Après nous avoir livré une adaptation peu convaincante du film d'animation Tous à l'Ouest, le studio Neko se donne une nouvelle chance de se rattraper avec un second soft DS inspiré des albums de Lucky Luke.
Deux bouleversements au programme : une aventure placée sous le signe des mini-jeux et le personnage de Lucky Luke qui s'efface pour laisser le rôle vedette aux quatre frères Dalton. Joe, William, Jack et Averell vont en effet tenter de gagner l'amour de leur mère Ma Dalton en relevant une série de défis en rapport avec leurs préoccupations les plus insolites. Ce bon vieux Luke brille donc par son absence, mais ça n'a pas grande importance puisque la narration est également inscrite aux abonnés absents, le soft se résumant à une simple compilation de mini-jeux.
Des mini-jeux qui atteignent d'ailleurs tout juste la vingtaine, voilà qui fait un peu léger quand on sait que la cartouche ne renferme rien d'autre pour nous amuser. Tous ces jeux ont au moins le mérite d'autoriser les parties jusqu'à 4 participants, le mode Party Time permettant en effet de concourir librement sur l'ensemble des épreuves déjà découvertes en mode Grande Evasion. Ce dernier constitue le morceau principal de Lucky Luke : Les Dalton, censé garantir au joueur solo un minimum d'heures de jeu avant de se frotter à des adversaires humains. En réalité, la construction de ce mode est une telle aberration qu'on a finalement vite fait de se réfugier du côté du mode Arcade pour tester les mini-jeux librement. Car en solo, le soft vous impose une suite de défis qui s'enchaînent dans un ordre totalement incompréhensible, vous obligeant bien souvent à refaire dix fois le même jeu en l'espace de 15 minutes alors que vous n'aspirez qu'à découvrir les suivants. Le nombre d'épreuves étant ridiculement faible, la solution que les développeurs ont trouvée pour rallonger la durée de vie est de multiplier les variantes pour un même défi, en augmentant à chaque fois d'un chouia la difficulté. Mais la différence entre chaque est tellement imperceptible qu'on se lasse rapidement de faire tout le temps la même chose.
On s'en rend d'ailleurs encore mieux compte en mode Arcade où on trouve parfois plus de 20 challenges successifs pour un même mini-jeu. Des challenges tellement redondants et faciles à remporter qu'on réussit généralement le dernier haut-la-main sans même avoir eu besoin de passer par les premiers. Il ne reste donc plus que l'attrait des épreuves en elles-mêmes pour sauver la cartouche du naufrage, mais là encore le constat est navrant. Qu'ils soient tactiles ou jouables avec les boutons, les mini-jeux ont beau proposer des situations variées et amusantes, le gameplay reste constamment d'une fadeur évidente. A moins de jouer contre des adversaires humains (et encore...), on reste de marbre devant le caractère plat et monotone des défis proposés. Bien triste constat pour ce soft qui mise justement tout son intérêt là-dessus et qui se trouve finalement à court d'arguments lorsque vient le moment de nous convaincre de débourser 40 euros pour se le procurer.
- Graphismes6/20
Les thèmes graphiques se renouvellent d'un mini-jeu à l'autre, mais la réalisation reste toujours bien trop sommaire.
- Jouabilité6/20
Qu'ils fassent appel au stylet ou au micro de la console, ou qu'ils se jouent de manière classique avec les boutons, les mini-jeux n'offrent aucun challenge, même dans leur niveau de difficulté le plus élevé. La prise en main se révèle même parfois déroutante.
- Durée de vie5/20
Le pourcentage de jeu terminé met en évidence la durée de vie dérisoire du mode Grande Evasion destiné au jeu en solo, mais encore faut-il avoir la patience de refaire toujours la même chose pour le terminer. Les parties à 4 joueurs sont un peu plus attrayantes, le partage de données pouvant se faire avec un seul exemplaire du jeu. Mais avec ses 20 défis seulement, le soft se condamne hélas à une durée de vie rachitique.
- Bande son6/20
Ceux qui ont encore en mémoire la bande-son de Daisy Town seront déçus de ne pas retrouver l'esprit du dessin animé dans cette nouvelle adaptation de la licence Lucky Luke en jeu vidéo. Les personnages ne sont qu'un prétexte pour tenter de démarquer cet énième party-game de la concurrence.
- Scénario/
Les Dalton peuvent bien se moquer autant qu'ils veulent de Lucky Luke, ils ne font guère mieux sur DS et parviennent même à toucher le fond avec cette ensemble de mini-jeux insipides. Il suffit de l'essayer pour comprendre que ce n'est pas avec ce type de softs qu'on peut espérer s'amuser à plusieurs, surtout quand on trouve tant d'alternatives plus convaincantes dans cette catégorie.