Desert Operations est le dernier stand alone d'Enemy Engaged, un excellent simulateur d'hélicoptère que G2 Games avait tenté de remettre au goût du jour l'an passé. Malgré le concept en béton sur lequel il s'appuie, le soft peine cependant à convaincre. Explications.
Enemy Engaged : RAH-66 Comanche Vs. KA-52 Hokum fit en son temps grande impression sur les critiques comme sur les joueurs. Bénéficiant d'une prise en main relativement rapide et de lignes de front évoluant en temps réel, ce titre remarquable devint rapidement une référence en matière de simulation aérienne. Nous étions en 2000 et les graphismes très dépouillés de cette simulation, par ailleurs très réaliste, ne choquaient personne. Cependant, lorsque Enemy Engaged 2 les reprit à son compte plus de sept ans plus tard, bien des fans eurent du mal à cacher leur malaise. Complètement dépassé techniquement, Enemy Engaged 2 fait en effet pâle figure en comparaison des productions contemporaines. Pire, les développeurs ne s'étaient même pas donnés la peine de concevoir une campagne originale pour renouveler le plaisir du premier opus. Pour remédier à cette lacune impardonnable, voici que paraît aujourd'hui Desert Operations, un stand alone qui nous entraîne aussi bien dans l'enfer du Moyen-Orient qu'au dessus des étendues glacées de l'Antarctique.
Si le pilotage du Comanche américain et du Hokum russe est relativement simple à assimiler (en réduisant le réalisme au minimum), on devra se former soi-même. En effet, on ne trouve aucun tutoriel dans Desert Operations. Il faut donc s'exercer un bon moment dans le mode Libre avant de se risquer sur le champ de bataille. Par ailleurs, le système original sur lequel sont basées les campagnes et les missions est pour le moins déconcertant au départ. Non seulement les objectifs sont très variés mais ils évoluent également en temps réel en fonction des combats qui font rage au sol. Rien n'est scripté de sorte qu'il est impossible que les choses se passent exactement deux fois de la même façon. Il arrive par exemple que l'on doive venir en aide à des alliés en détresse au détriment de nos objectifs initiaux. Parfois aussi, des véhicules demanderont un soutien aérien pour atteindre un objectif qui n'était pas initialement prévu. On peut aussi prendre carrément des initiatives personnelles qui peuvent se solder par une catastrophe ou au contraire, une promotion. Bref, on ne s'ennuie jamais. Le joueur est régulièrement en contact avec toutes les unités de son armée par radio. Il communique également avec les hélicoptères de son escadrille à l'aide de raccourcis clavier ou directement au casque. Il en résulte de nombreuses interactions et une excitation permanente qui mettent particulièrement bien les joueurs dans l'ambiance, que ce soit online ou offline.
On ne peut pas en dire autant, hélas, de la réalisation graphique. La modélisation des hélicoptères est honnête mais il est clair que les autres véhicules n'ont pas bénéficié du même soin. Quant aux décors, ils sont tout simplement pathétiques tellement ils sont vides et moches. On a vraiment peine à croire qu'on est en 2008 et cette indigence visuelle gâche une bonne partie, sinon la totalité, du plaisir que l'on prend aux commandes de son appareil. Alors certes, les bugs de Enemy Engaged 2 ont été pour la plupart corrigés, il y a de nouvelles unités et de nouveaux objectifs, mais il serait temps de passer à la vitesse supérieure en proposant une simulation aérienne qui n'insulte pas la rétine et qui fait des efforts en termes de contenu. Pourquoi ne peut-on piloter que deux hélicoptères par exemple ? En 2000, c'était peut-être une limitation technique mais aujourd'hui on devrait avoir le choix entre une bonne vingtaine d'appareils. En l'état, Enemy Engaged 2, n'est plus du tout dans le coup et les campagnes de ce stand-alone ne suffisent certainement pas à en relancer l'intérêt.
- Graphismes5/20
Difficile de faire pire que les graphismes de Desert Operations. On se croirait revenu cinq ou six ans en arrière, si ce n'est plus. Les hélicoptères ont beau être correctement modélisés, tout le reste inspire la pitié.
- Jouabilité15/20
Le pilotage est extrêmement réaliste mais il demeure accessible en s'entraînant un minimum et en réglant la difficulté. Les campagnes dynamiques sont toujours aussi passionnantes et l'interactivité des unités force le respect. Dommage qu'il n'y ait pas de tutoriel.
- Durée de vie14/20
Bien que l'on ne dispose que de deux types d'hélicoptères seulement, on peut se battre dans quatre environnements différents : l'afghanistan, le Liban, l'Iran et l'Antarctique. Etant donné que les campagnes ne se déroulent jamais de la même façon, le potentiel de rejouabilité est donc conséquent. De plus, seize joueurs peuvent piloter simultanément sur la même carte.
- Bande son13/20
Les messages audio sont variés mais parfois un peu trop envahissants. On peut utiliser un casque pour donner des ordres à ses coéquipiers ou aux troupes au sol.
- Scénario14/20
Les briefings sont remarquablement bien documentés et les missions ne manquent pas de variété.
S'appuyant sur un concept qui a fait ses preuves il y a déjà 8 ans, Enemy Engaged 2 : Desert Operation souffre malheureusement de graphismes épouvantables et d'un manque d'innovations désespérant. Un véritable gâchis quand on réalise à quel point les mécanismes de jeu sont solides.