Tout a une fin mes bons amis et comme un chant du cygne, Guns Of The Patriots s'apprête à fermer le grand livre de la saga Metal Gear Solid en divulguant tous les secrets enfouis depuis des siècles dans les limbes de la politique mondiale. Ainsi si Snake Eater revenait sur les origines de Big Boss, Ocelot, des Metal Gear, le quatrième segment se veut son parfait contraire en se focalisant sur le devenir de la plupart des personnages marquants de la saga. Dans ce cas, est-il encore permis pour toi, fan de la première heure, de douter de l'utilité d'un tel opus ?
Tout d'abord, remettons, voulez-vous, les choses dans leur contexte. Hideo Kojima ayant voulu conserver le contrôle sur son bébé jusqu'à sa sortie mondiale, nous avons été conviés la semaine dernière dans un hôtel parisien pour profiter durant trois jours d'une version finale du jeu en vue de cet aperçu et du test à venir. Cette pratique, peu courante, nous aura néanmoins permis de passer une trentaine d'heures sur Guns Of The Patriots, dans des conditions idéales, et accessoirement de le terminer. Alléluia mes frères, oui enfin pas trop finalement vu que dans un souci de préservation scénaristique, nous avons néanmoins été tenus de respecter certaines contraintes pour les deux textes mentionnés plus avant. De fait, nous nous contenterons dans cet aperçu de survoler plusieurs éléments de gameplay ainsi que le déroulement du premier acte se déroulant au Moyen-Orient. Bien évidemment, si ces restrictions riment plus que jamais avec "frustration", ceci a au moins l'avantage de te préserver, toi lecteur, qui a envie de toucher à Metal Gear Solid 4 mais qui ne pourra le faire avant le 12 juin prochain. Je sais Calimero, la vie est terriblement injuste mais que veux-tu, il faut faire avec.
Ainsi donc, comme vous avez pu le voir dans les nombreux trailers présentés par Konami, Solid Snake débute sa mission au Moyen-Orient, en plein milieu d'une guerre nouvelle génération où la nanotechnologie est devenue un moyen d'avoir la mainmise sur l'ensemble des soldats participant au conflit. D'ailleurs, cet élément scénaristique, au centre de l'intrigue de Guns Of The Patriots, constitue finalement, selon Kojima, un bon moyen pour les novices ès MGS de se lancer dans ce quatrième épisode dont le pitch est finalement assez simple puisque décrivant la lutte entre deux hommes (Snake et Liquid) désirant s'accaparer une technologie avancée. En l'état, on émettra quand même un doute sur le bien-fondé de cette réflexion puisqu'il est inutile de se voiler la face : Metal Gear Solid 4 : Guns Of The Patriots est avant toute chose le dernier épisode de la saga Solid, le chapitre final nous révélant absolument tout sur le passé de ses personnages, la machination des Patriotes et à fortiori un gros objet de jouissance pour les fanboys que nous sommes. Maintenant, est-ce le meilleur épisode de la série et au final, la déception ne cotoie elle pas la satisfaction, légitime, de diriger à nouveau le héros légendaire, celui-là même que nous suivons depuis plusieurs années et qui apparaît finalement comme un compagnon d'armes plus que comme un simple héros de pixels ? Eh bien pour le savoir mes amis, vous devrez encore attendre quelques semaines mais avant cela, pourquoi ne pas s'entretenir du gameplay de ce nouvel opus ?
Comme vous le savez peut-être, la jouabilité de MGS 4, si elle s'inspire forcément de celle de ses ancêtres, ne se repose pas uniquement sur ses acquis en profitant de très nombreuses nouveautés, certaines anecdotiques (l'utilisation d'un baril pour se cacher en plus du carton), d'autres étant indispensables (l'OctoCamo). En parlant de ce fameux OctoCamo, qui n'est dans un sens que l'évolution logique et futuriste des techniques de camouflage de Metal Gear Solid 3, son utilisation reste simple comme bonjour et diaboliquement géniale. En somme, pour en profiter, vous devrez simplement vous plaquer contre un élément (sol, mur, objet) pour que votre combinaison prenne automatiquement la couleur de la surface contre laquelle vous êtes plaqué. Ensuite, il conviendra de ne plus bouger pour que les gardes ne se rendent compte de rien. Néanmoins, notez qu'en fonction du niveau de difficulté, les réactions des soldats ennemis seront plus ou moins convaincantes. Par exemple, en Facile, vous serez quasiment invisible en toutes circonstances alors qu'en Extrême, les ennemis vous verront de loin, à moins d'avoir un pourcentage de camouflage élevé et d'avancer en rampant. En sus, sachez que vous pourrez aussi utiliser plusieurs tenues pré-enregistrées en passant par le menu d'inventaire. Ceci dit, ça ne sert pas à grand-chose même si en fonction des environnements on peut les mettre à contribution. Pourtant, l'OctoCamo en mode auto reste bien évidemment la solution à préconiser. Il faut aussi savoir qu'il est permis d'endosser une panoplie de milicien en Moyen-Orient, ceci évitant parfois de vous faire tirer dessus.
