Alors que les MotoGP et MotoGP' continuent de s'affronter sur le terrain de la discipline reine des championnats du monde de motos, SBK persiste à promouvoir une catégorie moins prisée du grand public. Toujours persuadés de posséder la meilleure recette qui soit, les développeurs de Milestone s'affairent à proposer un gameplay à mi-chemin entre arcade et simulation.
SBK 09 ou comment faire en sorte de ne laisser sur le carreau aucun joueur, du casual au plus hardcore... C'était déjà le crédo de la version 08, ça l'est tout autant pour sa suite. Concrètement, pour cette "nouvelle" itération, les équipes de Milestone n'ont voulu prendre aucun risque en termes de gameplay et de sensations. Autrement dit, bis répétita concernant la mentalité du titre, à savoir qu'il vous incombe de choisir son réalisme, au boulon près. D'origine, le titre propose cinq niveaux de difficulté distincts basés sur l'activation ou non d'une petite vingtaine d'aides au pilotage. A vous de choisir une inertie réaliste ou non, d'opter pour certaines indications visuelles ou de s'en passer ou encore d'activer ou de désactiver les sanctions stipulées dans le règlement officiel du Superbike. Au final, les cinq "styles" de pilotage d'origine ne servent que de configurations indicatives puisque c'est le joueur qui choisit ses règles une à une. En plus de cela, il lui est possible d'augmenter le niveau de l'IA jusqu'à ce que celle-ci enchaîne des chronos décents. Enfin, la liste des réglages de la bécane ressemble au reste du jeu. Comprenez qu'elle est complète sans être trop exhaustive afin que chacun puisse passer par cette case sans que cela devienne une contrainte par manque de connaissances mécaniques.
Les nouveautés de ce volet se font tellement rares qu'il est compliqué pour nous de le conseiller à ceux qui possèdent déjà le grand frère. En effet, outre l'actualisation obligatoire des licences, on ne retient que l'apparition de deux nouveaux tracés, ceux de Kyalami en Afrique du Sud et de Portimao au Portugal, les deux mêmes qui ont été ajoutés au calendrier officiel du Superbike. Alors, certes, l'habillage a connu un lifting qui lui sied à la perfection mais doit-on considérer ce point comme une réelle avancée ? Surtout lorsqu'elle se fait au prix d'innombrables chargements qui durent encore et encore jusqu'à briser complètement le rythme d'un week-end de courses où l'on passe successivement par les étapes essais libres, qualifications, superpole, tour de chauffe et courses. Nous espérions vraiment jouir d'un mode deux joueurs en écran splitté dans ce second SBK HD mais une fois de plus, le contenu offline de la galette omet tout multijoueur. Il faut donc se tourner vers le jeu en ligne pour apprécier le travail effectué ces douze derniers mois sur la licence. En effet, l'originalité est qu'il est désormais possible de jouer en équipe de deux, trois ou quatre pilotes, de sorte à former des mini-écuries. C'est l'équipe qui compte le plus de points à l'arrivée du Grand Prix qui l'emporte.
Visuellement, si le titre est agréable à regarder sans être au-dessus du lot, il fait l'effort de s'appuyer sur une modélisation, assez sommaire certes mais bien présente, des dégâts infligés au carénage. D'ailleurs, lorsque vous chutez et remontez sur votre monture, le pilote affichera lui aussi les conséquences de sa cabriole, la combinaison salie. Une progression notable et appréciable dans la mesure où une majorité des simulations de deux-roues se permette l'impasse sur ce détail qui existe depuis belle lurette dans les jeux de courses autos. Pour ce qui est du contenu, SBK 09 est classique au point de presque en souffrir. Le rituel devient pesant : entraînement, défis, course rapide, week-end de courses et championnat. Evidemment, il existe toujours cette carotte qui vous incitera à faire le tour du jeu malgré son manque d'originalité : les bonus. A chaque épreuve réussie, vous glanerez une carte, tirée parmi cinq au total, débloquant des photos de courses ou d'hôtesses, des vidéos et même des quatre roues comme une Afla Mito en simple guise de décoration du menu principal, tout en 3D. En ligne, le contenu n'est guère plus varié : course rapide, championnat et championnat par équipe. Ce dernier mode se présentant sans hésitation comme le plus original dans le lot. Notez que dans les semaines qui suivent la sortie de SBK 09 viendra se greffer un mode Online supplémentaire, le Time Attack (contre-la-montre).
- Graphismes15/20
Si la tendance est plutôt à la stagnation esthétique et technique, SBK profite tout de même d'une petite nouveauté visuelle : la modélisation des dégâts sur la moto et sur le pilote. En parallèle, les menus disent oui à la 3D, quitte à dire non à de courts chargements.
- Jouabilité15/20
La série SBK semble éternellement destinée à offrir un compromis entre arcade et simulation. Cela a pour avantage de permettre au joueur de paramétrer très précisément le gameplay, comme s'il l'avait pensé lui-même. En revanche, ceux qui recherchent des sensations extrêmes en termes de réalisme risquent d'être un peu déçus.
- Durée de vie12/20
Il manque toujours un mode multijoueur en écran splitté pour que SBK possède une longévité au moins égale à la moyenne. Si l'apparition de nouveaux modes de jeu en ligne est respectable, le côté redondant du contenu solo risque de faire grincer les dents des possesseurs de l'opus 08.
- Bande son14/20
La tracklist a fait un pas vers le rock, ce qui ne colle pas forcément à un jeu censé être une simulation d'une discipline comme le Superbike. Cela dit, rien d'insupportable, nous vous conseillons cependant de diminuer le son de la musique pour mieux profiter des sonorités des moteurs, plutôt réussies.
- Scénario/
SBK 09 est un bon jeu de motos. Accessible, parfaitement à jour, il possède les qualités requises pour contenter un joueur à la recherche de son premier jeu de motos sur machines HD. Cela dit, il souffre d'être vraiment trop classique et de n'apporter strictement rien au genre, si ce n'est des courses par équipe en ligne. Sans prendre de risque, les développeurs de Milestone ont donc assuré la succession de SBK 08 et profitent d'être les seuls à exploiter les licences du Superbike. Pour combien de temps ?