Faire une guerre totale dans la quiétude de votre salon, il y a longtemps que cela est possible. Mais s'en prendre à d'autres généraux du virtuel en s'amusant et cela sur console, ça n'était pas arrivé avant Endwar. Au rapport...
Après quelques adaptations maladroites des Command & Conquer et d'autres expériences aussi hasardeuses, il a bien fallu se rendre à l'évidence : les jeux de stratégie en temps réel et le maniement des consoles de salon paraissaient définitivement incompatibles. Difficile en effet de remplacer avec bonheur le tandem clavier/souris qu'on trouve sur la machine de prédilection des titres de ce genre, le PC. Aussi nombreux soient ses boutons, la manette manque de simplicité d'utilisation pour sélectionner ses unités, leur indiquer une direction, leur ordonner une manière de progresser et leur demander de s'occuper d'un ennemi. Ajoutez à cela que ce genre d'action est multiplié par le nombre d'objectifs présents sur des cartes de plus en plus grandes et vous aurez compris que le plaisir de jouer s'efface rapidement derrière l'impression de gérer une véritable usine à gaz.
Allons-y sans ambages : Endwar va changer la donne. Son secret ? Avoir su rester simple, voilà tout. Comme dans la réalité, on donnera ses ordres à ses différentes unités par la voix. Durant la nouvelle présentation à laquelle nous avons été conviés, nous avons pu apprécier cette option sur Xbox grâce au micro-casque branché sur la manette. Dans la pratique, il suffit d'appuyer sur la gâchette droite du pad, de donner ses instructions invariablement construites sur le modèle "Sujet-Action-Objectif" comme dans par exemple "Unité 1 sécuriser Point Alpha". Dès qu'on relâchera la gâchette, on aura le plaisir de voir que l'unité 1 s'est immédiatement mis en route vers le point de la carte en question et que, sur place, ils le défendront au prix de leur vie. Et, durant cette session, nous avons également pu constater deux choses très importantes. Déjà, la langue française est parfaitement reconnue par le jeu. Les quelques fois où la voix de l'interface nous a répondu qu'elle n'avait pas compris l'ordre, c'était uniquement parce que nous n'étions pas restés dans le cadre des actions que pouvait accomplir l'unité sélectionnée. Fausse manip' de notre part donc mais, en tout cas durant ce nouvel essai, il nous a été impossible de prendre le logiciel en défaut. Quand on pense que cela se fait sans qu'il soit nécessaire de passer par une calibration préalable, on ne peut que saluer le travail fourni par les développeurs. Autre point important : la gestion des unités à la manette est elle aussi d'une ergonomie indiscutable. A nouveau, c'est une approche simple du problème qui aura apporté une solution viable.
Il faut savoir que la caméra qui vous propose une vue sur le champ de bataille est forcément liée à un groupe des unités commandées par le joueur. Il peut zoomer et s'éloigner un peu mais il ne va jamais loin. Pour atteindre une autre zone du combat, il lui faut sélectionner une autre unité puis, au choix, dire "Caméra" ou appuyer sur le bouton X de la manette Xbox. Vous l'aurez compris, les mouvements de caméra se réduisent dans la pratique à des panoramiques à droite ou à gauche afin de mettre le curseur sur les unités adverses ou les objectifs. Quand cela est fait, le jeu propose toujours une action sensée : "Sécuriser" pour les points importants de la carte ou "Attaquer" quand on verrouille un groupe adverse. Et, pour cela comme pour les déplacements, il suffit d'appuyer sur A pour que ses soldats passent à l'action. En résumé, Endwar est un titre de stratégie en temps réel sur console auquel on peut jouer en n'utilisant que le joystick gauche et les boutons X ou A. Attention, les autres touches servent aussi. Par exemple, une longue pression sur B permettra de demander à une unité de battre en retraite. Mais, en fait, c'est assez secondaire.
Cette nouvelle session d'essai était l'occasion pour nous de faire quelques parties en multijoueur contre nos estimés confrères. Et là, il a bien fallu se rendre compte du principal défaut d'Endwar : ce n'est absolument pas un jeu qui soit prévu pour être utilisé en LAN dans une même pièce. La raison est simple : quand vous donnez vos ordres vocalement, vous avertissez aussi les autres joueurs présents de vos intentions ce qui, dans un jeu de stratégie, peut être très dommageable. Mais bon, il est rare que les joueurs sur consoles se retrouvent ensemble pour une partie en multi. Ils préfèrent à juste titre passer par les services dédiés. Précisons que les parties en multi peuvent accueillir jusqu'à seize participants et qu'elles sont de quatre types différents : Conquest, Assault, Raid, Siege. Le mode Conquest tient à l'obtention et à la maîtrise de différents points définis sur la carte. En prendre un, c'est obtenir des points de commandement supplémentaires et, donc, de pouvoir appeler de nouvelles unités à la rescousse. Mais attention, dans ce mode comme dans les autres, les renforts sont limités. En Assault, pas de points à conquérir, il s'agit juste d'éliminer l'adversaire. En raid, l'attaque se concentre sur un objectif militaire afin de priver l'adversaire de ses ressources. Le Siege quant à lui tourne autour de l'attaque par une équipe d'un point donné que l'autre groupe tente de défendre.
En mode Multi, Endwar propose tout ce qu'on trouve en solo. Citons par exemple le fait que, tant que la session existe, les unités gardent leurs grades glanés au combat et, donc, la possibilité de les améliorer en leur offrant des upgrades divers : blindages plus puissants ou types de canons spécialisés pour les blindés, furtivité ou capacité de sniper l'ennemi pour les fantassins. D'ailleurs, tout comme dans le solo, ces unités à pied sont le fer de lance et la base de la stratégie. Sans les fusilliers, pas question de s'emparer d'un point de la carte et sans les ingénieurs, impossible d'avoir accès aux armes de destruction massives comme le "rayon de la Mort venu de l'espace" ou, plus prosaïquement, la bombe atomique. On reviendra sur tout les détails d'Endwar, et notamment sur un principe qui nous a semblé un peu trop répétitif dans son mode de fonctionnement basé sur la prédation entre unités, dans un prochain test. Mais, globalement, nous ne pouvons que reconnaître que ce nouvel essai nous aura laissé un sentiment très positif, ne serait-ce que par ce qu'il apporte au genre.