Histoire de nous faire patienter jusqu'à la sortie de Pokémon Platinum, les Pokémon sont de retour sur DS dans une aventure inédite orientée action. Reprenant point par point le concept original de Pokemon Ranger découvert en 2007, Nuit sur Almia nous propose désormais de protéger et de capturer quelque 270 créatures. Prêt à relever le défi ?
Pokémon Ranger avait créé la surprise au printemps dernier en bousculant volontairement la formule traditionnelle des RPG de Game Freak. Plus accessible que ces derniers, ce spin-off original se concentrait surtout sur l'action et l'exploration au détriment de la stratégie. Malgré son manque de profondeur évident et la simplicité de son gameplay, il était parvenu à séduire la grande majorité des fans sans grande difficulté. Il faut dire que la possibilité d'incarner un ranger chargé de protéger des Pokémon au lieu de les dresser à se battre nous changeait un peu de l'atmosphère guerrière des anciens épisodes. Par ailleurs les séquences de capture au stylet en temps réel, bien que redondantes, offraient une alternative intéressante à l'ancien système de jeu au tour par tour. A l'heure du casual gaming, Nintendo a manifestement voulu attirer un public plus féminin et plus jeune vers sa juteuse licence Pokémon. Pari gagné ! La firme japonaise s'est donc empressée de lui concocter une suite sous la forme d'un épisode indépendant.
L'aventure de Pokemon Ranger : Nuit sur Almia débute modestement sur les bancs de l'école. L'occasion de nous asséner un tutoriel particulièrement long et détaillé qu'il sera impossible de désactiver puisqu'il fait partie intégrante de l'histoire. Quand on réalise que le gameplay très accessible du premier opus a été intégralement repris dans cet épisode, on a du mal à comprendre pourquoi ce prologue fastidieux s'éternise près de deux heures. Qu'importe, à force de persévérance, on finit par décrocher notre diplôme de Ranger et nous voilà enfin affecté sur l'une des nombreuses bases de la Fédération. On nous confie un Capstick professionnel pour capturer des Pokemon et les premières missions commencent à s'enchaîner. Cependant, la vie d'un ranger n'est pas de tout repos, c'est le moins que l'on puisse dire. Car non seulement on doit obéir aux ordres de nos supérieurs mais il faut également venir en aide aux habitants qui nous sollicitent régulièrement. De fait, les tâches à accomplir sont réparties en deux catégories : les missions principales qui font avancer le scénario, et les quêtes annexes qui permettent d'améliorer son Capstick (bonus de défense, ligne de capture plus longue, etc...). D'un intérêt inégal, elles consistent souvent à déblayer une zone ou à calmer un Pokémon perturbé mais elles restent suffisamment nombreuses et variées pour susciter l'intérêt.
Comme l'an passé, on sera accompagné en permanence d'un Pokémon partenaire. Cependant, on aura désormais le choix entre trois espèces différentes. Par la suite, on pourra même l'échanger contre l'un des 14 autres partenaires disponibles dans le jeu. Bien entendu, il est toujours possible de capturer jusqu'à 3 Pokémon sauvages pour exploiter leurs capacités avant de les relâcher. Certains peuvent détruire des obstacles, d'autres savent éteindre des feux, d'autres encore peuvent recharger notre Capstick, etc... Ils se baladent généralement en toute liberté dans les environnements ou se cachent sournoisement dans les décors pour tenter de nous surprendre. Une séquence d'action se déclenche automatiquement lors du moindre contact avec eux. Que la créature soit pacifique ou belliqueuse, tout ce que l'on a à faire pour la convaincre de nous obéir est de dessiner des cercles autour d'elle. Evidemment, elle tentera de se débattre voire de nous attaquer jusqu'à ce qu'elle finisse par se ranger à nos côtés ou que l'énergie de notre Capstick tombe à zéro (game over). Pour mettre toutes les chances de notre côté, on peut heureusement utiliser les pouvoirs des Pokémon qui nous accompagnent. Un Carabaffe nous permet ainsi de créer des bulles d'eau, un Nirondelle ajoute des tornades à nos cercles, etc. Ceci dit, les phases d'action finissent tout de même par trop se ressembler à la longue et l'on aurait apprécié que les développeurs essaient de faire évoluer un minimum la formule cette année.
Là où ils ont assuré, en revanche, c'est au niveau de l'interface générale et de la gestion des menus. L'un comme l'autre sont véritablement des modèles de clarté et d'ergonomie. La carte détaillée que l'on peut afficher en permanence sur l'écran supérieur est extrêmement pratique et on peut consulter des informations sur notre groupe d'une simple pression sur L ou R. Le menu principal comprend pas moins de douze subdivisions allant des fiches de missions au glossaire en passant par le Navigateur (Pokédex) qui enregistre les données complètes des 270 Pokémon présents dans le soft. Le stylet fait merveille et même les joueurs les plus allergiques à son utilisation seront impressionnés par l'efficacité avec laquelle il est utilisé ici. Pour autant, Nuit sur Almia ressemble furieusement au premier épisode sorti en avril 2007 et son gameplay reste toujours aussi limité. Les décors ont beau être plus variés et les Pokémon plus nombreux, il s'agit bien du même jeu. Les spécialistes noteront sans doute de petites améliorations au niveau des capacités du Capstick ou de la gestion des missions mais fondamentalement, rien n'a changé. En somme, si on possède déjà le premier épisode, il n'y a pas de raisons particulières de craquer pour Nuit sur Almia. A moins d'être un admirateur inconditionnel des Pikachu et autres Carapuce (et il y en a !).
- Graphismes14/20
Les graphismes restent dans la pure tradition de la licence Pokémon avec sa 2D colorée et ses sprites attendrissants. Néanmoins, les décors sont plus variés que l'an dernier et la présentation est plus claire.
- Jouabilité14/20
L'interface est extrêmement pratique et le stylet s'intègre parfaitement au gameplay. Les phases de capture fonctionnent bien également. Elles sont cependant trop répétitives et trop simplistes pour intéresser un public exigeant.
- Durée de vie15/20
Il y a pas mal de missions obligatoires et une flopée de quêtes annexes mais la cerise sur le gâteau, c'est qu'on peut en télécharger de nouvelles via Internet. De toutes façons, avec 270 Pokémon à capturer, les collectionneurs ont de quoi s'occuper un moment...
- Bande son12/20
Les cris des différentes bestioles sont toujours aussi mignons et les musiques naïves illustrent convenablement l'aventure.
- Scénario13/20
Destiné à attirer l'attention du jeune public, le scénario reste très basique. Pour autant, il est loin d'être dénué d'humour.
Trop avare de nouveautés, Nuit sur Almia décevra probablement tous ceux qui avaient déjà craqué pour Pokémon Ranger l'an dernier. Néanmoins, son univers attachant et son accessibilité lui promettent un bel avenir entre les mains des jeunes joueurs et celles des fans inconditionnels de la série.