Deux ans après son rachat par la Walt Disney Compagny, le studio Black Rock de Brighton anciennement connu sous le nom de Climax Racing, se prépare à lancer Pure, une nouvelle franchise de jeux de courses off-road résolument orientés arcade. Une virée au grand air que suivront de près les amateurs de nature sauvage et les fans de sport extrême.
C'est par une matinée pluvieuse typiquement britannique que les développeurs de Pure nous ont reçus dans leurs confortables locaux situés à deux pas de la mer. Spécialisée dans les courses off-road depuis plus de huit ans, cette joyeuse bande de passionnés a notamment travaillé sur MotoGP et ATV Offroad Fury. Autant dire qu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai avec Pure. Cependant, Jason Avent, le directeur du projet, nous a expliqué que "lasse de concevoir des simulations, l'équipe a voulu créer un jeu entièrement différent". Pour une fois, les game designers souhaitaient donner la priorité au fun et aux sensations fortes. Après réflexion, leur choix s'est finalement porté sur un jeu de course arcade consacré aux acrobaties aériennes (arcade tricks racing game). Jason Avent précise que le véhicule retenu a été le quad parce qu'il offre des sensations de conduite proche des voitures tout en autorisant des figures et des sauts très spectaculaires.
Les courses se déroulent dans sept environnements naturels de toute beauté allant des alpages italiens aux canyons du Nouveau Mexique en passant par les forêts du Wyoming. Inspirés par des paysages réels, les décors somptueux bénéficient d'une profondeur de champ remarquable et d'une esthétique bluffante. Le souci du détail est tel que l'on pourrait compter les fleurs sur le bas-côté de la piste ou les épines sur les branches des sapins. En revanche, contrairement à ce que l'on nous avait annoncé, les 16 participants de chaque course rivaliseront d'audace sur des tracés pré-définis et non sur des circuits ouverts. Il sera toutefois possible d'emprunter des passages alternatifs pour éviter une étendue de boue ou pour pouvoir accéder à des bosses plus efficaces. Certains raccourcis sont cachés tandis que d'autres nécessitent d'atteindre des hauteurs parfaitement hallucinantes. Il faut dire que les parcours ne sont pas avares en tremplins de toutes sortes si bien qu'une bonne partie des courses se déroule en fin de compte dans les airs. Et les sauts démesurés que l'on a pu voir donnent tout bonnement le vertige tant leur rendu a été soigné. Immense vide en contre-bas, zooms sur le quad, bruit du vent dans les oreilles, le travail de Black Rock illustre parfaitement l'intention de Jason Evant "de parvenir à restituer la peur que l'on ressent en sautant d'une falaise".
Tout le temps passé en vol plané sera judicieusement mis à profit pour effectuer les 80 acrobaties plus ou moins fantaisistes incluses dans le soft. Si on ne doute pas qu'un bon pilote de quad puisse effectivement lâcher son guidon durant quelques secondes voire s'accroupir sur sa machine, on a beaucoup plus de mal à imaginer qu'il puisse, comme dans Pure, se suspendre à son véhicule en plein saut. En fait, les phases de tricks ne se prennent guère au sérieux et se veulent avant tout récréatives à l'instar de ce que l'on peut trouver dans Tony Hawk par exemple. Jason Avent avoue en riant que s'il avait dû tester lui-même la plupart des figures de Pure dans la vraie vie, il ne serait plus de ce monde pour nous en parler. Tous les tricks que l'on effectue ou que l'on enchaîne ont le double avantage de rapporter des points et de remplir une jauge divisée en trois parties. A tout moment, le joueur doit garder un oeil sur cette dernière et faire des choix stratégiques déterminants. Car il peut tout aussi bien utiliser la puissance accumulée pour déclencher des accélérations foudroyantes que la conserver jusqu'à ce qu'elle atteigne le palier requis pour déverrouiller de nouvelles figures encore plus spectaculaires. Si l'on se montre suffisamment patient pour remplir intégralement la jauge de trick, on finit même par avoir accès aux spéciaux absolument phénoménaux propres à chacun des six personnages sélectionables. Reste qu'il faudra bien calculer son coup avant de les sortir. La moindre erreur d'appréciation pendant un saut ambitieux et c'est le gadin assuré. Il fallait voir les grimaces angoissées des journalistes présents dans la salle lorsque le sol se rapprochait dangereusement sur l'écran et les "ouch!" douloureux qui leur échappaient lors des pelles monstrueuses que n'a pas manqué de se prendre le démonstrateur.
Le quad, cependant, ne se déforme pas lors des crashes ou des chocs avec les adversaires et il repart sur les chapeaux de roues en moins de temps qu'il ne faut pour dire "ouf". Là encore, le parti pris arcade saute au yeux et si la conduite a l'air plutôt réaliste, les accidents ne sont jamais bien graves malgré leur réalisation saisissante. Tant mieux d'ailleurs puisque le rythme reste ainsi haletant quelle que soit notre maladresse. De plus, on aura pas à subir la vision insoutenable de son véhicule réduit en miette après un crash. Une chance car le garage de Pure permet de construire son quad de A à Z et de le customiser à l'envie. Divers moteurs seront disponibles et des pièces plus performantes se débloqueront au fur et à mesure de la progression du joueur dans le Pure World Tour, le mode de jeu principal. Ce dernier devrait se présenter sous la forme d'une compétition off-road illégale divisée en une cinquantaine d'épreuves parmi lesquelles des courses de vitesse, des concours de style ou des sprints. Les stages seront linéaires mais il ne sera pas nécessaire de terminer chacun d'eux à 100% pour atteindre les suivants. Tout ceci donne l'eau à la bouche mais le plus impressionnant pourrait bien être le mode online, jouable à 16 simultanément. D'après Jonathan Gibson, le design manager, tous les circuits du jeu seront accessibles online et le gameplay sera identique au mode solo.
Beau, pêchu, accessible et accrocheur, Pure est en outre illustré par une bande sonore électrique extrêmement dynamique et des animations des pilotes vraiment convaincantes. Mis à part des environnements plus fermés que prévu, notre seul regret à l'heure actuelle est l'impossibilité de jouer à la première personne. Si l'on en juge par la hauteur des sauts que l'on peut effectuer, une vue subjective aurait offert des perspectives visuelles proprement démentes. Jason Avent, pour sa part, justifie le choix de la vue à la troisième personne en expliquant qu'il souhaitait avant tout mettre en valeur les figures et le style. Quoi qu'il en soit, nous avons été conquis par Pure et nous attendons désormais avec impatience de pouvoir retourner à Brighton pour vous confier nos premières impressions manette en main.