Après un Beer Tycoon calamiteux, Prison Tycoon nous transporte dans l'univers carcéral pour mettre au frais délinquants et criminels. Un jeu de gestion tout aussi catastrophique que son prédécesseur.
On se demande parfois pourquoi certains développeurs s'entêtent ainsi à massacrer un concept en dépit de toutes les critiques qui leur sont adressées. Prison Tycoon reprend en effet à son compte tout ce qui avait contribué à faire de Beer Tycoon un jeu raté, le mauvais goût en plus. Rien que la devise sur la jaquette soulève l'estomac : "enfermez-les tous !". Par ailleurs, on retrouve la même indigence graphique, le même gameplay soporifique et la même interface foireuse. Aucun effort n'a été fait sur la jouabilité, parfaitement ignoble, ni sur l'optimisation du programme, truffé de bugs. Tant et si bien qu'au bout du compte Prison Tycoon a de quoi dégoûter le moins exigeant des néophytes et le plus patient des testeurs.
Deux modes de jeu sont disponibles à partir du menu : le mode Libre et le mode Défi. Dans le premier, le joueur reçoit une importante somme d'argent et doit construire sa prison de A à Z. Les bâtiments, tous plus moches les uns que les autres, peuvent être aménagés comme bon nous semble en achetant meubles et fournitures diverses. Une fois que tout est en place pour accueillir les détenus (dortoirs, réfectoire, infirmerie...), on règle la vitesse du jeu et il ne reste plus qu'à s'ennuyer en regardant notre prison se peupler petit à petit. Croyez-le ou non, il n'y a pratiquement rien à faire dans Prison Tycoon à part déplacer les prisonniers d'une zone à l'autre et décider de leur libération éventuelle. De temps en temps, une bagarre éclate, un prisonnier meurt ou se fait tabasser par un gardien. Rafraîchissant... Et après ? Le personnel est géré automatiquement, de même que les relations avec les municipalités ou les associations. Même les finances échappent à notre contrôle. Il n'est d'ailleurs pas rare que les caisses soient vides au bout de quelques jours seulement, nous condamnant à abandonner la partie. Un véritable soulagement quand on y pense.
Le mode défi n'est guère plus reluisant. Placé à la tête d'un établissement célèbre pour sa dangerosité ou la modernité de ses installations, le joueur doit atteindre des objectifs précis. Il s'agira principalement de rétablir l'ordre, de faire baisser le taux d'évasions ou de réhabiliter un maximum de prisonniers. Là encore le mauvais goût n'est jamais loin puisqu'on nous demande en toute innocence de bien vouloir maintenir le nombre de décès en dessous de 40 ou 65. Depuis quand les détenus meurent-ils par dizaines dans les maisons d'arrêt ? Une prison n'est pas un camp de concentration. Qu'importe, l'ennui s'installe dès les premières minutes et l'interface ne fait rien pour nous faciliter les choses. Les menus flottants nous gênent plus qu'autre chose. La caméra est très pénible à déplacer et elle ne dispose même pas d'un simple zoom. Enfin, cerise sur le gâteau, on tombe sur un bug toutes les cinq minutes. Bref, Prison Tycoon n'est pas un jeu fini et aucune personne saine d'esprit ne se risquerait à y investir le moindre euro.
- Graphismes3/20
Les prisonniers modélisés à la hache sont animés comme des robots. Les bâtiments sont d'une laideur épouvantable et le décor est d'une vacuité sans nom. Par ailleurs, l'affichage des messages en bas de l'écran est totalement à revoir.
- Jouabilité2/20
Peut-on parler de jouabilité quand on est spectateur la plupart du temps ? Il n'y a pratiquement rien à faire dans Prison Tycoon et on s'ennuie dès le premier quart d'heure. De toute façon l'interface, la caméra et les bugs sont tellement crispants qu'on aurait lâché le morceau. quand même.
- Durée de vie6/20
Trois environnements et quinze scénarios, c'est pas si mal. Pour autant, il faudrait vraiment être masochiste pour s'imposer une telle torture.
- Bande son4/20
La musique a le don de taper sur les nerfs très rapidement et les bruitages sont mal mixés.
- Scénario/
Les scénarios sont irréalistes, répétitifs, et d'un goût douteux.
On croyait avoir touché le fond avec Beer Tycoon et voici qu'Anuman nous assène le coup de grâce avec Prison Tycoon. Pourvu qu'aucun autre "jeu de gestion" du même type ne soit en préparation !