Après dix ans passés chez LucasArts, et un Psychonauts acclamé par ses pairs, Tim Schafer revient sur le devant de la scène vidéoludique avec un jeu barré, complètement barré même, pour notre plus grand plaisir.
Le papa de Monkey Island et de Full Throttle a deux passions dans la vie : le heavy metal et les jeux vidéo. Brütal Legend est né de la rencontre entre ces deux univers. Le scénario est simple : le joueur incarnera un Eddie Riggs, un roadie aspiré par sa boucle de ceinture dans un monde onirique qui reprend tous les thèmes du heavy metal. Le terme roadie désigne un déménageur qui monte et démonte les scènes de spectacles d'un groupe de rock lors des tournées. Par extension, c'est aussi un touche-à-tout capable de régler tous les problèmes qu'un rock band peut avoir lors des concerts. C'est suite à la rencontre d'un roadie aux anecdotes croustillantes que Tim Schafer a décidé d'en faire le personnage principal de son prochain jeu. Pour interpréter ce héros à la langue bien pendue, le charismatique Jack Black s'est imposé de lui-même. L'acteur gratteux membre du groupe Tenacious D depuis quinze ans campe le personnage à la perfection. Maintenant que les bases sont posées, voyons ce que ce Brütal Legend a dans le ventre.
Après avoir réalisé pendant plus de dix ans des jeux d'aventure, monsieur Schafer a trouvé avec le jeu d'action un nouveau moyen de raconter des histoires. Si Psychonauts n'obtint pas le succès public escompté en 2005, le titre a tout de même été salué par l'ensemble des critiques et reçu de nombreux prix. De quoi encourager son directeur créatif à remettre le couvert avec Brütal Legend. Le titre se présente comme un jeu d'action en vue à la troisième personne. Pour damer le pion à l'empereur Doviculus et à son armée de démons, Eddie pourra compter sur le Separator ; une hache à deux lames, ainsi que sur Clémentine ; sa fidèle guitare. Si le gameplay des combats s'approche d'un Devil May Cry avec l'affrontement de plusieurs ennemis simultanément et des combos à n'en plus finir, Brütal Legend ne rechigne pas à lorgner du côté de Guitar Hero. Notre roadie est un réparateur hors pair, mais il peut aussi créer de toutes pièces des machines diverses et variées comme le Deuce ; un hot rod au moteur vrombissant. Pour ce faire, il suffit à Eddie de sortir sa guitare Clémentine et d'envoyer un bon vieux solo des familles sous la forme d'un QTE.
Dans Brütal Legend, l'humour est omniprésent. Jack Black fait des commentaires décalés sans arrêt sans que l'on ne sache vraiment si ce sont des lignes véritablement écrites par Tim Schafer ou s'il improvise. Quoiqu'il en soit, une chose est sûre : la mayonnaise prend. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, on est nous aussi aspirés dans ce monde enflammé peuplé de démons. De démons mais aussi d'une poignée d'humains qui luttent pour leur survie. Lars Halford, sa sœur Lita et la mystérieuse Ophelia seront des alliés précieux d'Eddie dans sa croisade contre les forces du mal. Quatre résistants contre des hordes de démons, le combat pourrait sembler perdu d'avance.
Mais Eddie pourra aussi compter sur ses nombreux pouvoirs pour détourner les humains d'un avilissement certain. Et c'est là qu'apparaît une dimension stratégique dans le jeu vu qu'il sera possible de soulever une armée de « headbangers » (littéralement ceux qui remuent leurs têtes d'avant en arrière lors des concerts). Si pour le moment aucune information n'a filtré sur le mode multijoueur, on peut logiquement penser qu'il tirera parti de l'aspect stratégique du jeu. Agrémenté d'une bande son orgasmique pour les amateurs de métal, Brütal Legend s'annonce comme une expérience à ne louper sous aucun prétexte !