Et si, à côté de Resident Evil 5 et de Street Fighter IV, la vraie star du Captivate de Capcom, c'était Dark Void ? En tout cas, ce titre aura su nous séduire par beaucoup de ses aspects. Mais attention, comme nous allons vous le montrer, c'est un premier avis purement subjectif dans lequel interviennent le goût pour une certaine sous-culture américaine et les souvenirs personnels.
L'un des meilleurs moyens de situer Dark Void pourrait tenir à rappeler qu'une bonne partie de son équipe de développement avait au préalable signé Crimson Skies. Par son univers très proche des films d'aventure des années 30, ce jeu de pilotage d'avions édité par Microsoft en 2000 avait su séduire une certaine frange des joueurs qui en parlent encore aujourd'hui avec beaucoup d'enthousiasme. C'est un peu le même contexte empreint de culture de romans de gare qu'on retrouvera dans Dark Void. Meilleure preuve de cette inspiration : le scénario qui devrait en amuser certains et agacer les autres par sa simplicité. On suivra les exploits de Will, un pilote d'avion cargo dont l'appareil s'écrase dans le Triangle des Bermudes. Il y en a quand même qui cherchent les ennuis... Rapidement, Will se retrouvera malgré lui dans une dimension parallèle appelée The Void (Ndr : Le Vide, Le Néant...). Mais il n'est pas seul à se retrouver pris au piège dans cet endroit coincé entre les réalités. Et, bien malgré lui, il prendra la tête d'un groupe de combattants prêts à tout pour empêcher les Watchers de mettre leurs plans à exécution. En effet, ceux-ci ont décidé de quitter The Void et d'aller coloniser la Terre. Et, foi de Will, pas question que ces aliens à foie jaune posent le pied sur notre planète !
Dans ses grandes lignes, Dark Void est un jeu d'action en 3D traîté à la troisième personne. Sur cette base, les développeurs ont greffé un principe qui fait la part belle au pilotage, nouveau point commun avec Crimson Skies. Mais attention, pas question ici de poser son séant dans le cockpit d'un avion. C'est le héros lui-même qu'on pilote. Il faut dire qu'au fur et à mesure des niveaux, Will parviendra à mettre la main sur tout un attirail qui le transformera petit à petit en oiseau. Il trouvera tout d'abord un dispositif lui permettant de léviter doucement, puis une amélioration ajoutant au système deux belles tuyères à réaction capables de le propulser comme un missile. Et cette panoplie ne serait pas complète sans un casque digne de ce nom. Utilisant lui aussi la technologie des extraterrestres que combat Will, ce couvre-chef lui permettra de voir dans les mêmes spectres lumineux que ses ennemis et de disposer d'outillages essentiels comme un radar.
Au fur et à mesure que le matériel du héros s'étoffera, ses capacités suivront logiquement le même chemin. C'est pour cela que les développeurs nous promettent un jeu qui restera dans un premier temps très directif et au ras des pâquerettes avant de laisser davantage de liberté au joueur et surtout celle de pouvoir s'envoler dans n'importe quelle direction. Les créateurs ont poussé le raissonnement jusqu'au bout en concevant des niveaux se déroulant le long de parois verticales. Comme elles sont parsemées de petites plates-formes, le héros s'agrippe d'une main sous chacune d'elles. De l'autre main, il manie son arme et élimine les aliens qui ont le malheur de montrer le bout de leur museau. Le plus étrange, c'est que le cerveau du spectateur, en l'occurrence le joueur, finit par analyser ces parois verticales comme le plancher d'un couloir horizontal. On est donc assez désarçonné dès qu'on voit passer à côté de soi le corps d'un ennemi abattu qui, en fait, va s'écraser au sol.
Bien entendu, les combats pousseront le joueur à se servir le plus possible des capacités de vol de Will. Ainsi, on pourra au choix allumer de l'alien depuis les cieux ou se réfugier bien à couvert derrière un muret et continuer l'affrontement à pied. A d'autres moments, le fait de volet s'avérera absolument primordial. Durant la présentation, nous avons pu assister à l'attaque d'un groupe de soucoupes volantes. Propulsé par ses jets, Will réussit à en atteindre une sur laquelle il s'est posé. Tout en évitant les rafales du canon central qui se replaçait en fonction de ses mouvements autour du cockpit, Will a entrepris d'arracher un panneau cachant le générateur protégeant ledit cockpit. Dès que le héros eut la pièce en main, le développeur a commencé à tapoter la touche B de la manette Xbox 360, en suivant les instructions passant à l'écran. Au bout de quelques secondes d'efforts, le capot a fini pas céder et l'alien pilotant l'engin s'est retrouvé à la merci du héros qui a eu tôt fait de le balancer par dessus bord sans autre forme de procès. Une fois aux commandes de la soucoupe, Will n'a eu aucun mal à se défaire du reste de l'escadrille, d'autant plus que l'engin en question est doué d'une agilité redoutable lui permettant de faire des demi-tours sur place.
De l'action à foison, la possibilité d'aborder un seul problème de plusieurs manières différentes, des séquences QTE qui vous forceront à rester en permanence sur vos gardes pour appuyer en temps et en heure sur les bonnes touches sous peine de finir des centaines de mètres plus bas, le tout baignant dans une ambiance éminemment sympathique... Que demande le peuple ? Un beau jeu, peut-être ? Eh bien rassurez-vous, Dark Void est vraiment beau. Difficile d'en rendre vraiment compte avec des mots, car l'exercice est ardu mais sachez que la gestion des rayons de soleil à travers les nuages durant la séquence où Will s'empare de la soucoupe était tout simplement bluffante. On a hâte d'en voir plus mais, quand on sait que ce jeu n'est pas prévu pour sortir avant un an sur les machines qui l'attendent (PS3, Xbox360 et PC) on sent bien qu'il va falloir prendre son mal en patience.