Amis soldats, passionnés d'histoire militaire, amateurs de tactiques modernes et de réalisme exacerbé, nous vous proposons aujourd'hui de découvrir quelques détails sur ArmA 2. Après Operation Flashpoint et ArmA premier du nom, deux simulations militaires extrêmement pointues, les petits gars du studio Bohemia entendent bien nous livrer leur titre le plus abouti à ce jour. Et au vu de cette version preview, autant dire que les bougres sont bien partis pour atteindre leur objectif.
Difficile en effet de ne pas s'incliner devant le travail de ces développeurs passionnés et perfectionnistes. ArmA 2, comme Operation Flashpoint et le premier ArmA en leur temps, nous propose donc de goûter à une véritable simulation de conflit moderne, avec tout ce que cela implique de détails et de difficultés. Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient donc de prévenir les novices : ArmA 2 n'a strictement rien à voir avec les jeux de shoot grand public qui inondent le marché depuis des années. Jouer à ArmA, c'est oublier les réflexes acquis sur des titres tels que Call of Duty ou Ghost Recon Advanced. Toute comparaison avec ces jeux profondément arcade et tape à l'oeil n'a d'ailleurs pas lieu d'être. Ici, il faut être capable de se planquer intelligemment. Il faut pouvoir supporter de passer trois plombes dans les fourrés à attendre. Il faut pouvoir tolérer d'épuisantes balades dans les bois lors desquelles on devra s'arrêter tous les 10 mètres, observer longuement les environs, puis reprendre la progression avec prudence. On devra toujours se souvenir qu'abattre une sentinelle avec un fusil d'assaut à plus de 200 mètres est tout simplement impossible et garder à l'esprit que dès que l'on ouvre le feu, notre durée de vie est réduite à 6 ou 7 secondes si l'on ne change pas rapidement de position.
Tripoter le bébé de Bohemia, c'est donc plonger dans un univers complexe, régi par une multitude de paramètres qui ne vous apparaîtront qu'après de très très longues heures de pratique. Et si les développeurs ont pris soin d'intégrer une section dédiée à l'entraînement, sachez que cela ne constituera qu'une toute petite introduction. Déplacements, tirs de précision, soutien à un camarade blessé, conduite de véhicule et rudiments de commandement vous y seront présentés, mais ces petits exercices ne suffiront pas. Pour apprendre, vous devrez en effet mourir souvent, et sans comprendre pourquoi, du moins dans les premiers temps. Terriblement exigeant, le titre l'est assurément, mais comme nous le verrons rapidement, les développeurs de Bohemia ont tout de même su rendre leur dernière production un poil plus sexy que ses aînées. Car si la version que nous avons pu tripoter n'était pas très stable, elle permettait néanmoins de se faire une bonne idée de ce qui attendra les joueurs lors de la sortie de la bête, en juin prochain.
On aura ainsi pu goûter à deux scénarios indépendants ainsi qu'aux premières missions de la campagne. Dans le cadre de cet aperçu, nous nous concentrerons davantage sur le début de cette dernière. Ainsi, la première mission se déroule de nuit, à proximité d'un petit village dans lequel est installé un système de communication qui doit absolument être détruit en vue d'une opération de grande envergure. Placé sous le commandement d'un officier, vous devrez essentiellement vous contenter d'obéir aux ordres, mais la façon dont vous effectuerez vos tâches dépendra entièrement de vous. A vous de voir si vous attaquerez de front, avec tous les risques que cela implique, ou si au contraire, vous resterez dans la forêt le plus longtemps possible afin d'accéder au village en restant à couvert. A cela s'ajoutent de joyeux impondérables tel que la présence d'un docteur malmené par les soldats locaux. Après avoir reporté l'incident à votre supérieur par radio, ce dernier vous laissera le choix entre intervenir et risquer de compromettre la mission ou laisser l'otage à son triste sort.
Si vous parvenez à délivrer le bonhomme, vous aurez toutes les chances de profiter de renseignements utiles pour la suite des événements. En fait, dans le cas du bon docteur, vous obtiendrez la possibilité de confirmer que l'armée locale se rend coupable de crime de guerre en s'attaquant à la population. Encore une fois, cela sera à vous de déterminer si vous souhaitez vous séparer de votre escouade et vous rendre en pleine forêt afin d'y dénicher de sinistres preuves. Le jeu semble bourré de séquences similaires, de choix multiples dont certains auront une influence directe sur le déroulement des missions suivantes. Même les objectifs principaux peuvent être modifiés en cours de mission. Ainsi, la fameuse parabole que vous deviez vaporiser en guidant une frappe aérienne au laser pourra finalement être plastiquée à la main, du fait de la proximité de civils. Pour couronner le tout, on profite des réactions plutôt crédibles de la part des ennemis. En effet, les combattants adverses ne se contentent pas d'avancer comme des pions dans votre direction, mais se planquent, rampent et tentent de vous contourner. Dans ces conditions, sécuriser le village devient aussi stressant que prenant, d'autant que si vous choisissez de refaire la mission par curiosité, il y aura fort peu de chance pour que tout se passe de la même manière. Notez d'ailleurs que le jeu intègre maintenant une bonne quantité de points de sauvegarde.
Ce n'est pas à dire qu'on pourra foncer comme un bourrin, les checkpoints en question étant tout de même assez éloignés les uns des autres mais il est manifeste que Bohemia Interactive cherche bel et bien à rendre son bébé un poil plus accessible que son prédécesseur. Un constat que nous évoquions d'ailleurs dans notre dernier aperçu, lorsque nous décrivions une interface de commandement moins envahissante et donc légèrement simplifiée. Pour terminer, sachez qu'au-delà de sa campagne, ArmA 2 proposera évidemment de nombreuses options multijoueurs ainsi que la possibilité de participer à des scénarios préconçus ou élaborés par vos soins. Le tout étant évidemment soutenu par un éditeur extrêmement complet. On appréciera en outre le retour du mode Warfare, déjà connu des fans. Spécifiquement prévu pour le multijoueur, ce mode introduit des éléments de stratégie en temps réel en laissant aux deux équipes la possibilité d'acheter des installations et du matériel en fonction de leurs réussites sur le terrain. Autant dire qu'il y aura de quoi passer de nombreuses nuits blanches en compagnie des bidasses de Bohemia. Ne reste plus maintenant qu'à croiser les doigts en attendant de découvrir une version finale d'ArmA 2. Mais en tout cas, ce premier véritable contact nous aura fait forte impression.