Il y a quelques mois de cela, Boogie tentait d'esquisser quelques timides pas de danse sur Wii, mais se vautrait rapidement dans l'abîme de l'approximation. Reparti sous les huées du public, il tente aujourd'hui un come-back sur un dance-floor peut-être moins casse-gueule : la DS.
Conséquence directe de ce changement de support : Boogie devient uniquement un jeu de danse. Exit le micro et les épreuves de chant, ce qui n'est finalement pas une grosse perte vu la qualité de la prestation sur Wii. Il faut donc se contenter de bouger son corps, ou plutôt son stylet, dans la plus pure tradition des jeux de rythme. Hormis cette modification, on retrouve les principaux ingrédients de la version de salon, à commencer par sa galerie de protagonistes déjantés : Bubba, Léa, Julius, Kato et Jet, ainsi que les environnements correspondants : désert, cascade, club... Le design était bien le seul point fort de Boogie sur Wii, et c'est toujours une grande réussite sur DS : les personnages ont tous un look d'enfer, leurs mouvements sont bien animés et les décors sont colorés à souhait.
Reste à voir ce que tout ça donne une fois sur la piste de danse. Concrètement, les différents mouvements s'effectuent en balayant l'écran tactile dans une direction. Il y a sept gestes de base : gauche, droite, les quatre diagonales et un simple toucher au milieu. C'est peu, et on se demande pourquoi les développeurs n'ont pas ajouté les sens haut et bas par exemple pour multiplier les possibilités. En fait, on comprend vite pourquoi : la détection des mouvements est perfectible, il arrive parfois de voir notre danseur répondre totalement à côté de ce qu'on croyait lui avoir demandé. Ajouter des directions n'aurait fait qu'augmenter les risques d'interprétations hasardeuses. Limité à ces sept pauvres gestes, le joueur va donc devoir franchir toutes les étapes qui feront de lui une star, débloquant progressivement chansons et environnements jusqu'à obtenir le droit de briller au firmament du Groovyplex Galactique. Il existe trois façons de jouer : le mode copie, dans lequel il faut reproduire des séries de pas imposés, le classique mode chorégraphie qui consiste à suivre la direction des flèches qui passent dans un cercle, et un mode freestyle laissant toute latitude dans le choix des mouvements.
Quelques subtilités viennent tout de même s'ajouter à ce gameplay basique. Evidemment, il faut rester dans le rythme de la chanson, aidé en cela par les métronomes de part et d'autre de l'écran. Ensuite, il faut tenter de réaliser des enchaînements sans trop se répéter pour faire grimper le nombre de monstres spectateurs et le boogie-mètre, synonyme de points multipliés. Enfin, des mini-jeux viennent régulièrement s'intercaler dans notre prestation. Il en existe une dizaine, du grattage de cordes de guitare au bronzage sous les feux de la rampe en passant par un numéro d'équilibriste sur platines vinyles. Ils sont généralement assez faciles, à l'image du jeu dans sa globalité. On est à des années-lumière d'un Oendan ou de son pendant occidental Elite Beat Agent. Plusieurs niveaux sont cependant disponibles, et quelques chansons donneront un peu plus de fil à retordre vers la fin, qu'on voit bien trop vite d'ailleurs. Les chansons justement, parlons-en. On trouve la même bande-son que sur Wii, à ceci près qu'elle se retrouve amputée de moitié sur DS : vingt titres au total, c'est peu. Il y en a pour tous les goûts : That's the way (I like it) ou You're the one I want pour les amateurs de disco, Oops I did it again ou Party Started pour les plus jeunes ayant remisé les pattes d'eph' de papa au placard.
Le problème de Boogie, c'est qu'on tourne en rond, au sens propre bien sûr mais aussi et surtout au sens figuré. Si on récapitule tous les défauts mentionnés, on obtient donc : une palette de mouvements limitée, un gameplay approximatif, une mode carrière trop court et un nombre de chansons réduit. Ca commence à faire beaucoup de choses à mettre au passif de Boogie, et ce n'est pas le design qui va peser lourd en face. Inévitablement, Boogie se vautre une nouvelle fois.
- Graphismes15/20
C'est mignon, coloré, et les danseurs sont bien animés. A défaut de proposer un gameplay réussi, Boogie assure côté graphismes.
- Jouabilité7/20
Limité, donc fatalement répétitif et parfois même aléatoire, le gameplay n'a pas grand-chose pour lui. On apprécie quand même l'effort de proposer plusieurs modes de jeu, même si quel que soit celui choisi on finit toujours par faire les mêmes mouvements.
- Durée de vie6/20
Quatre heures suffisent pour terminer le solo en débloquant tous les décors et chansons, c'est extrêmement léger. Et avec seulement vingt titres et un gameplay répétitif à outrance, l'envie de recommencer est nulle.
- Bande son15/20
La qualité sonore est irréprochable. La qualité des chansons choisies est déjà plus discutable, mais c'est une histoire de goût, et il y a suffisamment de variété pour que chacun trouve morceau à ses pieds.
- Scénario/
Boogie sur Wii était trop court, sa jouabilité trop simpliste et aléatoire. On retrouve exactement les mêmes problèmes sur DS. Mêmes causes, mêmes effets : Boogie écope logiquement de la même sanction que son aîné. Oops, EA did it again.