Après une première tentative avortée, Activision tente tant bien que mal de faire avaler aux possesseurs de Wii et PS2 un Monster Jam potentiellement indigeste. Très largement inspirée du contenu de son aînée, cette version fait tout autant office de réédition que de véritable suite. Reste à savoir si les retouches et corrections apportées suffiront à nous charmer...
Comme son nom le suggère, Monster Jam est une sorte d'ode aux Monster Trucks, ces bolides montés sur d'immenses pneus, leur conférant le droit et la possibilité de tout écraser sur leur passage. Plus qu'un jeu de courses, Chaos Urbain est une entreprise de démolition visant sans doute à décharger le joueur de toute la frustration que le stress quotidien lui oblige à accumuler. Inutile de chercher quelconque subtilité dans le gameplay, la réussite ou non d'une épreuve tient avant tout de votre capacité à assimiler la quasi absence de toute physique des éléments. A vrai dire, en dehors de quelques buildings et de murs en béton, rien ne semble résister au bolide que vous conduisez. Qu'il s'agisse de courses en arène ou sur circuit urbain, votre seul but est de rouler sur tout et n'importe quoi afin de remplir votre jauge de boost. Un boost qui permet en solo de se déplacer plus rapidement d'un coin à l'autre d'un stade et face à cinq adversaires de terminer en tête de l'épreuve.
Des épreuves, Monster Jam : Chaos Urbain en compte un bon paquet. En mode championnat, le joueur devra en réussir une soixantaine pour se targuer d'avoir parcouru le jeu en long, en large et en travers. Ce qui fait avant tout la force du titre développé par Activision, c'est la variété des challenges. Tantôt vous serez plongé dans une arène, seul ou face à un adversaire, avec pour objectif de créer des chaînes de destruction pour faire enfler votre score, tantôt il vous faudra affronter cinq furieux dans les ruelles très étroites d'une ville destinée à sombrer en désert post-apocalyptique. Dans un autre style, Monster Jam compte des épreuves de freestyle dans lesquelles il faut se servir de rampes pour créer des figures aériennes, chaque rotation improbable étant généreusement récompensée. Parallèlement et à la manière d'un FlatOut, on dénombre la présence de mini-jeux comme un lancer de truck contre une cible à trous où chaque ouverture rapporte un solde de points différents, en fonction de son accessibilité. Reste que tout ceci est fortement redondant et que tous les modes et toutes les courses ont la fâcheuse manie de se ressembler de près, seul ou à plusieurs.
- Graphismes8/20
Il ne faut pas craindre l'entassement d'éléments cubiques et de composer avec une physique relativement bâclée, que ce soit volontaire ou non. Plus que les trucks ou les décors destructibles, ce sont les environnements qui choquent. Vides, pauvres, fades, il est préférable de concentrer votre regard sur l'avant du bolide et nulle part ailleurs.
- Jouabilité8/20
Monster Jam : Chaos Urbain est parfaitement jouable dans le sens où il n'exige quasiment rien du joueur, à part enfoncer l'accélérateur et se ruer joyeusement sur tout et n'importe quoi. Au final, si la prise en main est immédiate, le gameplay n'a rien de transcendant à offrir au joueur. Trop d'arcade tue l'arcade.
- Durée de vie13/20
S'ils n'étaient pas aussi simples et répétitifs, les défis de Monster Jam seraient l'un des points forts du jeu. On en compte une soixantaine qui, ajoutés à la possibilité de jouer à 4 en écran splitté, contribuent à faire durer le "plaisir". Malheureusement, difficile de se passionner pour un titre aussi plat...
- Bande son7/20
Parfois, nous pestons contre l'absence de localisation. Ici, nous pesterons contre l'inverse car une fois localisés, les commentaires du speaker se résument à un vocabulaire dépassant laborieusement la dizaine de mots. Quant aux musiques, elles sont bien dans l'esprit des compétitions de trucks et vous invitent à boire des bières en hurlant à la mort de vos adversaires.
- Scénario/
En copiant la médiocrité, on obtient une autre médiocrité. Beaucoup trop similaire au premier Monster Jam, ce second opus n'a pas grand-chose pour lui si ce n'est un contenu à peu près soigné et une prise en main enfantine. Deux qualités bien esseulées dans une foule d'oublis qui touchent en priorité la technique et le gameplay, aussi quelconque l'un que l'autre.