On ne peut pas dire que le parcours de Too Human fut de tout repos. Enchaînant les retards, tiré en arrière par quelques histoires de procès relatives à l'Unreal Engine 3 le jeu semble enfin sortir la tête de l'eau. L'occasion pour nous de le tripoter doucement et d'apprendre que le mode coopératif, qu'on imaginait jusque-là capable d'accueillir jusqu'à 4 joueurs, ne permettrait finalement qu'à un duo de héros de casser du robot. Pour justifier ce choix, Denis Dyack, grand manitou de Silicon Knights, déclare que de copieuses sessions de tests ont permis de constater que le jeu devenait clairement trop chaotique lorsque 4 joueurs évoluaient ensemble dans la même partie. On veut bien le croire tant le titre peut s'avérer bourrin, nous laissant traverser des zones infestées d'ennemis mécaniques pas toujours très bien huilés.

C'est donc à deux, Baldur et un des ses collègues, envoyés des dieux, qu'il s'agira de sauver l'humanité des infâmes légions de Hel. Enfin presque, car s'il sera tout à fait possible d'être secondé par un pote via le Xbox Live dès le début de l'aventure, Dyack recommande tout de même de parcourir le jeu une première fois en solo. Pourquoi ? Tout simplement parce que le titre n'affichera plus alors la moindre cinématique, ce qui, vous en conviendrez, s'avère tout de même assez problématique pour suivre l'histoire. Et puis, Too Human se concentrant avant tout sur le devenir de Baldur, il eut été difficile de maintenir une certaine cohérence scénaristique avec un deuxième héros surgi de nulle part. Mouais, ok, on va dire ça. On notera au passage que si vous choisissez la voie du solo, il vous faudra compter une quinzaine d'heures avant de terminer le jeu, 15 heures qui pourront se muer en une cinquantaine si vous êtes du genre à chercher la performance et à booster votre héros au maximum de ses capacités.

Mais revenons à nos moutons mécaniques. Too Human donc, sous ses airs de méchant beat'em all s'acoquine avec de nombreux éléments de RPG, des éléments qui prennent d'ailleurs beaucoup d'importance en coopération. Ainsi, en début de partie, il vous faudra tout d'abord choisir la classe de votre personnage. Commençons les présentations avec le Champion, très équilibré, capable de combattre dans les airs et de faire usage d'armes à feu. Le deuxième larron se trouve être le Commando, spécialiste des trucs qui font boum. Viennent ensuite le Bio Engineer, soigneur de son état, et le Defender, personnage rendu plus résistant car emportant avec un lui un gros bouclier lourd. Dernier bout de viande dans cette belle brochette de winners : le Berserker, seul personnage en mesure de manier deux armes en même temps. Au-delà d'un gameplay modifié en fonction de votre guerrier, votre classe aura bien évidemment toute son importance lorsqu'il s'agira d'échanger des objets avec votre partenaire. En effet, beaucoup des objets récupérés en route ne pourront être utilisés que par un type de héros précis. Dans Too Human, les joueurs devront donc passer beaucoup de temps à triturer leur inventaire et à s'octroyer de nouvelles capacités via une arborescence qui s'étendra à grands coups de points d'EXP.

Cela dit, ce système est bien joli, mais ne sert pas à grand-chose si le jeu n'est pas agréable à jouer. Et si nous n'avons guère eu le temps de nous attarder sur la borne de démonstration, nous aurons néanmoins pu constater que le titre fonctionnait très correctement. Impossible néanmoins de se débarrasser de l'impression que le raffinement dans l'aspect gestion du personnages décrit très brièvement ci-dessus ne transparaît plus le moins du monde dès lors qu'on se retrouve sur le terrain. Le jeu est bourrin, intense à défaut d'être joli, et fonctionne sur un système de contrôles relativement déroutant et malheureusement assez imprécis. Lorsque pratiqué à deux, Too Human génère des ennemis supplémentaires, des ennemis qui profiteront d'ailleurs d'un niveau supérieur à celui du plus puissant des deux joueurs, histoire de les forcer à se serrer les coudes. Hélas, la seule véritable action coopérative que nous avons eu le loisir d'observer est la suivante : un des deux joueurs expédie un ennemi dans les airs d'un coup magistral (que n'aurait sans doute pas renié Chuck Norris), tandis que l'autre profite de l'occasion pour asmater copieusement la victime. Bref, il est encore trop tôt pour se faire une avis définitif sur ce que nous offrira Too Human et nous attendrons donc de voir la bête débarquer sur nos machines en août prochain. Il faudra alors triturer bien plus sérieusement un titre dont les qualités ne pourront manifestement se détacher qu'après de nombreuses heures de jeu.