On prend les mêmes et on recommence ! Sous couvert de nous servir un jeu afin de surfer sur le succès du film de Dany Boon, Anuman Interactive nous ressort un titre sorti il y a deux ans, Camping Tycoon, sans amélioration aucune, si ce n'est une traduction intégrale en ch'ti. Compte rendu d'une catastrophe.
On pensait avoir tout vu avec le jeu Bienvenue chez les Ch'tis en matière de médiocrité vidéoludique mais certains éditeurs tentent encore de se faire des sous en exploitant jusqu'à la moelle le filon. Les Ch'tis au Camping donc, se présente comme un titre de gestion même si, et on va très vite s'en rendre compte, ses possibilités sont limitées. Déjà au niveau du graphisme, le titre aurait très bien pu sortir il y a des années que ça ne nous aurait pas surpris. Accusant un retard graphique à faire pâlir les configurations actuelles, le jeu est moche et incompréhensible. En effet, l'intégralité des menus a été traduit en ch'tis, ce qui en fait est la seule chose qui justifie le nom du jeu. Du coup les instructions deviennent brouillonnes et malgré la présence d'un lexique ch'ti/français, on a un peu de mal à se retrouver dans les objectifs.
Ces derniers sont d'ailleurs peu nombreux et vous proposent des défis peu enthousiasmants. Au nombre de huit, les niveaux vous proposent à peu près toujours la même chose : attirer un certain nombre de clients dans votre camping, satisfaire à leurs demandes, même les plus loufoques, et devenir ainsi une espèce de magnat du Nord. Mais le tout est limité, puisqu'en fait il vous suffit de planter vos caravanes et autres habitations, mettre en place un loyer et regarder ensuite fructifier votre capital. Vous pouvez améliorer la qualité de vos habitations moyennant une certaine somme, ce qui vous permettra par la suite d'augmenter le loyer pour plus de rendement. Il est possible aussi de mettre par-ci par-là des ornements afin de « décorer » le terrain et lui donner de la valeur, et aussi de proposer des services comme une buvette, un cinéma, une laverie... C'est à peu près tout ce qu'il vous est possible de faire dans le titre.
Et voilà, une fois que vous avez bâti tout ce qu'il est possible de bâtir, il ne vous reste plus qu'à attendre. Attendre de débloquer de nouveaux bâtiments, qui ne sont pas très nombreux, mais qui mettent un temps fou à être disponibles. Même avec l'option avance rapide enclenchée. Qu'est-ce qu'il reste alors ? Ah oui, la bande-son. Et bien là, c'est du même acabit que le reste, c'est à dire qu'on s'en passerait volontiers. Surtout du bruit assez agaçant de la caisse enregistreuse qui se déclenche à chaque rentrée d'argent autrement dit toutes les deux secondes. De grosses lacunes à tous les niveaux donc, pour un titre qui n'aurait pas dû se payer le luxe d'une ressortie sous un autre titre afin d'abuser les plus naïfs qui y verront là une prolongation du film, à tort.
- Graphismes3/20
D'un autre âge, le design du soft laisse complètement à désirer et ne fait pas le poids face à la production actuelle.
- Jouabilité2/20
Pauvre, le gameplay n'en est pas moins plombé par une traduction en ch'ti qui ne facilite pas grandement la compréhension des consignes, malgré la présence d'un lexique ch'ti/français.
- Durée de vie2/20
Il vous faudra peu de temps pour faire le tour (rapide) des possibilités du titre et on y reviendra qu'en de rares occasions, un pari perdu par exemple.
- Bande son3/20
Une caisse enregistreuse, deux ou trois grognements de la part de vos campeurs, voilà l'essentiel de ce que vous pouvez entendre.
- Scénario/
C'est tout simplement honteux de nous ressortir le même titre qu'il y a deux ans, surtout si la principale innovation réside dans une pseudo-traduction ch'ti qui va compliquer la vie du joueur plus qu'autre chose.