Depuis Counter Strike, peu de mods ont eu la chance de connaître une gloire internationale en remportant l'affection de la majorité des joueurs sur PC. En y réfléchissant bien, on ne voit que le fameux Defense of the Ancients (DotA) pour Warcraft III. Voilà certainement pourquoi les gars de Gas Powered Games ont tout misé sur un gameplay similaire pour leur prochain titre : Demigod qui en tire toute l'inspiration et qui mélange allègrement jeu de rôle et de stratégie.
Defense of the Ancients était à juste titre considéré pour bien des raisons comme le Counter Strike du RTS. A cause de son succès, mais aussi pour les fondamentaux comme le fait que ces deux jeux se jouent en équipes de cinq, et que la victoire dépend en grande partie d'une collaboration parfaite et d'une bonne complémentarité des styles de jeu. Comme on vous le disait en introduction, Demigod se propose d'utiliser le gameplay de base de DotA et de le faire évoluer vers un système plus complet mixant jeu de rôle et de stratégie.
Pour faire simple, on peut décrire le jeu comme suit. Au lancement du titre, chaque joueur choisit un demi-dieu parmi les huit disponibles (d'autres devraient suivre lors des mises à jour). Les joueurs déboulent ensuite sur une carte en 3D intégrale. Le graphisme est beau, les terrains sont soignés et toutes les unités détaillées au maximum. De plus les développeurs se sont fait plaisir au niveau des effets visuels accompagnant les sorts. C'est un véritable feu d'artifice qui explose sous nos yeux, allant parfois jusqu'à masquer l'action qui se déroule sous les explosions de lumière. Mais revenons au principe du jeu. En fait, chaque équipe doit protéger sa citadelle et aller détruire le bastion adverse. Afin de faciliter leur avancée en terrain ennemi défendu par des tours, les joueurs doivent accompagner leurs « creeps », ces petites créatures générées en continu et contrôlées par l'ordinateur, qui avancent par vagues successives à partir de chaque base en direction de la base ennemie. Voilà, c'est aussi simple que ça, mais si vous n'avez jamais joué à DotA, sachez que ce type de jeu est diablement addictif.
Première amélioration de taille du concept : la possibilité d'acquérir des objets au fil de vos victoires, objets que vous conserverez d'une partie à l'autre. Dans DotA, on devait à chaque partie réunir suffisamment d'argent pour racheter les objets afin d'augmenter notre puissance de frappe ou se téléporter. Si ce système d'artefacts fonctionne dans Demigod de la même façon, une jauge de « faveur » se nourrit de chacun de vos faits d'armes (détruire un maximum de structures, tuer le plus de Demigod ennemis ou encore tout simplement remporter des matches). C'est justement cette « monnaie » qui vous permettra de mettre la main sur ces fameux objets persistants. Si l'on ne sait que peu de choses sur la nature de ces objets, on espère tout du moins qu'ils seront suffisamment efficaces pour donner un avantage lors des parties, mais en admettant une contrepartie afin de ne pas provoquer de déséquilibre trop important entre joueurs confirmés et débutants.
L'autre modification qu'apporte ce nouveau venu au genre, c'est la séparation distincte en deux catégories des personnages jouables, deux catégories de Demigod : les assassins et les généraux. Les premiers étant plus orientés vers le PVP et les dégâts directs alors que les généraux excellent en support de troupes. Deux styles de jeux radicalement différents pour satisfaire à la fois ceux qui sont plus attirés par l'action de la confrontation en face-à-face type RPG, et les joueurs plus posés qui aiment développer des stratégies façon RTS. De toute évidence, pour remporter la victoire dans ces matches d'une durée moyenne de 45 minutes, les équipes devront comporter un mix de ces deux types de Demigod. En effet, les Assassins étant les seuls à pouvoir construire les boutiques dans lesquelles faire ses emplettes d'objets et de potions, et les Généraux les seuls à savoir comment mettre sur pied des camps d'entraînement pour recruter des unités supplémentaires, on voit mal comment on pourrait se passer de l'une ou l'autre de ces classes.
A la découverte du titre de Gas Powered Games, et même si beaucoup de zones d'ombres subsistent encore, on est quand même pris par un désir presque viscéral de s'essayer plus longuement à ce Demigod. Et ça, c'est plutôt bon signe.