En parallèle de la sortie PS3 et Xbox 360 de Hellboy : The Science of Evil, voici la mouture PSP. Malgré le changement de plate-forme, c'est une fois encore Krome Studios qui s'y colle et si le résultat gomme quelques tares visibles sur New Gen, on est encore loin d'un God of War Chains of Olympus.
En premier lieu, sachez que le jeu n'a pas de scénario à proprement parler. Il s'agit en fait d'une succession de flash-back qui nous conduiront de par le monde, de la Roumanie en passant par le Japon. Six chapitres au final qui vous réclameront peu de temps pour être bouclés. C'est d'ailleurs la grosse différence entre la version PSP et les autres puisque de niveaux longs et linéaires, on passe au stade de niveaux très courts mais toujours aussi linéaires. A ce stade, difficile de trouver la plus petite étincelle d'envie en parcourant les stages. Ceci dit, cette absence de sensations vient également du fait qu'on doit tout le temps se coltiner les mêmes genres d'ennemis qu'on battra inlassablement de la même façon. En somme, vous aurez droit à chaque niveau à un ou deux types d'adversaires spécifiques, certains étant parfois des "dérivés" d'ennemis rencontrés auparavant. Chapeau pour le manque d'ambition et de finition.
Si cette introduction vous a malgré tout donné envie de poursuivre, alors poursuivons. Comme je le disais, les combats, au centre de n'importe quel beat'em all, sont ici un des plus gros défauts du titre. Je sais, ce n'est pas très encourageant. Malheureusement, les développeurs n'ont semble-t-il guère été inspirés puisqu'on dénombre un nombre réduit de techniques nous permettant simplement d'enchaîner quelques coups de poing (faibles et forts) ou de donner des coups de pieds. Pire, le mode Rage (disponible une fois qu'on aura rempli la jauge liée) est seulement synonyme d'une explosion suivie de coups enflammés. Il restera alors la possibilité de récupérer quelques armes cassables de fortune (pelle, pioche) qui sont ici bien moins nombreuses que sur New Gen. Si ça ne vous suffit pas, libre à vous de chercher les différents types de grenades qui remplacent dans le cas présent les types de munitions pour notre Samaritain qui devra, lui, se contenter de balles ordinaires. Bref, outre des grenades incendiaires et à fragmentation, vous pourrez récupérer une boîte à musique pour révéler des secrets ou bien encore un diadème de druide pour débloquer certains cercueils. Mentionnons aussi le fait de pouvoir utiliser une action contextuelle pour se débarrasser d'un ennemi sur le paletot ou pour ouvrir des portes.
En parlant de ça, sachez que lesdites actions sont laissées en arrière plan sur PSP ce qui n'est pas un mal. On devra tout de même défoncer des pans de murs ou des portes mais cela se caractérise par une simple pression sur le bouton Carré. L'autre différence avec la version PS3 vient du fait que nous n'avons cette fois plus droit aux voix américaines qui sont ici remplacées par de simples textes en français. Le mode multi, pour 2 joueurs, est aussi au rendez-vous et proposera à un ami d'incarner Abe Sapien ou Liz Sherman. Toutefois, le fait de terminer une première fois l'aventure étant déjà un exploit en soit, tant le titre est mou et sans ambition, alors quant à le finir une seconde fois... Bref, ne tergiversons pas, Hellboy The Science of Evil est un titre inutile, sorte d'antithèse aux phantasmes cinématographiques de Del Toro, qui n'arrivera probablement jamais chez vous, ce qui constitue finalement le seul point positif de ce test.
- Graphismes8/20
Le design de la plupart des monstres est hideux, ce qui est logique pour des monstres mais ce qui l'est beaucoup moins pour un jeu vidéo. De plus, les stages, qui profitent d'un mélange de cell-shading et 3D lambda, sont tous plus vides les uns que les autres, ceci ne donnant pas vraiment envie d'en voir plus d'autant que le level design est des plus sommaires.
- Jouabilité8/20
La liste des combos est limitée et la possibilité d'utiliser une arme à feu ainsi que des pelles ou des pioches traînant ici et là ne change rien à la donne : les combats sont mous et répétitifs. Ensuite, les niveaux bien que beaucoup plus courts que sur PS3 sont linéaires et ne profitent d'aucune mise en scène.
- Durée de vie8/20
Six stages qui se bouclent rapidement pour une aventure lénifiante. Peu de chance donc que vous y reveniez avec un ami en coopératif une fois bouclé le mode solo et ce malgré l'option d'incarner Abe Sapien ou Liz Sherman.
- Bande son9/20
Les musiques sont discrètes et n'ont rien de fantastique. Pas de doublages sur la portable de Sony qui laissent leur place à des textes, cette fois traduits dans la langue de Molière.
- Scénario/
On ne peut pas vraiment parler de scénario dans le cas présent puisque l'histoire enchaîne les flash-back, ceci permettant aux développeurs d'éviter des transitions. La mise en scène est inexistante, le personnage d'Hellboy n'a aucune consistance mais on remarquera quand même des cinématiques en 2D animées à la façon des planches de Metal Gear Solid : Digital Graphic Novel.
Vieillot dans son approche, reprenant des mécanismes de jeu éculés, sans emphase, Hellboy The Science of Evil fait fort dans le domaine de la médiocrité. Affichant sans aucune pudeur un prix de 40 euros, le titre de Krome Studios se destine de lui-même à l'échec commercial après celui artistique. Beau tour de force pour ce beat'em all du pauvre qui ne fait que mettre en avant les immenses qualités des longs-métrages de Guillermo Del Toro. Rien que pour ça, on pourrait lui dire merci.