Cependant, l'IA m'a semblé, une fois encore, très fluctuante, située entre le Moyen et le Mauvais avec des situations parfois agaçantes. Ainsi, il m'est arrivé, en mode Difficile, d'échapper à une alerte et de me planquer dans une pièce vide dans un carton. Là-dessus, les gardes arrivent, passent à côté de moi et d'Alerte, je passe en Evasion puis Prudence. Parfait, sauf qu'en repartant, un garde se demande ce que c'est que ce carton ? Ben écoute, mec, c'est celui devant lequel tu es passé en arrivant. Malheureusement, ça ne l'aura pas empêché de le soulever, ce qui aura inévitablement entraîné une nouvelle alerte. Bref, entre des réactions de ce genre ou des gardes tardant à tirer alors qu'on est face à eux, on est un peu décontenancé en se rendant compte que l'IA n'a pas évolué depuis les épisodes PS2. Dommage. Quoi qu'il en soit, l'aventure reste tripante surtout lorsqu'on y joue au minimum en normal. L'aspect infiltration prend tout son sens et on essaie d'optimiser chaque objet et arme mis à notre disposition. En parlant de ça, votre barda sera une fois de plus conséquent en ce sens que la liste d'items et de flingues ne semble plus en finir. A ce sujet, il faut savoir que vous pourrez désormais acheter ou customiser des armes grâce à Drebin, personnage énigmatique, flanqué d'un macaque en couche culotte, et magicien à ses heures perdues.
Pour user de ses services, vous devrez au préalable récupérer des Drebin Points en ramassant les armes des ennemis éliminés. L'astuce est qu'une fois une arme ramassée en double, elle sera automatiquement vendue à Drebin, ceci augmentant votre total de points. D'ailleurs, pour ne rien manquer, il faudra penser à utiliser le Solid Eye, sorte de monocle vous servant de radar, de jumelles et bénéficiant aussi d'une vision nocturne. De fait, avec cet instrument, vous repérerez instantanément dans le décor chaque objet qui sera alors surmonté d'une petite indication vous permettant de savoir précisément où il se trouve. Ainsi, une fois en votre possession quantité de DP, il vous suffira d'ouvrir le menu d'inventaire et de cliquer sur le magasin de Drebin pour y accéder. Peu réaliste mais très efficace d'autant qu'en plein gunfight, si on vient à manquer de munitions, on peut se rendre chez le bonhomme pour faire le plein de balles, clipser un lance-grenades sur sa mitraillette et ainsi de suite. Au rayon des objets high-tech, citons le petit robot MK. II, dirigé par le biais d'un Sixaxis (sigh), pouvant se rendre invisible et assommer les gardes grâce à son lasso électrique. De plus, ce fils spirituel d'Otacon sera aussi mis en avant lors des briefings interactifs de mission. En effet, alors que vous pourrez changer d'angle de caméra pour avoir un point de vue différent de la scène ou simplement zieuter ce qui se déroule dans la salle d'à côté, il sera aussi possible de diriger le MK. II, pour le fun, ou pour dégotter des objets bonus.
Pour rester dans le gameplay, outre les possibilités et mouvements habituels, on retrouve quelques actions inédites comme celle de se cacher dans des bennes à ordures, en plus des casiers. Dans ce cas, si vous y restez trop longtemps, une odeur pestilentielle vous recouvrira et en fonction du vent (dont on peut voir le sens sur le radar du Solid Eye), vous pourrez vous faire repérer par l'ennemi. Enfin, vous noterez sous la barre de vie, deux jauges en rapport à notre psychisme et niveau de stress. En fait, ces deux aspects influeront sur la récupération de santé de Snake et sa stabilité lorsqu'on passe en vue subjective pour ajuster son tir. Pour réguler tout ceci, vous pourrez bien sûr utiliser des objets ou appeler un personnage par CODEC pour une petite analyse histoire de déstresser un maximum en pleine action. Voilà pour le moment ce que nous pouvons vous dire sur Guns Of Patriots qui sans bénéficier d'esbroufe technique, parvient à retenir l'attention grâce à son cocktail de cinématiques (plus présentes que dans Snake Eater) et de phases de jeu immersives. On retiendra aussi de cet aperçu que sans être aussi monumental que Metal Gear Solid 3, Guns Of The Patriots dispose de gros arguments et témoigne d'une vraie passion, d'un véritable amour de Kojima pour ses personnages. Du coup, celà se ressent tout au long du jeu et forcément, le joueur aura parfois bien du mal à retenir, lui aussi son émotion. En attendant le débriefing final, vous pouvez déjà méditer là-dessus et commencer à faire vos pronostics.