Toi qui n'entrave que dalle à la mécanique malgré le fait que tu sois suspendu à l'émission Pimp my Ride, arrête-toi quelques secondes en ces lieux. Ne t'es-tu jamais demandé ce qu'aurait été ta vie si tu avais su changer une roue, vérifier tes niveaux, fermer ton coffre correctement ? Non ? Eh bien crois-moi, après avoir touché à Touch Mechanic, tu auras les réponses à ces questions.
Touch Mechanic part d'une idée plus ou moins originale. En effet, plutôt que de recopier bêtement Trauma Center, les développeurs de Kando ont eu l'idée ingénieuse d'en reprendre la substantifique moelle (c'est le cas de le dire) et de transposer le tout dans un univers enduit de cambouis et de vapeurs de peinture. Ainsi, nous y incarnons un jeune mécanicien de 17 ans au passé un peu trouble qui va trouver refuge chez le Capitaine Bob, mécano hors pair qui va dès lors tenir le rôle de mentor. Ainsi commence une grande aventure au rythme des vissages de boulons, des coups de marteaux et des bruits de perceuse.
Vous l'aurez donc compris, Touch Mechanic est une simulation de mécano et de ce fait, use à bon escient des possibilités tactiles de la Nintendo DS pour nous plonger dans un monde parfois élitiste. Toutefois, le soft reste accessible et si le jeu peine à véritablement démarrer, on se retrouve plus ou moins livré à nous mêmes après une quinzaine d'épisodes. Avant cela, Bob vous enseignera les rudiments du métier et vous expliquera en long, en large et surtout en travers comment utiliser tous les outils afin de redonner une seconde jeunesse aux voitures, parfois très mal en point, arrivant dans votre garage. Ainsi donc, en parallèle des réparations diverses et variées, l'histoire suivra son cours et nous apprendrons pourquoi le héros est recherché par les flics et comment il envisage son avenir au sein d'une grande écurie de course. Ceci sera l'occasion de faire connaissance avec Anna, travaillant pour l'écurie Marshall ou bien encore l'inspecteur La Gardia. Bref, si le scénario ne vole pas bien haut, rendons hommage à Kando qui a tout de même réussi à élaborer une histoire tenant la route, directement greffée à l'ambiance et au jeu en lui-même. En parlant de ce dernier, venons-en au gameplay.
A l'instar de Trauma Center, tout se fera au stylet. Le but de l'entreprise va être de réparer chaque caisse dans la limite du temps imparti ici représenté par une somme d'argent. A ce sujet, sachez que l'argent qui vous restera à la fin de chaque "opération" ira directement dans votre poche. Libre à vous ensuite d'aller acheter des pièces dans un magasin puis de chouchouter votre propre bolide dans votre garage personnel cédé par l'ami Bob. Cependant pour avoir la chance de disposer d'une voiture rutilante et de travailler pour une écurie de course, vous devrez faire vos preuves avant ça. Bref, à vous les joies de déboulonner, de repeindre des carrosseries, de scier des pièces, de souder, de poncer. En tout et pour tout, vous disposerez d'une dizaine d'outils pour réaliser ce qu'on attend de vous. D'ailleurs, on reprochera une vraie lassitude après quelques missions puisqu'au final on tourne rapidement en rond. Certes, les véhicules évoluent, on nous demande d'être toujours plus rapide mais une fois qu'on sait quelle vis va dans quel trou, quel outil utiliser à tel endroit, la routine se fait ressentir.
De plus, la jouabilité n'est pas exempte de défauts. Ainsi, si les items sont répartis en deux menus, dans le haut et bas de l'écran, il arrive parfois que lors de certaines opérations (de vissage notamment), on clique malencontreusement sur un outil de la barre d'en bas, ceci nous faisant changer d'ustensile. Il faudra alors toucher le bon objet puis continuer la manoeuvre. Ce n'est pas la mer à boire mais ça peut agacer. De la même façon, il est un peu énervant de tout le temps devoir prendre des gants pour prendre une pièce, puis cliquer sur l'outil désiré afin de faire ce qu'on a à faire puis de reprendre les gants pour prendre une nouvelle pièce et ainsi de suite. Je veux bien que les règles de sécurité soient ici respectées mais question "funabilité", on a déjà connu mieux. Enfin, certaines missions sont usantes en nous demandant de changer plusieurs roues ou des ailes des deux côtés de la caisse, ceci n'aidant pas vraiment d'un point de vue diversité. Malgré tout, Touch Mechanic est un soft original, intéressant mais manquant cruellement de rythme et dont l'intérêt s'étiole après une petite heure de jeu.
- Graphismes10/20
Le character design est lisse et renvoie parfois à des "illustrations amateurs". Ainsi, Anna pourrait être une esquisse de Liona tandis que le héros manque singulièrement de charisme. Par contre, la modélisation des véhicules est très soignée tout comme les pièces les composant.
- Jouabilité13/20
Toutes les opérations se pratiquent au stylet et à part quelques petits défauts de conception de l'interface, on prend facilement le coup. Maintenant, les réparations tournent vite en rond malgré la dizaine d'outils (scie, perceuse, pistolet à peinture, tournevis, marteau, poste à souder...) à notre disposition.
- Durée de vie11/20
Chaque réparation est chronométrée et si vous avez droit à un compteur d'erreurs par réparation, il n'est pas très difficile de progresser. Maintenant, aurez-vous le courage d'aller jusqu'au sommet ?
- Bande son8/20
Quelques bruitages réalistes et peu de musique, qui plus est lancinante, n'aidant pas vraiment à s'investir davantage.
- Scénario9/20
Le jeu a le mérite de proposer un scénario qui s'inscrit de façon assez fluide dans le contexte. Maintenant, l'histoire n'est pas suffisamment travaillée ou intéressante pour tenir le joueur en haleine.
Touch Mechanic part d'une bonne idée mais tourne rapidement en rond à cause d'un manque flagrant de variété et de challenges. Dommage car Kando a réalisé un travail d'honnête facture basé sur un concept original. Malheureusement, on en fera vite le tour d'autant que l'aspect didactique n'est pas vraiment au rendez-vous, les réparations s'effectuant sur des modèles américains très loin de nos voitures européennes. Au bout du compte, ce qu'il conviendra de ne surtout pas oublier est qu'il faut toujours repasser une deuxième couche de polish... Une, ça ne suffit pas.