Déjà sorties sur PC depuis plus d'un an, ces nouvelles aventures de l'un des duos les plus célèbres de la galaxie ludique ont eu tout le temps de convaincre leur public. Pour ceux qui l'ignorent encore, ces deux héros resurgis d'un passé lointain vivent ici une série d'aventures divisée en 6 épisodes tous plus crétins les uns que les autres. Loin des jeux d'aventures tortueux et cérébraux, Sam & Max mise tout sur l'atmosphère débile, les répliques cinglantes et les situations absurdes auxquelles Sam le chien et Max le lagomorphe psychopathe, dont on ne veut pas savoir où il range son arme, sont invariablement confrontés. Le moindre clic délecte donc le joueur d'une succession de tirades grotesques, aussi bien lors de l'exploration que durant les dialogues. Il n'est pas faux de dire que le principal intérêt du jeu réside justement dans cette quête de la réplique la plus drôle plutôt que dans la résolution des énigmes de toutes façons assez simples la plupart du temps.

Sans revenir sur le jeu en détails puisque tout a déjà été dit depuis longtemps lors de son arrivée sur PC, on pourra rafraîchir la mémoire des étourdis en leur rappelant quelques faits. Scindé en 6 épisodes, cette aventure nous fera croiser la route d'ex-enfants stars des années 70, d'un parrain de la Mafia du jouet, d'un magicien prônant les mérites de la prismatologie émétique ou même d'Abraham Lincoln. Cette histoire aussi invraisemblable que farfelue verra nos deux compères rendre visite à la Maison Blanche au cours d'un épisode particulièrement politiquement incorrect (ah, la chanson de la Guerre) qui ne manque pas de références à l'administration du président Bush. Un accident politique qui verra carrément Max devenir président avant de partir s'attaquer à Internet en plongeant au coeur d'un univers virtuel qui s'en prend aux clichés qui sont liés au Net et au jeu. On n'oubliera pas non plus la visite d'un studio de TV rassemblant ce qu'il y a de plus idiot dans la boîte à images. Tout ça pour achever ce périple sur la Lune ou vous pourrez enfin découvrir les secrets de la gastro-kinésie. Un résumé plus que succinct mais qui suffit à présenter le degré de folie du titre.

Cette version Wii est donc en tout point semblable à son homologue PC, mêmes répliques, mêmes énigmes, mêmes défauts également puisqu'on retrouve cette relative simplicité malgré la présence d'énigmes très tordues ou encore l'impossibilité de zapper les animations de transition. En revanche, on peut noter que Telltale intègre une fonctionnalité issue de la Saison 2 qui n'était pas présente sur PC. Il est à présent possible de faire courir Sam en cliquant deux fois sur un point. Alors, après le succès sur PC, les deux obsédés de la gâchette vont-ils connaître le succès sur Wii ? Pas si sûr. Car si le fond du jeu est amusant, sa nouvelle forme parvient à tout gâcher.

La chose est difficile à croire mais ce portage d'un jeu pourtant techniquement simple est catastrophique. A un point suffisant pour parfois faire tomber l'humour à l'eau. On commencera par les saccades qui secouent le jeu quasiment en permanence lorsque Sam interagit avec l'environnement. Le pointeur lui-même toussote parfois. Les séquences à bord de la voiture des enquêteurs freelances peuvent même en devenir injouables. "Peuvent" car il faut savoir que l'ensemble de ces bugs se produisent de manière aléatoire. C'est le cas des mises en boucles du jeu. De manière totalement imprévisible, une séquence animée va se mettre à bégayer pendant un laps de temps indéfini. 20 secondes, 40, 1 minute ou, comme cela s'est produit au cours d'une partie, jusqu'au plantage pur et simple de la console qu'il faut alors redémarrer. Parmi les autres bugs, on peut également citer la disparition des modèles 3D de l'écran lors d'une cinématique. Là encore, l'erreur est aléatoire. Si vous refaites la séquence, tout se passera bien. Enfin, ce qui est sans doute le plus dommageable, la plupart des dialogues interactifs se voient amputés au mieux de leur dernière syllabe, au pire de leur dernier mot. Un problème qui ne semble pas se produire lors des cinématiques. Pour enfoncer le clou, on se plaindra des textures aux couleurs fadasses et de certaines affiches devenues illisibles, privant les joueurs Wii de quelques vannes autrement impossibles à découvrir. Il faut donc une sacrée volonté pour réussir à passer outre un tel bilan et profiter du jeu. Difficile donc de conseiller l'investissement, d'autant plus que la version PC du jeu ne souffre pas de ce genre de désagréments et se contente de machines très modestes.