En confiant le développement de son God Of War PSP à Ready at dawn, Sony pouvait vaquer sereinement à ses activités. En effet, difficile de ne pas faire aveuglément confiance à ce studio talentueux qui nous a gratifiés d'un excellent Daxter sur la portable de Sony. Mais comme vous savez qu'il faut toujours se méfier de l'eau qui dort, allons puiser à la source pour voir ce que nous réserve ce nouveau segment disponible dès le mois prochain.
Alors que God Of War redéfinit les bases du beat'em all, God Of War II fit évoluer à son tour le matériau de base en transcendant ludiquement le terme "jouissance". Si l'effet de surprise était passé, le jeu n'en resta pas moins un joyau du genre dont la pureté nous éblouira pendant, encore, de nombreuses années. Le postulat de Chains Of Olympus est donc le même dans le sens où les développeurs de Ready at dawn ont repris les préceptes de leur aînés en offrant au joueur un nouvel épisode dans la veine des précédents. De fait, au-delà de l'étonnement que peut susciter la maîtrise technique, avouons tout de même qu'on parcourt ce nouveau God Of War avec un peu moins d'entrain que lors des deux premières aventures de Kratos. Pour autant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. God Of War : Chains Of Olympus est une claque visuelle et si l'aventure a des airs de déjà-vu, inutile de nier qu'on se tortille sur son siège en démembrant monstres et autres soldats destinés à mourir sous nos coups de hachoir.
Scénaristiquement, nous nageons une fois de plus en pleine réécriture de l'histoire mythologique grecque. Cette fois, c'est Morphée qui entend bien étendre les ténèbres sur Terre et vous, fieffé commanditaire d'Ares, allez devoir remettre de l'ordre dans tout ça et accessoirement replacer l'astre solaire haut dans le ciel. Si nous reviendrons sur cet aspect lors de notre test, précisons tout de même que pour le peu que nous en avons vu, nous pouvons être satisfaits de retrouver le casting vocal des deux épisodes antérieurs. Les personnages récurrents (Athéna en tête) sont à nouveau de la partie et, globalement, la mise en scène fait écho à celle de ses modèles. Pas de quoi fouetter un esclave donc mais la formule fonctionne toujours autant, ceci valant également pour la construction du jeu. A ce sujet, si nous avions déjà été bluffés par l'absence de temps de chargements (à une ou deux exceptions près) sur PS2, il y aura de quoi l'être sur Playstation portable vu qu'on a également droit à une aventure s'affranchissant le plus souvent de loadings. Chapeau bas à Ready at dawn d'autant que le titre affiche de superbes décors, certes plus dépouillés ou moins "texturés" que sur PS2, mais néanmoins très impressionnants.
Par contre si les environnements sont eux aussi calqués sur ceux des précédents GoWs, on retiendra une petite évolution dans le bestiaire. Certes, il s'agit ici aussi d'affronter des soldats (perses cette fois), des chimères, des cyclopes mais en marge de visages bien connus, on découvre avec plaisir quelques petits nouveaux tout aussi agressifs comme un hybride entre le djinn et le gladiateur, les chatons personnels de Morphée, sans parler de boss hargneux et plutôt coriaces. Cependant, il ne nous a été permis d'en affronter uniquement un, à savoir le Basilic, qu'on rencontrera par deux fois, à l'image du Colosse de Rhodes dans Divine Retribution. Pour en venir à bout, pas de surprise une fois de plus. On frappe, on enchaîne les combos, les finish moves puis lorsqu'on nous le propose, on y va de sa petite action contextuelle afin de déchaîner toute la rage de notre héros. Je me permets cependant d'émettre une petite critique puisque le stick de la PSP étant ce qu'il est, il est parfois assez galère d'effectuer des arcs de cercle lorsqu'on nous le demande. Toutefois, avec un minimum d'entraînement, la manipulation devient plus aisée même si on ne doute pas que la probable adaptation PS2 serait beaucoup plus souple de ce point de vue-là.
En conclusion, Chains Of Olympus ne devrait pas faire honte à la série puisque qualitativement et compte tenu des limitations de la console, les mirettes (et les pouces) explosent. Peu ou pas de ralentissements en vue, des caméras bien placées et hormis quelques ennemis ne réagissant pas du tout (le plus souvent des adversaires attaquant à distance et tombant dans une sorte de léthargie lorsqu'on est à une certaine distance d'eux) ou s'arrêtant net face à une barrière invisible qu'ils ne sont pas censés franchir, c'est un sans-faute. J'éviterai ici de parler des nouveautés distillées par ce segment car à part une nouvelle invocation (Efreet en l'occurrence), la preview ne m'aura pas permis d'en voir suffisamment pour vous dire de quoi il en retourne exactement, même si vous pourrez en apprendre un peu plus dans notre interview de Ru Weerasuriya. Mais comme on dit, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse... A méditer avant de remplir à nouveau sa coupe d'ambroisie dès le 28 mars prochain.