Bien connue sur PC, la série de simulateurs IL-2 Sturmovik a décidé de partir à la rencontre de nouveaux horizons. Cherchant à se démocratiser, elle n'oubliera pourtant pas ses racines en chemin.
A l'origine, la série IL-2 donne plutôt dans la catégorie des simulateurs pointus, pour ne pas dire hardcore. Autant dire que son arrivée sur consoles avait de quoi étonner. Désireuse de s'ouvrir au grand public sans pour autant abandonner les amateurs de réalisme, la série va devoir faire un grand écart en s'appuyant sur trois modes de jeu. Le premier, intelligemment nommé Arcade offre différents modes de vue, une assistance au pilotage ainsi que des munitions et du carburant illimités. Le second, Realiste, propose des ressources en quantité limitée mais abondantes. Le dernier pour sa part, connu sous le nom de Simulation, impose la vue cockpit, un pilotage bien moins laxiste et des munitions rationnées. Un mode qui se rapproche donc de l'expérience originale. Allons visiter le ciel de la Seconde Guerre mondiale.
C'est en mode Arcade que le jeu nous a été présenté, faisant le tour des diverses missions des 6 campagnes du jeu. Des missions couvrant le spectre habituel des simulateurs d'avions de chasse, de l'escorte au bombardement en passant par la reconnaissance ou le combat aérien pur et simple. Malgré le choix d'un mode de difficulté assez bas et permissif, cette démo donne tout loisir de constater certains détails comme la gestion localisée des dégâts. Ainsi, un mauvais coup sur l'aile rendra la stabilisation de l'appareil plus ardue et ce qui est valable pour vous l'est également pour vos ennemis. On peut à ce sujet noter tout de suite le niveau de détail et le degré de soin apportés à la réalisation. Si bien que souvent une fois un avion abattu celui-ci a tendance à disparaître, ce n'est pas le cas ici. Lorsqu'on abat un ennemi, on peut suivre sa course jusqu'au sol, le voir se crasher et constater plus tard que sa carcasse n'a pas bougé. En passant on profitera de la vue avec des environnements modélisés à partir de cartes satellites mais surtout d'un niveau de détails qui ne faiblit pas à mesure que l'on s'approche du sol. Pour faire simple : c'est drôlement joli tout ça. Même les cockpits modélisés en 3D sont un petit bonheur pour les yeux.
Evidemment, les vilains ne sont pas les seuls à se crasher. Lorsque la chose vous arrivera, vous aurez le droit non pas au chargement d'un point de sauvegarde mais à 4 nouvelles chances. Secondé par des ailiers, à qui vous pourrez donner les ordres habituels (attaque, défense, formation), lorsque vous irez caresser le sol de trop près, c'est l'un d'eux que vous incarnerez. Une façon d'éviter la frustration du chargement d'une nouvelle sauvegarde tout en conservant un certain challenge en limitant le nombre de chances offertes de reprendre à votre point de décès. Bien sûr, l'idéal reste de ne pas mourir. Ce que vous pourrez peut-être éviter en profitant d'une couverture nuageuse fort joliment rendue. Quelque part au-dessus des Ardennes, vous voilà voletant gaiement au-dessus d'une épaisse couche de nuages. Un petit piquet et vous pourrez dire adieu au soleil pour aller voler dans un brouillard blanc vous dissimulant complètement. Une fois cette nappe traversée, le spectacle change du tout au tout. Si en altitude, le soleil était de la partie, au sol, les Ardennes sont enneigées, le temps gris et l'Allemand peu accueillant.
Chaleureux, l'ennemi le sera encore moins lorsque vous survolerez Berlin armé de bombes et de roquettes. Une mission qui illustre assez bien la mesure des combats proposés par Birds of Prey. Le ciel est envahi d'une soixantaine d'appareils alors qu'au sol, les explosions se succèdent, enfumant progressivement le ciel berlinois, un spectacle tristement magnifique. Ici, le joueur optant pour le mode Simulation devra savoir faire mouche au sol avec ses roquettes sans l'aide d'un lock automatique et en ayant conscience que ses munitions sont plus que limitées. Un sacré challenge considérant l'ampleur de l'affrontement. Au contraire, celui préférant le mode Arcade pourra savourer ce chaos aérien à sa juste valeur.
Graphismes alléchants, proposant un grand écart entre arcade et simulation, cette incursion de la série IL-2 Sturmovik semble bien partie pour séduire un grand nombre d'amateurs de dogfights. On attend évidemment de pouvoir poser les mains sur la bête et surtout de tâter de son mode Simulation pour se forger un avis plus solide, mais à première vue, tout cela s'annonce fort bien.