Vous voici donc dans la peau d'un hôtelier qui va devoir oeuvrer pour le compte du richissime Mr. Giant. Ce dernier va vous confier tour à tour la gestion d'une quinzaine d'établissements, soit autant de missions proposant des objectifs variés à accomplir. Il s'agira par exemple de concilier les besoins des touristes et des surfers dans un hôtel balnéaire, ou de monter un établissement d'affaires à même de recevoir une convention et sa cohorte de conférenciers en costumes trois pièces. Le but étant évidemment d'empocher un maximum d'argent au passage. Pour cela, il va falloir satisfaire les caprices de clients de plus en plus exigeants (et même de quelques VIP) en aménageant les lieux avec soin.

Préparez-vous donc à passer pas mal de temps en mode construction, qui permet de bâtir chambres, restaurants et autres pièces indispensables au bon fonctionnement d'un hôtel. A ce niveau-là, Hotel Giant est forcément moins complet que son homologue PC, c'est compréhensible vu les limitations du support, mais on ne s'attendait tout de même pas à une telle régression. Pas question de vous laisser composer vos propres pièces en plaçant les objets où bon vous semble, il faudra systématiquement partir sur quelques bases prédéfinies, puis modifier les rares choses qui peuvent l'être. En gros, les seuls paramètres à choisir sont la disposition des lieux (à sélectionner parmi deux ou trois propositions elles aussi prédéfinies), ainsi que le niveau de prestation des différents éléments (lit, télé...), selon que vous vouliez faire une auberge à la bonne franquette ou un luxueux palace. Ah, et vous pouvez aussi changer la décoration des murs et du sol aussi, grâce à une palette de motifs de mauvais goût ou en créant votre propre revêtement dans l'éditeur, une des rares bonnes idées du soft, bien qu'on soit là aussi vite limité par les contraintes imposées. Les amateurs de maisons de poupées risquent donc bien d'être déçus par l'aspect construction, bien loin des possibilités offertes par les versions DS des Sims.

Qu'à cela ne tienne, il reste la composante gestion. Mais là aussi, les joueurs vont vite déchanter devant les maigres options offertes. Tout se fait de manière automatique ou presque. Par exemple, il n'est pas possible de gérer les employés, le jeu s'en charge à votre place en les recrutant et en les payant sans que vous ne puissiez intervenir à quelque niveau que ce soit. Le seul paramètre économique modifiable est le tarif des chambres et des différentes prestations, mais il ne faudra pas se montrer trop gourmand sinon la satisfaction des clients risque de baisser fortement. Si on réunit ces éléments, on se trouve alors face à un triste constat : le gameplay d'Hotel Giant DS est creux, limité, du coup on tourne vite en rond devant la répétitivité des tâches à accomplir. L'ennui finit par l'emporter, d'autant que les objectifs sont globalement trop simples à atteindre. Dommage, le jeu bénéficiait pourtant d'une bonne réalisation, avec des graphismes très corrects et une interface soignée, vraiment pratique à l'usage après une phase d'apprentissage douloureuse. Si cet enrobage était au service d'un gameplay plus profond, Hotel Giant DS serait une réussite. En l'état, il pourra tout juste divertir quelques heures.