalité qui se balade en ville en compagnie de son garde du corps. Le contrat stipule cependant qu'Ezio ne doit en aucun cas être repéré. Quelques minutes plus tard, le jeune homme parvient enfin à repérer sa cible et s'en approche furtivement en se mêlant aux gens. Il ne suffit ensuite que d'un petit coup de lame empoisonnée dans le dos du garde du corps pour faire d'une pierre deux coups. En effet, le garde, étourdi, rendu fou par le poison qui pénètre dans ses veines, se met à brasser l'air avec sa gigantesque hallebarde. Cette dernière finira malencontreusement sa route dans les entrailles de celui qu'elle était censée protéger initialement.
Voilà le genre de séquences que nous réserve Assassin's Creed II. Le jeu semble d'ailleurs nettement plus varié que son prédécesseur et le reste de la présentation nous aura permis de le constater directement. On pense notamment aux multiples options dont disposera Ezio pour parvenir à ses fins. Selon le cas, ou pourra tout simplement plonger du haut d'un bâtiment sur sa cible, comme un rapace sur sa proie, solliciter les services de mercenaires qui serviront à vous défaire de plusieurs gardes, ou encore balancer de l'argent sur le sol histoire de générer une belle petite cohue et faire diversion. Les missions elles-mêmes apparaissent également plus vivantes et diverses que dans le premier volet. Sachez en outre que le jeu intégrera une tripotée de zones cachées, des tombeaux et d'autres souterrains, qui devront être explorés consciencieusement dans le plus pur style d'un Tomb Raider. De petites énigmes seront effectivement de la partie, même si on se doute qu'il n'y aura probablement rien d'insurmontable. Sachez également que si vous parvenez au bout d'une de ces zones, vous serez alors récompensé par un trésor.
Bref, l'équipe d'Ubisoft semble avoir vraiment tenu compte des commentaires des joueurs et entend bien nous offrir une véritable aventure, profonde et généreuse, au sein d'un univers aussi cohérent que somptueux. Difficile dans ces conditions de ne pas être rongé par l'impatience, mais on peut déjà dire sans trop prendre de risques que l'attente en vaudra la chandelle.