Après avoir échoué dans son opération séduction il y a deux ans, Pimp My Ride tente une seconde approche, plus orienté jeu de courses et complètement détaché de l'émission américaine, et donc, de son présentateur vedette, Xzibit.
Alors qu'il s'efforçait de coller au mieux à l'émission présentée par Xzibit aux Etats-Unis (qui consiste à tunner à souhait la voiture d'un téléspectateur qui tombe en lambeaux, en lui ajoutant des accessoires délirants) il y a deux ans, Pimp My Ride n'est plus qu'un jeu de courses comme les autres sur PS2. On oublie les cinématiques parodiant les moments cultes du show pour laisser place à des épreuves classiques au possible qu'il faut remporter pour débloquer de nouvelles voitures et de nouvelles pièces. De Pimp My Ride, ce jeu n'a alors plus que le nom et les brefs passages au garage pour installer de nouveaux kits sur votre véhicule ou pour lui refaire une beauté en l'encombrant d'accessoires, toujours sans le présentateur et rappeur américain. Qu'il s'agisse de la mécanique (moteur, pneus, suspensions et freins) ou de l'esthétique (jantes, calandres, vinyles...), les possibilités sont cordialement limitées, au point que l'on ne progresse plus beaucoup assez rapidement, malgré l'accumulation de victoires. Bref, à terme, l'objectif n'est autre que de remplir votre jauge de "frime" pour en imposer davantage à vos Kévin d'adversaires.
Au vu du manuel qui tient sur une page recto-verso, Pimp My Ride ne paraît pas être un jeu d'une richesse inépuisable. Bingo, le contenu du DVD est proportionnellement aussi copieux, pas loin d'être misérable, faisant l'impasse sur tout ce qui peut rendre un jeu de courses convivial. Pas de multijoueur en ligne ou en écran partagé, un comble, pas de défis ou mini-jeux originaux... En somme, à-peu-près rien. En piste, le constat est à peine plus glorieux. Vous contrôlez des bolides d'une rare lourdeur, incapable de freiner autrement qu'en ligne, ce qui est plutôt dérangeant pour un jeu de courses clairement orienté arcade. Face à une IA qui fait souvent preuve d'une profonde débilité (lorsque, par exemple, elle se rend compte qu'elle vient de louper un raccourci et tente de traverser un rail de sécurité pour corriger son oubli...) mais aussi d'un redoutable coup de volant pour négocier tous les virages aisément, le joueur se trouve vite agressé et en danger. Généralement, il s'en sort sans trop de difficulté, grâce aux bonbonnes de nitro situées sur la piste et que l'IA ne peut pas utiliser... Mais au final, le pilotage est carrément relayé au second plan et ne procure guère de sensations. Ce qui, pour un jeu de courses, la fout quand même mal...
- Graphismes10/20
Bien qu'il réussisse partiellement sa quête de la variété esthétique, Pimp My Ride est techniquement limité et très grossièrement animé. La modélisation des différents voitures est correcte, sans être exemplaire. En résumé, on est entre deux eaux, sans trouver le titre beau ou laid.
- Jouabilité7/20
Soumis à la rigidité de la direction de son bolide et aux pitreries de l'IA, le joueur tourne vite le dos à ce titre tant il ne propose rien de bon dans sa prise en main.
- Durée de vie6/20
Bien que le nombre d'épreuves soit assez conséquent, la redondance de la progression pourrit complètement le jeu, déjà avare en sensations fortes. En l'état, le contenu demeure trop succinct et ne présente pas la moindre originalité, en plus de n'avoir aucun rapport direct avec l'émission Pimp My Ride.
- Bande son6/20
La tracklist est pauvre en titres comme les bruitages sont pauvre en qualité. Du coup, tout est trop pauvre.
- Scénario/
Deux ans après ses débuts sur nos machines, la licence Pimp My Ride rate la seconde marche comme elle avait trébuché sur la première. Cette version PS2 exploite le nom de l'émission sans jamais en utiliser le contenu et se présente comme un jeu de courses banal et incomplet. La disparition d'Xzibit n'est pas pour nous déplaire mais remplacé par un grand néant, le rappeur américain finirait presque par nous manquer...