Les joueurs DS, aussi tolérants soient-ils, doivent composer depuis quelques années avec des simulations de foot suffisantes et quelques peu avares au moment d'offrir un semblant d'originalité dans le gameplay. De ce fait, Codemasters, aidé par Artematica, tente sa chance sur la console de Nintendo en proposant Ico Soccer, un titre essentiellement basé sur une prise en main 100% stylet, espérant s'attirer les faveurs des joueurs en manque de singularité. Concrètement, le principe se rapproche de Pro Evolution Soccer sur Wii, à savoir pointer et tracer pour gérer chaque action sur le terrain, du pressing aux passes en passant par les tacles et les tirs. Tout se décide au stylet, au point que les touches de la machine ne servent qu'accessoirement à accélérer la navigation dans les menus du jeu. Si la jouabilité en pâtit pour les raisons évoquées juste après dans le test , le dépaysement est bien au rendez-vous !

Premier effet pervers de ce gameplay original, vos yeux restent braqués sur l'écran du bas, celui qui présente le terrain en vue de dessus et sur lequel vous interagissez. Bien que le rythme du jeu ne soit pas des plus rapides, rares sont les occasions qui permettent de jeter un œil à l'action, de peur de perdre le fil et d'encaisser un contre ravageur. Difficile dans ces conditions d'apprécier la rencontre à sa juste valeur et le moteur du jeu, assez classique mais séduisant, s'inspirant vaguement du mythique Soccer Shootout. Du coup, l'intérêt du jeu est déjà diminué de moitié et on commence à comprendre pourquoi d'autres productions ont persisté à s'appuyer sur des commandes classiques. L'autre gros point noir d'Ico Soccer, c'est d'être un titre exagérément assisté. Tout en optant pour la configuration "professionnelle" censée nous donner les pleins pouvoirs au niveau des déplacements des joueurs, on constate que vos poulains sont capables d'évoluer sans votre aide et même d'inscrire des buts sans que vous ayez choisi de frapper. Enfin, dernier élément de gameplay à revoir, la reconnaissance des tracés de déplacements sur l'écran tactile. Celle-ci s'avère très approximative, ce qui rend le marquage compliqué et exclusivement assuré grâce au pressing de nos joueurs. Pourtant, le titre demeure accessible et parfaitement jouable !

Concrètement, lorsque l'utilisateur souhaite accélérer le rythme des passes ou frapper à la volée, il lui suffit de multiplier les touches sur l'écran. Petit à petit, Ico Soccer se transforme en jeu de réflexe puisqu'il faut aussi utiliser une courte barre d'actions en tout genre (pressing à deux, tacle, tir) avant de pouvoir jouer lesdites actions. Plus original, le jeu possède une reconnaissance vocale qui permet de frapper rapidement. Malheureusement, les autres actions ne bénéficient pas du même soin. Mais Ico Soccer est freiné par d'autres limites. Dans le contenu, notamment, excessivement restreint. En effet, il faut se contenter de matches amicaux et d'une Coupe du Monde, en plus d'un mode entraînement assez succinct. Pire, les effectifs des équipes ne sont pas à jour et semblent s'être arrêtés à il y a quelques années, exhibant des noms retouchés comme Bagnol, Zakélélé, Mieira ou Brezeguet. La base de données fait donc peine à voir... Au final, malgré une plastique tout à fait correcte, ces oublis et ce cruel manque de moyens et d'exhaustivité font d'Ico Soccer un titre qu'il est bien compliqué de conseiller...