En 2005, Mercenaries avait été une véritable surprise. Créé par Pandemic, ce jeu d'action déjanté et ouvert a connu une belle réussite commerciale aux Etats-Unis. Chez nous, malheureusement, il a dû se contenter d'un succès critique, à défaut de rencontrer les faveurs du public. Un rendez-vous manqué en quelque sorte, que le studio est bien décidé à rattraper cette année en nous proposant une suite, qui s'appuie sur les acquis du premier volet tout en les propulsant à la vitesse supérieure. Bienvenue dans l'enfer des favelas.
Dans Mercenaries 2, on prend les mêmes et on recommence. Pas de modification côté casting donc, puisqu'on retrouve les trois acteurs de l'opus précédent : Jen, la tireuse d'élite, Chris, l'ex-soldat d'élite américain, et Mattias, l'ancien gangster. En revanche, on change totalement de décor. Exit la Corée du Nord, bienvenido a Venezuela ! C'est dans ce nouveau contexte que se déroule l'histoire de Mercenaries 2, sur fond de conflit pétrolier. Qu'on se rassure tout de suite, on n'est pas là pour faire de la géopolitique ennuyeuse. Si le jeu ne se passe pas dans un pays imaginaire, il ne prône pas le réalisme pour autant, on n'est pas dans Full Spectrum Warrior. Le fun est toujours bien présent, qu'on en juge plutôt avec le point de départ du scénario. Embauché par un puissant homme dénommé Solano, le mercenaire choisi se voit confier une mission d'extraction d'un général captif. Mais une fois son objectif mené à bien, Solano le trahi et notre héros repart avec une balle dans les fesses ! C'est donc bien légitimement qu'il crie vengeance...
La libération du général est la première mission du jeu, que nous avons pu essayer. Elle commence par nous placer aux commandes d'un hors-bord pour rallier la plage. C'est le premier ajout par rapport à Mercenaries 1 : l'intégration d'environnements aquatiques. Si les décors du premier volet étaient uniquement terrestres, le deuxième offre une place importante à l'élément liquide. Une fois débarqué sur la plage, le premier affrontement ne tarde pas, avec une escarmouche contre quelques ennemis. C'est l'occasion d'admirer l'arsenal en action, avec notamment un lance-grenades particulièrement efficace pour déloger des soldats de derrière un rocher. Mais malgré sa puissance, il ne suffira pas à détruire le portail auquel nous sommes rapidement confrontés. Pour s'en débarrasser, il faut faire appel à un autre type d'armement, autrement plus lourd : la bombe guidée par satellite ! Il suffit d'accéder à l'interface des renforts pour obtenir ce précieux tir. De la même manière, notre personnage pourra demander le largage de caisses de munitions ou même de véhicules à tout moment, grâce à un système de livraison expresse par hélicoptère (offre soumise à conditions, dans la limite des stocks disponibles). Mais rien n'étant gratuit en ce bas monde, il faudra utiliser ces soutiens avec parcimonie.
Il y a donc quantité de véhicules dans Mercenaries 2, plus de 130 annoncés. Outre le bateau déjà mentionné, on trouve en vrac camions, motos, tanks, scooters des mers, hélicoptères, et même quelques engins plus loufoques comme une voiture propulsée par roquettes ou un monster truck. Le fun, toujours le fun avant tout. Ca se ressent d'ailleurs dans le pilotage de ces véhicules, très orienté arcade. Ils peuvent bien subir des dégâts mais ça se ressent assez peu au niveau de la conduite. Dans le même esprit, on trouve un système de régénération automatique de la vie, il suffira donc de se cacher pendant un moment pour éviter de mourir. A moins que l'ennemi ne vous pourchasse jusqu'à votre planque, mais ce n'est pas gagné étant donné leur intelligence au ras des pâquerettes. L'IA devrait toutefois s'adapter au nombre de joueurs présents. En effet, la grosse nouveauté de Mercenaries 2, c'est l'implémentation d'un mode multijoueur coopératif ! A tout moment, un ami peut vous rejoindre dans la mission en cours pour vous filer un coup de main. Une initiative très appréciable de la part de Pandemic, qui devrait accroître l'intérêt de L'Enfer des Favelas. Seul regret : ce mode est limité à deux joueurs, alors qu'il y a trois mercenaires...
Mais Mercenaries 2 a bien d'autres atouts à faire valoir, à commencer par son monde ouvert dans lequel le joueur peut se promener à sa guise en toute liberté une fois le cap des premières missions franchi. Il est relativement vaste, constituant un carré de huit kilomètres de côté. Une rapide multiplication plus tard, c'est donc un terrain de jeu de 64 km² qui s'offre à nous, essentiellement composé de jungle et d'environnements urbains. Le tout est évidemment peuplé de diverses factions opposées : les soldats du gouvernement officiel bien sûr, mais aussi la guérilla, la milice d'une compagnie pétrolière privée, et même des pirates et des chinois ! Vos relations avec chaque camp évoluent en fonction des missions accomplies, le joueur dispose donc d'une grande latitude dans la manière d'aborder les événements. L'équipe de développement a fait quelques repérages photographiques sur place, au Vénézuela, pour modéliser les décors au plus près de la réalité. Le résultat n'est pas vraiment exceptionnel graphiquement, mais Mercenaries 2 parvient tout de même à négocier le virage de la new-gen sans trop de heurts étant donné l'ouverture des paysages dans lesquels on évolue. Plus que le moteur 3D, c'est le moteur physique qui impressionne, vu que tout est destructible, ou presque. C'est vraiment jouissif de pouvoir volatiliser la plupart des éléments du décor ! Par contre, c'est une source de bugs, ça entraîne parfois quelques bizarreries, mais Pandemic a jusqu'à la fin de l'été pour corriger ces menus soucis dans la phase de finition, puisque le contenu à proprement parler est déjà entièrement terminé. Rendez-vous donc début septembre pour voir le résultat final pad en mains.