Découvert depuis presque un an par le public japonais, Tales of Vesperia a fait l'objet, ces derniers mois, d'annonces pour le moins réjouissantes. Non seulement le titre sortira en France dès le 26 juin sur Xbox 360, mais il faudra aussi compter sur une version PS3 comportant quelques suppléments (prévue pour cette année au Japon). Cerise sur le gâteau, Namco Bandai nous a fait parvenir une pré-version 360 entièrement localisée en français.
Il nous fallait donc revenir sans plus attendre sur ce Tales of Vesperia qui nous aura fait languir de longs mois avant que Namco Bandai ne se décide enfin à officialiser sa sortie en Europe. Le jeu bénéficiera donc d'une traduction intégrale en français, avec une majeure partie des dialogues doublée en anglais. On retrouve à la composition Motoi Sakuraba qui accompagne la saga depuis ses débuts et dont on a pu admirer le talent sur les plus grandes séries de RPG (Valkyrie Profile, Baten Kaitos, Star Ocean, etc.). Le staff compte aussi dans ses rangs un character designer de renom en la personne de Kôsuke Fujishima, à qui l'on doit déjà les personnages de Tales of Phantasia, Tales of the Abyss et Tales of Symphonia.
Côté graphismes, le soft s'appuie sur une réalisation étonnante qui donne l'illusion d'évoluer dans un véritable dessin animé. Le résultat se révèle carrément bluffant dans les environnements les plus fournis en couleurs et donne l'impression que les personnages sont tout droit sortis d'une série d'animation japonaise. A l'instar de Tales of Symphonia, le rendu visuel des déplacements sur la carte du monde est un petit peu en retrait, mais le soft a au moins le mérite de proposer ces phases d'exploration entièrement libres qui avaient été écartées dans la suite de Tales of Symphonia. L'aventure met toutefois un peu de temps à démarrer, les divers éléments de gameplay ne nous étant donnés qu'au compte-gouttes tout au long de la première dizaine d'heures de jeu. Mais on a beau se sentir un petit peu bridé au début, il faut reconnaître que ce système a l'avantage de ne pas nous noyer sous une cascade de subtilités qu'il faut prendre le temps d'assimiler. Car même si l'on retrouve dans ses grandes lignes le déroulement classique de tout bon Tales of, les particularités de Vesperia suffisent à le démarquer suffisamment des autres volets de la série.
Tales of Vesperia mise, par exemple, sur un apprentissage de capacités lié à l'utilisation des armes. On se souvient qu'un certain Final Fantasy IX utilisait déjà ce même principe en permettant d'acquérir différents talents moyennant l'équipement d'une arme, d'une armure ou d'un accessoire. L'idée est un peu simplifiée dans Tales of Vesperia où seules les armes sont imprégnées de certaines aptitudes qui se transmettent à leur porteur après une utilisation prolongée. Concrètement, chacun des héros du jeu est muni d'une sorte de bracelet appelé "bodhi blastia" qui a la faculté d'assimiler les propriétés contenues dans la plupart des armes que l'on trouve dans le jeu. Une fois l'apprentissage terminé, le porteur peut s'équiper d'une arme différente et choisir d'activer ou non les aptitudes déjà acquises. Ces capacités sont réparties en quatre catégories distinctes (attaque, défense, déplacement et soutien) et la combinaison de certaines capacités peut faire apparaître un symbole qui confère des effets supplémentaires en hors-limites au combat. Le hors-limites, c'est une sorte de puissance cachée qui optimise le potentiel du héros lorsque le joueur décide de la déclencher. Bien sûr, celle-ci n'est pas accessible à tout moment mais seulement lorsque la jauge dédiée est à son maximum. Cela suffit néanmoins à faire basculer l'orientation d'un combat contre un boss ou contre un adversaire puissant.
Jouables en temps réel avec un maximum de quatre personnages à l'écran (chaque héros peut être contrôlé par un joueur humain en combat), les affrontements n'ont rien à envier à ceux d'un Tales of Symphonia ou d'un Tales of the Abyss sur le plan du dynamisme. Les Artes, qui s'apprennent en montant de niveau, s'exécutent avec beaucoup d'efficacité et concluent de manière optimale les combos relatifs aux armes équipées. Plus impressionnants, les Mystic Artes, les Artes explosifs et les frappes fatales mettent un peu plus de temps à arriver, comptez bien 8 à 10 heures avant de pouvoir les utiliser. Il faut donc être patient avant de pouvoir extraire tout le potentiel du gameplay de Tales of Vesperia. Une attente toute relative puisque l'aventure promet au bas mot une bonne cinquantaine d'heures de jeu. Sur les traces d'un voleur de noyaux (des sphères qui assurent le maintien des barrières de protection dans les villes), Yuri, un ancien chevalier impérial, prend le risque de devenir hors-la-loi pour préserver le quartier pauvre de la cité de Zaphias. Son périple lui fera croiser la route de nombreux alliés qui, par leurs motivations diverses, transformeront sa quête de départ en un périple de longue haleine aux enjeux beaucoup plus importants. Il y a d'abord Repede, le compagnon canin de Yuri qui ne se considère pas vraiment comme un animal et qui se bat avec des sabres de ninja. Puis Estellise, une jeune princesse qui fuira son château pour mettre ses talents de guérisseuse au service d'une noble cause. Karol Capel, un enfant soldat, membre autoproclamé d'une guilde de chasseurs. Ou encore Rita Mordio, une magicienne de génie un peu bizarre qui pourrait être l'auteur des vols de noyaux que recherche Yuri. A ces cinq individus-là s'ajoutent encore d'autres personnages jouables dont nous vous laissons la surprise.
Tales of Vesperia n'est donc pas de ces jeux qui dévoilent leur potentiel en quelques minutes, ni même en quelques heures. Si les habitués de la série retrouveront leurs marques sans problème, les autres apprécieront le fait que l'acquisition des nombreux éléments de gameplay se fasse de manière aussi progressive. Ainsi, l'anneau de sorcier, qui permet d'interagir avec certains mécanismes dans les donjons et de neutraliser les ennemis visibles sur le terrain, ne fait son entrée en scène que tardivement. Même chose pour la notion de "lien combat" qui permet aux ennemis d'attaquer en groupe lorsqu'ils sont plusieurs à vous repérer en même temps. L'icône qui apparaît au-dessus de leur tête est justement là pour nous indiquer leur niveau d'alerte, l'idéal étant de les surprendre avec l'anneau de sorcier pour déclencher une attaque préemptive. Toute aussi tardive mais néanmoins cruciale, la notion de synthèse d'objets, accessible dans les magasins, consiste à employer certains matériaux pour concevoir une arme ou un objet puissant. Mais attention à ne pas sacrifier trop vite une arme aux capacités uniques non maîtrisées ! Avec une sortie fixée au 26 juin, la venue de Tales of Vesperia sur 360 en version européenne est à présent imminente. Les possesseurs de PS3 devront se montrer plus patients, mais ils auront droit à une version riche en suppléments inédits (quêtes, accessoires, costumes, donjons, personnage bonus). Au terme de huit heures de jeu, on peut dire en tout cas que Tales of Vesperia nous aura véritablement emballés, et la suite devrait s'avérer encore plus exaltante.