L'aventure de Trainz Railroad Simulator (TRS) débuta en 2001. Bien que cette simulation ferroviaire réaliste ne fut pas la plus complète ni la plus pointue de son époque, elle rencontra un franc succès auprès des joueurs. De même que le célèbre MMORPG World Of Warcraft conquit le coeur des foules en mettant en avant son accessibilité, TRS sut s'imposer auprès du public en faisant valoir sa prise en main immédiate. Au fil du temps, une importante communauté de cheminots en herbe se forma autour des multiples éditions de TRS et aujourd'hui encore la ferveur de ses membres ne se dément pas. Auran a rapidement compris comment tirer avantage de la situation en intégrant dans ses produits le travail des fans débordant de créativité. De fait, on retrouve dans cette version 2008, comme dans les précédentes d'ailleurs, un imposant catalogue de matériel, de véhicules et de tracés, conçus en partie par des amateurs.

Ceux qui avaient déploré une absence notable d'innovations dans TRS 2007 risquent fort de se sentir encore lésés cette année. Mis à part une dizaine de locomotives et deux parcours inédits, les nouveautés proposées par ce TRS 2008 sont purement anecdotiques. Ainsi, l'interface a subi un petit lifting, les graphismes sont un poil plus fins et quelques options de conduite ont fait leur apparition. Pas de quoi opérer une révolution dans la série. Or, il se trouve que celle-ci souffre désormais d'un retard technique plus que préoccupant. Le rendu visuel est nettement en dessous des standards actuels et le moteur du jeu est franchement daté. Les bugs d'affichage se multiplient sur toutes les cartes. Certaines missions rament désespérément. Les bâtiments clignotent, les roues des voitures traversent la route, la caméra se plante dans le décor, les textes apparaissent en anglais voire en chinois. Une foule de détails que l'on pouvait pardonner autrefois mais qui se révèle désormais bien crispante. En plus de cela, les retours Windows ne sont pas rares alors même que les joueurs des précédentes éditions s'étaient déjà plaints de ce problème majeur.

Heureusement, TRS 2008 n'est pas avare en contenu. Avec ses dizaines de tracés, ses 450 véhicules et sa fabuleuse collection d'éléments disponibles dans l'éditeur de tracés, cette simulation ferroviaire reste l'une des plus riches à avoir vu le jour sur PC. Une encyclopédie est d'ailleurs intégrée au soft pour permettre aux joueurs de s'y retrouver. On aura le choix entre deux approches du jeu, le mode DCC et le mode cabine. Si le premier se destine aux virtuoses des aiguillages et aux passionnés de gestion, le second autorisera les néophytes à s'amuser en se mettant directement aux commandes des monstres d'acier. Le pilotage consistera grosso modo à accélérer ou à freiner au bon moment en gérant l'inertie des véhicules. Les parcours disponibles sont nombreux et certains d'entre eux comprennent des missions à effectuer comme le transport de passagers ou l'assemblage des wagons. On aura tout le loisir de remodeler les environnements à notre goût ou même de les créer de A à Z grâce à l'excellent éditeur intégré au soft. Facile à prendre en main et remarquablement complet, celui-ci autorise toutes les fantaisies. Les passionnés pourront ainsi passer des heures à tracer des réseaux de voies ferrées complexes au milieu des paysages qu'ils auront fabriqués. Ils auront également la possibilité de télécharger facilement les créations de leurs pairs.

Au niveau du réalisme, TRS 2008 s'en sort plutôt bien même si l'on s'interroge parfois sur l'intérêt de respecter les limitations de vitesse. En effet, il est tout à fait possible de rouler à 120 km/h au dessus de ces dernières sans craindre de dérailler dans les virages. En revanche, l'inertie des véhicules, les freinages ou les collisions se révèlent tout à fait convaincants. Les passionnés de chemins de fer, peu regardants sur la réalisation, devraient donc accrocher à ce titre pourvu qu'ils n'aient pas déjà craqué pour les éditions 2006 ou 2007, trop similaires en terme de contenu. Cela dit, il devient urgent pour la série de se mettre à la page techniquement et de proposer un contenu plus innovant sous peine de voir la concurrence (Rail Simulator ou Train Simulator 2 par exemple) damer définitivement le pion à cette ancienne référence de la simulation ferroviaire.