Ca fait maintenant trop longtemps qu'on attend qu'un vrai puzzle-game nous fasse oublier Meteos, Tetris DS ou l'excellent Picross. La console au double écran est pourtant bien fournie dans cette catégorie, mais encore faut-il avoir la fibre d'un Pajitnov pour imaginer un concept à la fois simple et révolutionnaire. Honeycomb Beat part, lui, avec de bonnes intentions, mais son principe déroutant risque de rendre la plupart des joueurs perplexes.
Le terme de honeycomb désigne, dans le cadre du jeu d'Hudson, des espèces d'alvéoles qui se présentent sous la forme de panneaux hexagonaux. Imbriquées les unes dans les autres, elles constituent des sortes de ruches bicolores qui ont la particularité de se retourner lorsque vous les frappez avec le stylet. Une action qui suit cependant des règles bien précises puisque si le panneau que vous retournez a pour effet de changer de couleur, il entraîne également avec lui les six panneaux qui le jouxtent. Un principe qui rappelle beaucoup celui de l'Othello et qui n'est donc pas franchement novateur, mais dont la simplicité théorique semble propice à des parties intéressantes.
Les bases du système de jeu étant extrêmement basiques, deux secondes suffisent à parcourir le tutorial et à nous donner l'impression d'être capables de surmonter n'importe quelle épreuve sans effort. Si c'est bien le cas pour les vingt premiers défis du mode Puzzle, on s'incline assez vite devant des problèmes qui se compliquent diaboliquement, la pratique étant finalement bien plus délicate que la théorie. Car il faut aussi apprendre à gérer les panneaux spéciaux, comme ces blocs fléchés qui permettent de retourner des Honeycombs suivant une ligne droite, horizontalement ou en diagonale. Quant aux blocs à chiffres, ils ont la particularité de ne se retourner qu'après avoir été frappés plusieurs fois selon le nombre indiqué sur leur face. Les règles du mode Puzzle vous permettent d'ailleurs parfois de recourir à l'un des panneaux spéciaux pour le placer où vous le voulez sur la ruche, du moins lorsque sa position n'est pas déjà fixée au départ. L'objectif consiste ainsi à résoudre chaque problème en essayant de ne pas dépasser le nombre de frappes indiqué afin d'obtenir le score parfait. Si jamais vous dépassez ce chiffre, vous pouvez tout de même réussir à valider le défi à condition de ne pas aller au-delà des dix frappes supplémentaires.
En marge des 200 défis du mode Puzzle on ne trouve qu'un seul autre mode de jeu. Le mode Evolution nous laisse libre de frapper les blocs sans aucune restriction, mais la ruche se déplace constamment vers le haut de l'écran. Et comme dans tout bon puzzle-game, si la formation dépasse la ligne rouge, c'est le game over. Chacun des dix niveaux proposés ne peut être complété qu'en supprimant le nombre de lignes indiqué au départ, chaque ligne étant effacée en alignant six Honeycombs de la même couleur. Il faut donc agir vite et bien, et privilégier les effacements groupés aux lignes uniques. Pour cela, il faut apprendre à retourner les blocs de façon à préparer les combos de deux ou trois lignes, ce qui n'est pas une mince affaire. Au-delà de quatre lignes, les blocs fléchés deviennent indispensables mais ils apparaissent de manière totalement aléatoire et sont assez délicats à utiliser. A noter que dans ce mode-là, l'abeille qui n'est autre que la mascotte d'Hudson apparaît parfois pour vous permettre d'effacer tous les blocs d'une même couleur à la fois. Par ailleurs, même si la couleur des lignes formées n'a pas vraiment d'importance, vous pouvez obtenir un bonus en faisant attention de valider successivement plusieurs lignes de couleur identique.
Assez simples au début, les parties virent rapidement au casse-tête permanent et les dix niveaux qui s'enchaînent vous imposent toujours davantage de lignes à créer. Une autre difficulté réside dans le fait que, comme les hexagones sont imbriqués les uns dans les autres, une faille se crée dès que vous effacez une ligne unique. Il vaut donc mieux éviter ça en laissant le plus de rangées possibles collées les unes aux autres, car une faille empêche les Honeycombs de communiquer entre eux. L'absence de multijoueur, fatale pour un puzzle-game, pénalise en tout cas grandement ce titre dont l'intérêt s'épuise un peu vite. Les seuls bonus à débloquer sont des éléments permettant de personnaliser l'écran de jeu et s'obtiennent en progressant dans le mode Puzzle. Ils vous permettront d'agrémenter l'aspect visuel du jeu en modifiant les thèmes de l'écran supérieur, l'arrière-plan de l'écran tactile et la couleur des Honeycombs, sans oublier le choix des musiques. En fin de partie, le soft vous attribue un niveau intellectuel qui, dans mon cas, n'a pas dépassé celui de méduse, de mouche, de sardine et carrément de mitochondrie. A mon sens, Honeycomb Beat est donc un titre déprimant et dangereux pour les nerfs, sauf si votre expérience des puzzle-games vous permet de dompter le système de jeu au point de le trouver suffisamment accrocheur pour y jouer plus de quelques heures.
- Graphismes9/20
En dépit des quelques skins bonus et autres arrière-plans à débloquer, on ne peut pas dire que le jeu soit visuellement très recherché.
- Jouabilité11/20
Le stylet est idéal pour interagir rapidement avec les Honeycombs, mais le principe du jeu est loin d'être aussi accrocheur que celui d'un Meteos par exemple. Les rares subtilités permises sont d'ailleurs assez difficiles à mettre en place.
- Durée de vie9/20
Les deux seules variantes proposées (puzzle ou évolution) avouent bien vite leurs limites et on regrette l'absence totale de défis en multijoueur.
- Bande son/
Les thèmes musicaux se comptent sur les doigts de la mains et encore faut-il en trouver un à son goût.
- Scénario/
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Honeycomb Beat ne peut pas franchement prétendre au rang de puzzle-game indispensable sur DS. Son principe limité et peu novateur pourra même rebuter la plupart des joueurs, et son contenu réduit au strict minimum manque cruellement de variété.