Vous avez échappé à Viva Piñata sur Xbox ? Tant pis pour vous mais sachez que vous aurez dès la rentrée 2008 l'occasion de vous rattraper. A vous les joies conjuguées du jardinage, de l'élevage et du commerce sur fond de fête mexicaine.
Désolé pour ce très mauvais jeu de mots mais être invité dans les locaux de Rare est une chose rare. Les développeurs du mythique Goldeneye et autres Perfect Dark n'ouvrent pas les portes de leur studio dès qu'on frappe. De plus, il est impossible de voir l'un des membres de l'équipe se mettre en avant par rapport à ses confrères et à servir de porte-parole pour tout le monde. Mais c'est sans doute dans cette excentricité par rapport aux convenances pratiquées partout ailleurs en matière de communication, qu'il faut trouver une des raisons expliquant que leurs jeux puissent être considérés comme en marge de la production générale.
Autre élément de réflexion important : le lieu en lui-même. Les studios Rare sont situés à quelques kilomètres de Birmingham, autant dire en pleine cambrousse. Pour preuve le chauffeur de taxi qui nous y a emmenés a fini par avouer qu'il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où cela se trouvait et l'a prouvé en faisant demi-tour pratiquement devant la grille d'accès au studio. Pour créer heureux, créons cachés ? Ajoutez à cela le fait que le bâtiment principal soit entouré d'un immense parc dont seuls les anglais ont le secret, que de nombreux canards et autres volatiles aient élu domicile près des étangs disséminés dans la verdure et, enfin, qu'on se trouve à un jet de pierre d'un zoo. Si on prend tout cela en compte, on comprend mieux le cheminement intellectuel qui a amené les développeurs de Rare à créer Viva Piñata, un jeu qui met en avant les animaux et une certaine vision de l'écologie. Comme la version sortie sur Xbox 360 il y a pratiquement deux ans, Viva Piñata Pocket Paradise sur DS exigera que vous attiriez un maximum de piñatas dans votre jardin afin de les collectionner et de les revendre. Un but aussi simple passe bien entendu par une pléthore de facteurs à maîtriser. Pour ceux qui l'ignorent, les piñatas sont des représentations d'animaux divers confectionnées en papier très coloré qu'on remplit de bonbons avant de les pendre et de les battre comme plâtre durant les fêtes au Mexique. Dans le monde merveilleux du jeu, ce sont des créatures vivantes qui ont leurs exigences et leurs attentes. C'est au joueur qu'il appartient de faire leur bonheur car un couple de piñatas heureux est un couple de piñatas prêt à se reproduire.
L'écran tactile de la portable de Nintendo est parfaitement dégagé. On peut interagir directement et facilement sur ses piñatas et le jardin qu'on gère. A la base, l'interface se résume à quatre pastilles : une représentant la carte, une autre permettant d'ouvrir l'interface d'achat, une pastille intervertissant les deux écrans de la console et la dernière, certainement celle qu'on utilisera le plus souvent, se déployant pour proposer tous les outils dont on aura besoin. C'est là qu'on trouvera de quoi transformer en temps réel la topographie de son jardin, qu'il s'agisse d'une pelle permettant de retourner la terre, d'un arrosoir, essentiel pour faire pousser de beaux légumes, ou encore de graines à semer pour transformer un terrain vague en magnifique coin de verdure. Le comportement des piñatas nous a semblé parfaitement logique et complètement compréhensible bien que les développeurs aient joué la carte du minimalisme graphique. Une créature qui a vu ses besoins être satisfaits sera rapidement surmontée d'un coeur. Cela signifie qu'elle est d'humeur à batifoler. Il ne reste plus qu'à lui présenter un congénère. Pour cela, il suffit de pointer le premier du stylet et de tirer jusqu'au second. Dès que les deux se rencontrent, le jeu lance une courte animation dans l'écran supérieur de la console pour illustrer leur danse nuptiale. Quelques instants plus tard, vous verrez apparaître au-dessus de votre jardin un personnage volant venu déposer un oeuf près de la tanière des heureux parents. Bravo, vous venez tout juste de vous lancer dans l'élevage de piñatas...
Certaines subtilités viennent étoffer le principe. La plus surprenante est sans conteste la possibilité de faire produire de l'engrais aux piñatas en leur faisant manger certaines plantes. Tout se base sur des associations de couleurs. Fleur bleue égal engrais bleu qu'on ramasse pour faire pousser dans les meilleures conditions possibles d'autres fleurs bleues. Les développeurs ont tout fait pour que le joueur tente ses propres expériences et finisse par découvrir par lui-même comment obtenir certaines races rares de piñatas. A ce niveau, les joueurs qui ont exploré la version Xbox 360 en long, en large et en travers auront un avantage certain car les deux versions ont des races communes. Quand on sait que la création d'une nouvelle race peut tenir à faire manger une fleur précise à un représentant d'une race déjà bien installée, on sent bien que des connaissances préalables ne seront pas du luxe.
Le principe du jeu fait intervenir différents personnages comme un "vétérinaire", une vendeuse de différents objets usuels voire indispensables et un spécialiste qui construira à la demande les logis de vos piñatas. Comme il se doit, leurs interventions seront payantes ce qui donne à l'ensemble un petit côté "jeu de gestion" qui l'éloigne de l'apparence de "god game" qui est le sien au début de la partie. Il est à signaler que, contrairement à la version Xbox qui se contentait de proposer un challenge permanent mais peu défini, Viva Piñata Pocket Paradise sera divisé en plusieurs épisodes dont les objectifs seront très concrets. Ces petites parties courtes, en comparaison au côté "grand tout cosmique" du jeu principal, sont parfaitement adaptées à l'esprit léger de la console portable, tout comme le fait qu'on puisse tout simplement fermer les deux volets de la DS pour mettre le jeu en pause. Dès qu'on voudra reprendre sa partie, il suffira de rouvrir la console pour replonger immédiatement dans le monde chatoyant et si prenant des piñatas. Ajoutez à tout cela l'indispensable partie multijoueur qui autorisera les échanges de piñatas ou d'objets nécessaires à la bonne tenue d'un jardin. C'est clair, Viva Piñata Pocket Paradise dispose d'arguments de poids qui devraient lui permettre de conquérir toutes les poches dès sa sortie, en septembre 2008.