A l'heure où Niko Bellic met le feu à Liberty City, un super-héros, un vrai, s'invite simultanément au cinéma et sur nos consoles pour défendre la veuve et l'orphelin. Les amateurs de shoot'em up et les fans de Marvel apprécieront peut-être, pas les autres...
Inventeur de génie à la tête d'une gigantesque compagnie d'armement, Tony Stark, le play-boy milliardaire, est kidnappé durant une visite à l'étranger. Lors de sa captivité aux côtés du professeur Yinsen, il fabrique en secret une armure révolutionnaire qu'il utilise pour s'échapper. Tony réalise alors la formidable puissance que cet équipement lui octroie et décide de l'utiliser pour combattre le mal. Un scénario plutôt classique pour un personnage tout droit sorti de l'imagination fertile de Stan Lee (Spiderman, Daredevil, Les Quatre Fantastiques et autres sauveurs de l'univers). L'occasion pour Hollywood de pondre un film bourré d'effets spéciaux et une aubaine pour Sega qui se charge des adaptations vidéoludiques.
Si cette version DS s'inspire bien entendu du long métrage sorti en France le 29 avril 2008, elle prend surtout la forme d'un shoot'em up bien bourrin. Que ce soit sur terre ou dans les airs, Iron Man tire sur tout ce qui bouge sans faire dans la dentelle. Après un court briefing illustré par des images fixes et des dialogues en anglais, le joueur est propulsé dans des niveaux en 3D grouillant de méchants armés jusqu'aux dents. Le but du jeu consiste alors à remplir les objectifs de missions tout en veillant à ne pas se faire trouer le couvercle par les projectiles ennemis. Premier souci, ces missions sont extrêmement convenues et répétitives. Elles consistent généralement à détruire des bâtiments ou des armes ennemies. Second problème, le sprite du héros est tout petit et il évolue dans des environnements plutôt moches. Enfin, les contrôles sont loin d'être ergonomiques. On tient la console avec la main gauche pour diriger Iron Man simultanément avec la croix et le bouton L. De la main droite, on utilise le stylet pour indiquer la direction des tirs, activer des super-armes, et tenter maladroitement de lancer le brouillage électromagnétique assigné aux boutons. Bonjour les crampes !
Pourtant le système de jeu n'est pas mauvais en lui-même. L'arsenal dont on dispose est bien équilibré et chaque arme possède des caractéristiques bien précises. Ainsi, l'Unirayon permet de balayer une vaste zone tandis que les missiles se chargent de poursuivre leur cible automatiquement. Le brouillage électromagnétique paralyse les adversaires mais doit se recharger, etc. Après une mission réussie, il est possible d'allouer des points de recherche à son équipement pour améliorer spécifiquement certaines de ses caractéristiques offensives ou défensives. Les théâtres d'opération sont assez vastes et, si les ennemis manquent souvent de variété, leur disposition reste cohérente. Parfois, des boucliers ou des missiles peuvent être récupérés sur la carte mais question power-up, il n'y a rien à se mettre sous la dent. Les bosses se présentent sous la forme de machines de guerre imposantes défendues par quantité de tourelles et autres batteries antiaériennes. Comme dans tout shooter qui se respecte, les tirs pleuvent donc de tous les côtés et on aura soin de déclencher souvent la postcombustion pour les éviter. Mais la stratégie reste très basique et en mode normal il est tout à fait possible de foncer dans le tas quitte à perdre deux des trois vies dont dispose notre boîte de conserve volante.
Bizarrement, les développeurs ont jugé bon d'inclure de temps à autre des phases à pied mollassonnes qui ne présentent guère d'intérêt. Heureusement, elles sont assez courtes. Par ailleurs, un mode survie se débloque une fois le scénario principal terminé (comptez 3 ou 4 heures maximum). Après avoir sélectionné une des quatre arènes disponibles, le joueur doit affronter des vagues successives d'ennemis sans faillir. On aurait préféré un mode multijoueur mais c'est un titre à licence, il ne faut pas trop en demander. D'ailleurs, il ne faudra pas se montrer trop exigeant pour se satisfaire de cet Iron Man DS finalement bien fade.
- Graphismes10/20
Les shoot'em up en 3D sont rares sur DS. Cela dit, la modélisation ne casse pas trois pattes à un canard et certaines textures sont vraiment vilaines. De plus, le sprite d'Iron Man est trop petit à l'écran.
- Jouabilité9/20
Diriger le héros à la croix tout en maintenant L d'une seule main s'avère rapidement crispant. Et si le système de visée est efficace, on a souvent tendance à s'emmêler les pinceaux avec le stylet.
- Durée de vie9/20
Comme tout shoot'em up, Iron Man se plie en quelques heures. Il existe bien un mode survie bonus et des niveaux de difficulté alternatifs mais l'ensemble reste un peu trop léger.
- Bande son15/20
Incontestablement le point fort du jeu. Les voix des acteurs originaux sont remarquables et les musiques donnent un souffle épique à l'aventure.
- Scénario11/20
L'histoire suit globalement le déroulement du film mais les interludes et les briefings sont un peu cheap.
Ni bon, ni franchement mauvais, Iron Man sur DS remplit sa mission paresseusement et laisse les joueurs sur leur faim. A réserver aux inconditionnels du shoot.