La firme japonaise Square Enix s'investit de plus en plus dans le développement de titres téléchargeables, quitte à s'éloigner pour l'occasion du petit monde des jeux de rôle. My Life as a Darklord lorgne par exemple plutôt du côté de la stratégie puisqu'il s'agit d'un Tower Defense. Vous devez en effet piéger les hordes d'aventuriers qui osent franchir les portes de votre sombre donjon.
Si la licence Final Fantasy est généralement associée à des jeux de rôle, Square Enix n'hésite pas à surprendre quelques fois les fans de la série en lorgnant du côté d'autres genres. On peut prendre l'exemple de Final Fantasy Crystal Chronicles : My Life as a King sorti sur le WiiWare l'année dernière et qui tient finalement davantage du jeu de gestion. On pouvait légitimement penser que My Life as a Darklord qui sort sur le même support serait une suite du premier titre et qu'il proposerait un gameplay relativement similaire. Il n'en est pourtant rien : si on retrouve bien l'univers particulier des Final Fantasy Crystal Chronicles, il est ici décliné en Tower Defense. Square Enix s'était déjà aventuré dans ce genre avec les Crytal Defenders mais ceux-ci restaient très classiques dans leur forme ce qui n'est pas le cas de My Life as a Darklord. En effet, il ne s'agit pas de repousser des hordes de monstres qui déambulent dans un labyrinthe plus ou moins tarabiscoté, vous incarnez une jeune fille diabolique qui doit truffer son donjon de pièges pour qu'aucun aventurier ne parvienne à son sommet.
La première surprise que nous réserve My Life as a Darklord est donc un changement de perspective : il s'agit ni plus ni moins d'incarner Mira, la fille du Darklord qui vous donnait du fil à retordre dans My Life as a King. Votre tâche est simple, il vous faut protéger le cristal noir qui renferme votre père et qui est situé au sommet de votre tour. Pour empêcher les aventuriers de l'atteindre, vous devez sans cesse ajouter de nouveaux étages et y loger quelques uns de vos sbires. C'est la deuxième particularité du titre : vos ennemis se déplacent toujours du bas vers le haut de la tour, montant inexorablement les étages que vous aurez bâtis. Le combat s'amorce quand ils rencontrent l'une de vos créatures. Ils passent au palier suivant si ces dernières meurent ou si le temps imparti à l'affrontement est écoulé. Il ne peut y avoir qu'un aventurier par étage et malheureusement pour vous, lorsque l'un d'eux occupe déjà un palier particulier, celui qui le suit passe directement au suivant. Vous comprenez alors qu'il vous faudra rapidement bâtir une myriade d'étages pour ne pas vous faire déborder par l'afflux de visiteurs malintentionnés. Mais toutes ses constructions ont forcement un coût...
Qu'il s'agisse de construire de nouveaux étages à votre tour, d'invoquer des monstres pour les garder ou d'améliorer ces derniers pour les rendre un peu plus coriaces, toutes ces opérations vous coûteront un certain montant d'énergie négative. Vous débutez chaque partie avec un petit stock de départ puis vous en récupérez un peu plus pour chaque ennemi vaincu. Il ne s'agit pas de gaspiller cette précieuse ressource car si les premiers tableaux ne posent pas de problème, la difficulté augmente rapidement et les niveaux deviennent de plus en plus durs à boucler. Il vous faudra donc jongler avec les différentes sortes de salles et de sbires à disposition tout en gardant à l'esprit les faiblesses et les forces de chacun. Un mage noir fera ainsi beaucoup de dégâts à un guerrier mais il craint particulièrement les volées de flèches. On apprécierait sans doute davantage le challenge que constituent certaines parties s'il ne suffisait pas d'ouvrir son porte-monnaie pour se rendre la vie plus simple. En effet Square Enix propose une foule de contenu additionnel pour My Life as a Darklord : si le titre en lui-même ne coûte qu'une dizaine d'euros, il vous faudra en débourser plus d'une soixantaine pour récupérer tout le contenu en question.
Ceux qui n'aiment pas qu'on les prenne pour des vaches à lait auront tout de même de quoi se faire plaisir en se contentant du jeu de base. En effet celui-ci reste relativement long pour un titre ainsi proposé en téléchargement car il vous faudra bien cinq ou six heures pour en voir le bout. Contrairement à la plupart des Tower Defense, My Life as a Darklord propose une réelle progression qui tend à casser un peu la monotonie des parties. Vous accumulez en effet des points de karma qui vous permettent d'augmenter le niveau maximal de vos monstres ou le nombre d'étages maximal de votre tour. Au fil de l'aventure vous pourrez aussi recruter des sbires de plus en plus variés et construire des salles de plus en plus meurtrières pour les pauvres aventuriers qui s'y risquent. Au final les fans de l'univers de Final Fantasy Crystal Chronicles seront certainement ravis d'avoir une armée de Tomberry à leurs pieds et d'endosser enfin le rôle de trouble-fête dans ce monde gentillet.
- Graphismes16/20
On retrouve le character design particulièrement mignon de la série des Final Fantasy Crytal Chronicles et si la plupart des Tower Defense ne brillent pas par leurs qualités graphiques, il faut bien reconnaître que My Life as a Darklord est plutôt agréable à l'œil.
- Jouabilité15/20
On tient sa Wiimote à la verticale on utilise du coup la croix directionnelle pour naviguer dans les menus et les boutons 1 et 2 pour confirmer ou annuler sa sélection. Le titre ne souffre d'aucun problème de prise en main d'autant plus que l'action se met en pause dès que vous faites un tour du côté des menus pour construire de nouveaux étages ou invoquer des monstres.
- Durée de vie14/20
La durée de vie est très honnête pour ce type de jeu puisqu'il vous faudra à-peu-près cinq ou six heures pour voir le bout de la quête principale. Libre à vous ensuite de débourser un peu plus pour vous procurer un peu de contenu supplémentaire...
- Bande son15/20
Etant donné le type de jeu, les musiques sont forcement un peu répétitives, mais elles n'en deviennent pas agaçantes pour autant, au contraire elles rythment toujours agréablement les parties.
- Scénario14/20
Les amateurs de la série seront ravis de retrouver le background des Final Fantasy Crystal Chronicles légèrement tourné en dérision. Le scénario ne prend pas forcement une place très importante mais il est déjà plus présent que dans la plupart des Tower Defense.
Par son originalité, son humour et sa prise en main bien pensée, Final Fantasy Crystal Chronicles : My Life as a Darklord est sans conteste un très bon Tower Defense qui plaira certainement aux habitués du genre comme aux nouveaux venus. Malheureusement on ne peut pas fermer les yeux sur le fait qu'il vous faudra ouvrir votre porte-monnaie encore et encore si vous comptez récupérer tout le contenu téléchargeable disponible.