Les party-games sont à la mode. Ca tombe bien, Barbie l'est aussi : éternel symbole de féminité, elle continue à enchanter des générations de petites filles. Activision a donc eu l'idée lumineuse de sortir un party-game basé sur l'univers de Barbie, et le bon goût de s'en sortir sans trop de déshonneur.
Barbie Princesse de l'Île Merveilleuse, est l'adaptation vidéoludique du long métrage d'animation sorti directement en DVD en octobre dernier. Ingéniosité du scénario et profondeur des personnages, couplées à une réflexion sur l'existence : ce film a toutes les qualités des plus grands chefs-d'oeuvre. Injustement boudée par la critique, voici aujourd'hui l'occasion de réhabiliter cette histoire reprise à l'identique dans le jeu vidéo.
Naufragée sur une île déserte alors qu'elle n'est encore qu'une petite fille, Barbie est secourue et élevée par une adorable famille d'animaux : Sagi le panda roux, Azul le paon et Tika le jeune éléphant. Elle grandit dans ce paradis tropical, passant son temps à s'amuser et à chanter avec eux. Mais un jour, le Prince Antonio débarque sur l'île et découvre avec surprise la présence de la jeune femme. Le coup de foudre est immédiat, et Barbie embarque aussitôt avec ses amis animaux sur le navire du Prince, désireuse de découvrir la civilisation. Essayage de toilettes, danse au bal du Roi, chasse aux papillons : Barbie va être confrontée à la dure réalité de la vie.
Barbie Princesse de l'Île Merveilleuse s'appuie donc sur cette histoire pour justifier les 28 mini-jeux qui composent ce party-game. Les premiers sont situés sur l'île déserte : cueillette de fleurs, récolte de bananes et de noix de coco, pêche de perles, ils mettent en scène le quotidien de notre naufragée au maquillage toujours impeccable. Chacun d'eux permet de remporter un certain nombre de roses en fonction de la performance accomplie. Il faut douze roses pour débloquer la zone suivante, à savoir le vaisseau royal. On peut alors prendre part à une deuxième série d'épreuves, et ainsi de suite. Le titre comprend 5 zones au total (l'île, le bateau, le port, le château, la serre royale), l'accès à chacune d'elles étant l'occasion d'admirer un court extrait du film.
Les différents mini-jeux proposés sont plutôt variés sur la forme, mais beaucoup moins sur le fond. La moitié consiste, d'une façon ou d'une autre, à manipuler des fleurs, des fruits, des vêtements ou des bijoux. "Bingo bananes" est une épreuve de lancer de javelot où il faut décrocher des régimes de bananes. Dans "Trésor des abysses" il s'agit de récupérer les perles parmi le bric-à-brac sous-marin qui arrive sur un tapis roulant. "Adresse de Princesse" consiste à dessiner des modèles de robes. "Belles du bal" est une épreuve à la mode où Barbie doit danser au rythme de la musique. Plus on avance dans l'histoire, plus le principe des mini-jeux devient futile. On regrette également que la plupart possèdent un air de déjà-vu.
Il faut un peu moins de deux heures pour boucler l'ensemble des épreuves et voir le générique de fin. En effet, dans la plupart des mini-jeux, on est assisté d'un personnage contrôlé par l'IA, dont les performances remarquables nuisent fortement au challenge. Mieux vaut alors se reporter sur le mode deux joueurs disponible. Un(e) ami(e) y incarne le second personnage, dont le rôle (collaboration ou compétition) varie selon les épreuves. Barbie Princesse de l'Île Merveilleuse devient alors beaucoup plus sympathique. Reste le potentiel de rejouabilité du titre : on peut tenter de remporter les trois roses dans chacun des mini-jeux, avec pour conséquence de débloquer à chaque fois des robes et des parures pour vêtir Barbie dans le mode dressing.
Qu'en est-il de l'aspect technique de Barbie Princesse de l'Île Merveilleuse ? Généralement laissé pour compte dans ce genre de titres, il est ici plutôt correct. Les graphismes sont fins, mignons et colorés, et l'animation des personnages assez réussie. Les thèmes musicaux ont le bon goût de parvenir à épargner nos oreilles, même si en contrepartie les remarques ultra-répétitives des protagonistes lors des épreuves deviennent vite horripilantes. La jouabilité, par contre, est moins convaincante : les différents mini-jeux ont beau disposer d'un principe simple, la maniabilité approximative et les contrôles de jeu alambiqués agacent. Néanmoins, on peut conseiller Barbie Princesse de l'Île Merveilleuse aux jeunes joueuses qui apprécient ce type d'univers. Les autres garderont le droit de sourire face à ce jeu artificiel et fortement dispensable.
- Graphismes12/20
Bon, c'est un peu cucul, mais c'est loin d'être moche. Barbie et ses amis sont bien animés, les différents environnements sont jolis et colorés, et les textures trop floues se voient compensées par la finesse des modèles.
- Jouabilité10/20
On est loin de la jouabilité simple et intuitive nécessaire à tout party-game : les commandes impliquées sont trop nombreuses, et varient trop d'un mini-jeu à l'autre.
- Durée de vie7/20
Deux heures suffisent à boucler le jeu, seul ou à deux. Comme tout party-game, il possède un certain potentiel de rejouabilité, mais soyons honnêtes : l'intérêt s'estompe rapidement.
- Bande son9/20
Les thèmes musicaux sont assez réussis dans le genre, et les voix françaises tiennent la route. Cependant, les commentaires des personnages lors des mini-jeux sont assommants.
- Scénario5/20
On peut comprendre l'attirance des plus jeunes joueuses pour ce type d'univers. Est-ce une raison pour leur proposer un scénario creux et bêtifiant, indigne du pire des contes de fées ?
Barbie Princesse de l'Ile Merveilleuse est un jeu honnête pour le public auquel il se destine : les jeunes joueuses de 7 à 12 ans adeptes de l'univers de Barbie, dont elles devraient apprécier cette nouvelle déclinaison vidéoludique. Pour les autres, c'est tout simplement un titre à éviter. Mais ça, vous vous en doutiez.