Depuis que Activision a mis la main sur le studio à l'origine du fabuleux jeu de caisses qu'est PGR, il nous tardait de jeter un coup d'œil sur leur prochain titre. Invités dans leurs locaux de Liverpool pendant toute une journée, nous avons été gâtés. Visite du studio, entretien avec plusieurs développeurs, présentation détaillée de Blur et session de jeu, que demander de plus ! En avant-propos, le producteur du jeu a insisté sur un point : l'équipe s'est basée sur les forces du studio (modélisation des environnements et des caisses, comportement des voitures...) pour façonner un jeu plus fun que PGR. Et avant tout, leur but ultime était d'éviter aux joueurs la frustration numéro une des jeux de caisses ; la fameuse séquence bien connue des amateurs de chronos ; « pause, recommencer la course... ». Des intentions louables qui n'allaient pas tarder à nous être démontrées en long en large et en travers. Accrochez vos ceintures !

Blur vous jette sans sommation dans la peau d'un pilote de courses illégales. Des canaux de Los Angeles au désert californien en passant par les rues de San Francisco ou celles de Londres, tous les terrains de jeux seront bons pour accueillir les vingt participants de chaque épreuve. Mais Blur n'est pas un jeu de courses comme les autres. Au-delà de son côté très réaliste, tant dans les tracés et les paysages que dans les modèles de voitures reproduites dans le jeu, les développeurs ont pris le parti d'ajouter des power-up façon Mario Kart, pour pimenter un peu les courses. Un mélange des genres assez déroutant il faut bien l'admettre. D'autant que côté voitures, les petits gars de Bizarre Creations savent de quoi ils parlent et ne font pas les choses à moitié. Pas moins de 70 modèles seront présents. Tous issus de constructeurs tels que BMW, Ford, Toyota, Nissan ou encore Hummer, déclinés en plusieurs styles (drift, rat, smooth...), et parfois même dessinés en partenariat avec les constructeurs si les déclinaisons n'existaient pas ! Chaque voiture voit ses caractéristiques divisées en quatre catégories opposées deux à deux : adhérence et capacité à déraper, puis puissance et stabilité. Un jusqu'au-boutisme qui témoigne du sérieux de cette équipe mais qui contraste radicalement avec la jouabilité définie pour le titre.

Tout comme dans la série des Midnight Run, le but du jeu est de faire votre trou dans le milieu des courses nocturnes sauvages en partant de zéro. L'interface se présente sous la forme d'un réseau social semblable à Facebook. Là on reçoit des messages de ses partenaires de course nous invitant à les rejoindre sur une épreuve. Notez au passage que l'on retrouvera cette interface pour les parties en ligne où vos amis remplaceront les personnages gérés par l'IA. Après avoir choisi son bolide on s'élance pour trois tours de circuit avec deux dizaines d'allumés. Pour faciliter un gameplay arcade, les routes sont bien larges et le moindre obstacle (barrières, feux de circulation...) est destructible. Mais que l'on ne s'y trompe pas, Blur n'est pas un jeu de stock-car ! Pour faire le vide autour de vous, il faudra ramasser des options qui apparaîtront ci et là sur la route. Mais au lieu de récupérer des bonus en adéquation avec le look général du titre (missile, bazooka, mitrailleuse...), attendez-vous à être surpris !

Certes on n'enverra pas sur les autres concurrents des carapaces rouges, mais l'arsenal "WipEoutien" de Blur est tout aussi anachronique. De l'onde de choc qui arrête pendant quelques instants le moteur de votre adversaire en passant par le tir d'on-ne-sait-trop-quoi vers l'avant, il faut bien admettre que certaines options nous ont laissés pantois. Heureusement d'autres bonus plus traditionnels comme les mines, le boost ou la clé à molette pour réparer son engin nous ont ramenés sur Terre. Pour le moment (ces questions étant toujours en discussion au sein de l'équipe) chaque véhicule devrait bénéficier au départ de deux emplacements pour stocker des bonus collectés. Au fil des courses, votre cote de popularité devrait grimper en flèche en fonction de vos performances au volant et du nombre de fans qui vous suivront. En effet, l'économie du jeu reposera sur les spectateurs présents qui vous octroieront des sortes de Kudos pour vous récompenser. Une fois adulé par cette faune de flash-mobeurs nocturnes, vous pourrez améliorer vos bolides afin qu'ils bénéficient de plus de place pour stocker des power-up, ou acheter une option qui vous permettra de lancer deux attaques simultanément pour un effet décuplé.

Avec une direction artistique aussi originale, Blur ne laissera personne indifférent. Il y a fort à parier que Bizarre Creations va mettre à profit les quelques mois de développement qui nous séparent de la sortie pour peaufiner leur bébé afin d'apporter au titre une couche de Polish digne de leurs précédentes productions.